Comme nous, il est bordelais. Il s’appelle Damien Michau et a créé Le Spécialiste Vintage, un site de vente de montres de luxe d’occasion. C’est un passionné d’horlogerie qui a forgé son savoir-faire sur près de 15 ans avec une approche très humaine et surtout pragmatique. Nous lui avons confié l’une de nos montres et l’avons tellement trouvé efficace que c’était l’occasion idéale pour aller plus loin. Nous nous sommes donc posés plus longuement avec lui pour vous le faire découvrir (et pour le coup vous le recommander) !

Ludovic : En quelques mots, qui est Le Spécialiste Vintage ? 

Damien : Pour aller à l’essentiel : « Millésime » 1978, marié et père d’un charmant petit garçon. Entier, j’ai toujours été bercé et inlassablement motivé par mes passions au point de transformer l’une d’elles en mon métier depuis 2019 en créant Le Spécialiste Vintage.

Ludovic : Aujourd’hui, tu suis ta passion. Mais que faisais-tu avant ?

Damien : De formation commerciale, j’ai finalement toujours accompagné mes clients dans des relations de conseil et sur le long terme. Ces expériences m’ont naturellement menées à devenir consultant, puis coach commercial avant d’avoir la chance de pouvoir m’installer à mon compte et de me lancer dans cette magnifique aventure.

Ludovic : À quel moment as-tu commencé à t’intéresser aux montres ?

Damien : Assez tôt je pense, lorsque je voyais un de mes grands oncles nous présenter ses nouvelles montres rapportées de voyages en Asie à l’époque, de belles Seiko et Casio pour la plupart. C’est ensuite un objet qui a pour moi cristallisé beaucoup de sujets et de symboles liés aux questionnements auxquels un jeune homme est confronté dans sa construction et son rapport avec le temps qui passe, son sens et donc sa mesure.

Ludovic : Y en a-t-il une en particulier qui a déclenché ton amour pour l’horlogerie ?

Damien : Je me souviens de ma première Datejust en acier, un modèle de 1978 (une coïncidence ? ) et de cette impression que j’ai eu en la retirant de sa boîte : Elle paraissait pour moi sortie de boutique il y a quelques mois tout au plus. Le Vintage pouvait donc être intemporel et d’une qualité de fabrication telle, que les années n’avaient presque aucune emprise sur son charme…

Ludovic : Tandis que beaucoup lorgnent les montres neuves, tu sembles plutôt avoir été directement pris de passion pour celles d’occasion. Comment expliques-tu cela ?

Damien : Je pense que cela rejoint le sentiment exprimé dans la question précédente, accompagné du fait que j’ai très jeune été habitué à acheter des biens déjà utilisés (voitures, motos, hi-fi, téléphones…), éprouvés et ayant finalement déjà une histoire.

J’ai également toujours eu un attrait pour l’occasion, pour des raisons financières la plupart du temps. Quelqu’un de raisonnable, conscient que sortis de boutique la majorité des produits neufs subissent généralement une belle décote. Finalement un contre-exemple de ce qu’il se passe de nos jours avec certains des modèles proposés par Rolex, Patek Philippe et quelques autres manufactures horlogères.

Un mécanisme également inversé avec le vintage de qualité, qui par définition n’est plus en production et possède un design caractéristique d’une époque. Il bénéficie d’une rareté relative liée aux volumes de production plus restreints dans le passé ainsi que d’un nombre d’exemplaires restés dans leur configuration d’origine et en bel état de plus en plus rare au fil du temps.

Ludovic : Pour le coup, comment est né « Le Spécialiste Vintage » ?

Damien : L’idée était dormante depuis quelques années pendant lesquelles la passion de la collection avait déjà pris beaucoup de place dans ma vie, elle a été réveillée par une occasion manquée de travailler dans une boutique bordelaise quelques années après mon arrivée dans la région.

Tous mes proches m’ont encouragé, il est alors devenu évident que le moment était venu pour moi d’aller frapper à la porte des banques afin de poursuivre ce rêve qui venait de germer dans ma tête.

Ludovic : On voit que Rolex a du poids dans ton catalogue. Quels sont les modèles les plus recherchés et ceux que tu recommandes le plus régulièrement ?

Damien : En effet, Rolex est une marque qui m’a toujours parlé et dans laquelle je me suis naturellement spécialisé. Même si l’on commence souvent par une Submariner (date ou non) ou une GMT Master, les Datejust (acier ou en or) sont aussi dans le top 3 des pièces que j’aime sourcer.

Ludovic : Quel est le problème que tu rencontres le plus avec cette marque ?

Damien : À l’évidence, et un problème général dans l’horlogerie de luxe, l’accès aux pièces et accessoires qui relève du parcours du combattant. Mais avec le réseau tissé au fil des années il est toujours possible de trouver, moins souvent au prix le plus juste.

Ludovic : As-tu un genre de montre dans lequel tu t’es spécialisé ?

Damien : Même si mes goûts sont plutôt éclectiques et évoluent avec mon expérience, je remarque que les « tool watches » – et donc la gamme professionnelle – sont très présentes dans ma sélection. Elles ajoutent pour moi la fonction à une histoire et une patine.

Plus généralement, je pense que nous sommes à une époque à laquelle nous avons tous besoin de spécialistes dans les domaines qui nous entourent. Chaque marque, chaque modèle a une riche histoire, pour être efficace il faut aujourd’hui être pointu et expert dans son domaine. Un peu à l’image des restaurants qui proposent sur la même carte des plats de pates, de couscous, de pizza et de crêpes : vous savez que vous n’y dégusterez malheureusement rien d’exceptionnel  !

Ludovic : Peux-tu nous en dire plus sur le processus d’authentification et sur la garantie des montres d’occasion ?

Damien : Avec plaisir, c’est le sujet numéro un dans mon métier. Pour faire simple, le process se déroule en plusieurs étapes. À l’œil nu, la première partie consiste à juger de l’état général de la montre ainsi que de sa cohérence. En quelque sorte : l’histoire que me raconte cette montre au travers de son état, de ses pièces, du niveau et de la qualité de son polissage, de l’usure de ses pièces et de leur époque fait-elle sens ?

Ensuite à la loupe, l’idée est de venir confirmer l’analyse précédente et de pousser le contrôle dans le détail (frappe du numéro de série et de désignation modèle, état du cadran, des aiguilles, du boîtier et de son bracelet etc…) J’ajoute ensuite une loupe binoculaire (de x10 à x40) et une lampe UV (de temps en temps le compteur Geiger) pour contrôler la matière luminescente des index/aiguilles ainsi que leur texture et aspect caractéristiques.

La dernière étape se fait après ouverture de la montre, avec une vérification approfondie du mouvement et de son état (avec mon horloger). Ce n’est qu’à partir de cette étape que nous sommes lui et moi en mesure de savoir si la montre répond à mes critères de sélection et si elle nécessite une révision avant d’être proposée à mes clients. Dans les faits, une révision est systématiquement réalisée sauf si la montre a bénéficié d’un entretien récent (mois de 2 à 3 ans) et correctement réalisé. Elle est dans les deux cas accompagnée d’une garantie mécanique pour une durée de 12 mois.

Ludovic : Si tu devais donner un conseil essentiel à quelqu’un cherchant à acheter une montre d’occasion, que lui dirais-tu ?

Damien : Le primordial, acheter ce qui lui plait ! Ensuite bien évidemment d’avoir un vernis de connaissances sur la marque, le modèle et de s’adresser à une personne dont c’est aujourd’hui le métier de sélectionner des pièces de qualité et dans leur configuration d’époque.

Ludovic : Qui sont tes clients ?

Damien : J’aime réaliser que mes clients sont avant tout des passionnés. Qu’ils soient à la recherche de leur première montre de luxe vintage ou bien qu’ils soient collectionneurs avertis et viennent chercher chez moi la montre qu’il n’ont pas encore possédée ou qu’ils regrettent d’avoir vendue il y a quelques années. Ils sont majoritairement installés en France, même si j’ai également une clientèle européenne et internationale qui représente environ un quart de mes ventes.

Ludovic : Comment en savoir un peu plus sur toi et les modèles que tu sélectionnes ?

Damien : À part bien évidemment sur mon site internet ou l’on peut retrouver un peu de mon histoire et celle des pièces que j’ai travaillées ces dernières années, Instagram occupe une place primordiale dans mon métier. C’est un réseau social qui me permet de rester en contact quotidien avec ma clientèle. C’est l’endroit où il faut être pour voir mes nouvelles sélections arriver car certaines montres y trouvent souvent acquéreur avant d’atteindre mon site.

Ludovic : Un petit mot pour la fin ?

Damien : Je vais tenter un « Wear it in good Health” !

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