Piaget Polo Skeleton : La « Vraie » Polo ?

Par Xavier B. • 3 ans plus tôt

Fév
2021

En 2016, Piaget créait la surprise en réinventant un modèle issu de son catalogue des années 70 : la Polo S. Une montre sport-chic en acier, pétrie de qualités, mais qui souleva quelques interrogations à cause de sa ressemblance avec l’iconique Nautilus de Patek Philippe. Aujourd’hui, Piaget nous propose une variante de la Polo S, baptisée Polo Skeleton. Ce nouveau modèle saura-t-il renouer avec l’ADN de la marque ?

Piaget ou la quête incessante de la finesse

Piaget est LE spécialiste des montres fines. La maison suisse en a même fait sa marque de fabrique, avec à la clef pas moins de douze records du monde. Ce n’est pas pour rien que les ¾ des mouvements maison sont qualifiés d’ultra-fins. Cette caractéristique est une composante essentielle de l’identité de Piaget. Et c’est justement ce qui manque à la Polo S. Non pas qu’elle soit épaisse. Avec 9,4mm d’épaisseur, elle reste même plutôt fine. Mais pour se hisser aux standards de Piaget, il fallait aller plus loin. Et c’est chose faite avec la Polo Skeleton. La montre est 30% plus fine que sa grande sœur, avec seulement 6,5mm d’épaisseur. Et cela fait toute la différence. Le boîtier est à peine plus épais que le bracelet lui-même. Piaget démontre une nouvelle fois son savoir-faire en la matière, et de quelle manière !

Un cadran spectaculaire

Avec la Polo Skeleton, difficile de décrire le cadran à proprement parler. Et pour cause : il laisse sa place au mouvement lui-même, entièrement exposé. Le calibre 1200S1 a subi un travail de squelettage incroyable, ou les effets de transparence se disputent aux jeux de lumière. C’est tout bonnement spectaculaire. Ce mouvement est un régal pour les yeux : barillet, balancier, échappement, train d’engrenage, micro-rotor signé… Tous les éléments sont harmonieusement agencés. Et avec seulement 2,4mm d’épaisseur, il s’agit également d’un calibre ultra-fin. Mais connaissant Piaget, qui en eut douté ? La finition elle aussi est de haute volée. La décoration du mouvement, en une série de lignes parallèles obliques, est à mi-chemin entre une gravure soleillée et des côtes de Genève. Les aiguilles alpha, héritées du modèle Polo S, ont elles-aussi été squelettées. Le cadran, ou plutôt le mouvement, se décline en deux couleurs : un bleu cobalt très lumineux et un gris graphite plus discret.

Un boîtier aux lignes très fluides

La Polo Skeleton a gardé le même boîtier que la Polo S. Un bloc d’acier de 42 mm de diamètre, aux lignes courbes et aux angles adoucis, à mille lieux d’une Royal Oak et de son côté brut et anguleux. La lunette très épaisse fait le lien entre le boîtier rond et le cadran en forme de coussin. Elle est finement brossée horizontalement, tandis que celle de la Nautilus, à laquelle elle est souvent comparée, arbore un brossage vertical.

Deux bracelets, deux styles différents

Deux options sont proposées pour les bracelets : acier ou cuir. Le bracelet acier est identique à celui de la Polo S. Les maillons en H sont polis tandis que les maillons centraux sont brossés horizontalement, pour rappeler la lunette. Ce bracelet donne à la Polo Skeleton une allure plus sportive, tandis que le bracelet en cuir d’alligator la rend évidemment plus habillée, tout en mettant en avant la finesse du boîtier. Ces deux bracelets bénéficient d’un système de pompes rapides pour pouvoir en changer rapidement et sans outil. Une délicate attention, tant ces deux bracelets se complètent parfaitement et donnent à la montre une certaine polyvalence.

Une Polo S sublimée

Avec la Polo Skeleton, Piaget crée le chaînon manquant entre sa ligne sport et l’ADN de la marque. Le dessin de la Polo S est toujours là, mais avec cette touche de raffinement qui lui manquait. Finesse du boîtier, squelettage spectaculaire et mouvement ultra-fin exhibé telle une œuvre d’art : l’identité de Piaget est bel et bien là. Un tour de force qui permet à la Polo Skeleton de véritablement s’affirmer, loin de toute comparaison avec tel ou tel modèle. À tel point qu’on serait en droit de se demander si ce ne serait pas elle, la « vraie » Polo.