Zoom sur la Sjöö Sandström Royal Steel Worldtimer LEET

Par Xavier B. • 5 ans plus tôt

Jan
2019

Les maisons horlogères sont constamment en quête de nouveaux horizons et de nouvelles sources d’inspiration. Mais peu encore s’étaient frottées au monde des jeux vidéos. Manque de respectabilité ? Réputation de geek asocial ? Sjöö Sandström a néanmoins décidé de franchir le pas. En collaborant avec HeatoN et Potti, deux figures emblématiques en la matière, la maison suédoise fait le pont entre deux univers moins éloignés qu’il n’y paraît.

Sjöö Sandström : l’héritage suédois

Sjöö Sandström est une marque créée à Stockholm en 1986 par deux ingénieurs passionnés d’horlogerie : Christer Sjöö et Mikael Sandström. Dès leurs débuts, les fondateurs ont voulu apporter du sang neuf à l’horlogerie suédoise. Tout en se montrant digne de l’héritage de Victor Kullberg, grand pionnier du chronographe au XIXème siècle, la maison se fait un devoir de respecter tous les codes du design nordique moderne. Elle acquit rapidement une belle renommée, au point de devenir le fournisseur officiel de montres pour l’armée de l’air et la marine suédoises. Elle est même citée par Volvo comme « source d’inspiration typiquement scandinave ».  La qualité de finition est au cœur de la fabrication de chaque montre, grâce à un processus très strict de tests et de vérifications à chaque étape associé à un assemblage manuel.  Sjöö Sandström propose une collection complète, allant de la montre sportive à la montre habillée, en passant par le chronographe et le GMT. Et c’est d’ailleurs ce modèle qui nous intéresse aujourd’hui.

L’e-sport : nouvel Eldorado vidéo-ludique

Emil « HeatoN » Christensen et Tommy « Potti » Ingemarsson sont deux amis d’enfance, mais surtout deux joueurs professionnels du jeux vidéo Counter-Strike. Totalisant 18 titres mondiaux, ils sont devenus de véritables légende du e-sport, soit le electronic-sport, autrement dit le jeux vidéo compétitif au niveau professionnel. Pour vous donner une ampleur de la chose, voici quelques chiffres : d’ici 2020, cette discipline représentera un chiffre d’affaire de 1 milliard de dollars, soit autant que le tennis, et rassemblera près de 200 millions de fans à travers le monde, soit autant que le PSG. La Suède est le deuxième pays européen, après la Russie. Il n’est donc pas si étonnant que Sjöö Sandström ait lancé une collaboration avec ces deux pros de la souris pour lancer un modèle au croisement des deux mondes : la Royal Steel Worldtimer LEET.

La Royal Steel Worldtimer LEET : back in black

La LEET est basée sur une Royal Steel Worldtimer modifiée en collaboration avec HeatoN et Potti. Son boîtier offre des lignes assez simples et épurées, dans la plus grande tradition de sobriété scandinave. Avec 41mm de diamètre pour seulement 10,7mm d’épaisseur, il garde une certaine finesse très appréciable. Mais ce qui frappe en premier est évidemment sa couleur. Le traitement au DLC (Diamond-Like Carbon) lui donne une teinte noire et un léger grain qui la démarquent immédiatement des montres classiques en acier. De plus, il permet des jeux de lumière des plus flatteurs sur le boîtier et la lunette. Le tout est sombre sans être terne. Une belle prouesse !

 La couronne, bien évidemment siglée, est placée à 2 heures : c’est assez inhabituel mais cela permet un plus grand confort au poignet.  Le cadran, noir lui aussi, n’en est pas monotone pour autant. Il présente un motif quadrillé serré, façon « grande tapisserie », qui donne à la montre un aspect sportif et résolument moderne.  Les index bâtons sont appliqués et recouverts d’une bonne couche de SuperLuminova au rendu vert, tout comme les aiguilles et la petite croix verte placée à 6 heures. Il s’agit là d’un réticule de visée, référence immédiate aux jeux vidéos de tir, dans lesquelles excellent HeatoN et Potti.

 La LEET propose une fonction GMT, soit l’affichage d’un second fuseau horaire. Une quatrième aiguille, dite GMT pour « Greenwich Mean Time », indique l’heure d’un deuxième fuseau horaire (habituellement celui du domicile) qui se lit sur la lunette graduée sur 24 heures. Les 3 aiguilles standards indiquent quant à elles l’heure locale. Une complication idéale pour les grands voyageurs qui doivent souvent jongler entre plusieurs fuseaux horaires.  La LEET est associée à un bracelet en caoutchouc noir. Sculpté de motifs triangulaires et parfaitement intégré au boîtier, il est tout à fait en adéquation avec l’esprit moderne de la montre.  La LEET est animée par un mouvement suisse modifié (ETA 2893) et retravaillé par Sjöö Sandström dans leurs propres ateliers. Il oscille à 28.800 alternances par heure et dispose d’une réserve de marche de 42 heures. Remontage manuel possible, date rapide et stop seconde : il ne lui manque rien.

Signification de la mention « 1337 ELITE »

Vous aurez sans doute remarqué l’inscription 1337 sous le réticule de visée du cadran, ainsi que sur le fond de boite. Il s’agit en fait d’un mot, écrit en « leet speak », un système d’écriture né à la fin des années 1980, parmi les développeurs informatiques. Chaque lettre y est remplacée par un caractère alphanumérique visuellement approchant : chiffres, symboles, ponctuation…la liste n’est pas exhaustive. Ainsi, 1.3.3.7 devient L.E.E.T, lui-même dérivé phonétiquement de « ELITE ». Voilà une référence moins évidente aux jeux vidéos, comme un mot de passe secret ou un code réservé aux connaisseurs.

Pari osé…et réussi ?

En collaborant avec deux champions du e-sport et en prenant comme inspiration le monde du jeu vidéo, Sjöö Sandström a fait un pari osé. La LEET reprend efficacement les codes des univers vidéo-ludiques, sans pour autant oublier d’être une vraie montre de qualité. Par son design résolument moderne et ses références digitales, elle s’adressera essentiellement aux jeunes trentenaires qui ont grandi avec une manette dans les mains. Autant dire un très large public !