Depuis 2017, Breitling a un nouveau patron : Georges Kern. Après avoir dirigé IWC pendant 15 ans, ce français de 55 ans a pris les rênes de l’une des plus grandes institutions de l’horlogerie suisse avec une mission claire : remettre Breitling sur le devant de la scène. Regardons si, avec ces trois nouveautés 2020, Breitling est sur la bonne voie.

Chronomat : dans le cockpit avec Maverick

C’est en 1984 que Breitling, encore sous le choc de la crise du quartz, décide de sortir la Chronomat –pour Chronographe Automatique. Ce modèle connaît un énorme succès et va même se retrouver aux poignets des pilotes de la patrouille aérienne italienne avec sa version Frecce Tricolore. Cette année, la manufacture suisse sort une réédition de ce modèle qui fleure bon les années 80.  La montre garde son style résolument sportif. Le boîtier mesure 42mm de diamètre pour 15,1mm de hauteur. En ce qui concerne le cadran, les habitués de la marque ne seront pas dépaysés : Breitling est passé maître dans l’art d’y présenter beaucoup d’informations tout en préservant une excellente lisibilité. Tout comme sur le modèle d’origine, la trotteuse arbore le logo de la marque en guise de contrepoids. Remarquez également comme le guichet dateur est parfaitement intégré au sous-compteur à 6h. Du très beau travail. La lunette a gardé ses quatre cavaliers à 12, 3, 6, et 9h. Détail intéressant, les cavaliers de 15 et 45min sont interchangeables, ce qui permet de compter le temps écoulé (comme sur une plongeuse) ou le temps à rebours (comme sur une montre d’aviation). On retrouve également le bracelet rouleau : un élément original qui donne beaucoup de personnalité à l’ensemble, tout en étant un vrai gage de confort. Au cœur de la Chronomat bat le calibre manufacture Breitling 01. Un mouvement maison de haute tenue : 70h de réserve de marche, roue à colonne, embrayage vertical, et qui bénéficie de la certification COSC. Avec la Chronomat, Breitling propose donc la réédition d’un modèle emblématique de la marque, dont l’image s’est forgée dans les cockpits des avions de chasse dans les années 80. De quoi se replonger dans un bon vieux Top Gun et voir Maverick friser les moustaches de la tour de contrôle, non ?

Superocean 57 : Surfin’ USA

À présent, direction la Californie du Sud des années 50-60. Ce paradis du surf et de la cool-attitude, où les Cadillac Eldorado roulaient le long de la plage, capote rabattue, avec en musique de fond les Beach Boys, Jan and Dean et autres Ventures. La Superocean 57, avec son look néo-retro, veut donc faire revivre ce style de vie décontracté. Pour cela, elle reprend quasiment trait pour trait le dessin du modèle original sorti justement en…1957. Malgré un diamètre généreux de 42mm, la Superocean 57 adopte un profil très plat, avec seulement 10mm de hauteur. Son cadran soleillé existe en 2 versions, noire ou bleue. A 12, 3, 6 et 9h, on retrouve les index si particuliers qui ont fait le charme de ce modèle : des index ronds barrés d’un bâton. Le jeu d’aiguilles est lui aussi repris du modèle original, avec notamment cette aiguille des heures triangulaire et son dessin très réussi. Ajoutez à cela une lunette en céramique concave, pour mieux protéger le verre saphir, et vous obtiendrez une montre avec une très forte identité. Et c’est tant mieux ! Derrière ce cadran si particulier, se trouve le calibre Breitling 10. Malgré cette dénomination, ce n’est pas un mouvement manufacture, mais une adaptation de l’ETA 2892-2. Néanmoins, il a reçu toutes les attentions des horlogers maison et il est certifié COSCPour le bracelet, vous pourrez opter pour un cuir, un nato coloré, ou la classique maille milanaise chère à Breitling. À noter, une édition limitée (250 exemplaires) toute en couleurs : les index reprennent les teintes de l’arc-en-ciel, pour un résultat très « flower-power ». À y regarder de plus près, le style « chic-bohème » revendiqué par Breitling ne saute pas forcément aux yeux en voyant cette Superocean 57. Mais cela n’enlève rien à ses qualités intrinsèques ni à son charme. C’est surtout une montre qui bénéficie d’un design à part, reconnaissable au premier regard. Et c’est exactement ça qui pourra faire son succès.

Top Time : le Chrono « Zorro »

La Top Time, c’est l’un des chronographes les plus emblématiques des années 60. Avec son cadran « zorro » immédiatement identifiable, elle évoque tout de suite la course automobile et la lutte pour le moindre dixième de seconde. On l’imagine très bien au bord de l’asphalte d’un circuit, au poignet d’un directeur de course stressé, assourdi par les hurlements des moteurs surchauffés. Ou bien à celui du plus célèbre des espions anglais, James Bond, comme c’est le cas dans Opération Tonnerre (1965). L’un comme l’autre, pas le genre à faire à faire du gras au fond du canapé ! Mais revenons à la montre elle-même. Comme vous l’aurez compris, il s’agit là aussi de la réédition d’un modèle emblématique du catalogue Breitling. Le cadran arbore toujours ces deux grands triangles noirs percés de deux sous-cadrans blancs, qui lui donnent ce « regard » si particulier. Un élément de design extrêmement fort, qui distingue à lui seul ce cadran de tous les autres. De petites touches de rouges viennent agrémenter cet ensemble, dans le compteur à 3h, mais aussi sur les 3 aiguilles bâtons. Détail intéressant : le pivot rectangulaire des aiguilles des sous-compteurs : une touche rétro subtile mais très réussie. Les dimensions sont classiques pour un chronographe moderne, avec un diamètre de 41mm et une hauteur de 14,3mm. La Top Time est animée par le calibre Breitling 23, lui-même basé sur un ETA 7753. Ce n’est donc pas un mouvement manufacture, mais il est tout de même certifié COSC. Cette réédition, limitée à 2000 exemplaire, possède également un passeport numérique infalsifiable. Un sérieux gage de sécurité contre les actions frauduleuses. Au final, la Top Time, c’est véritablement un morceau des années 60 accroché à votre poignet, tout en étant remis technologiquement au goût du jour. Mais c’est avant tout un design iconique. Deux yeux derrière un masque noir. Zorro. Et rien que pour ça, Breitling a bien eu raison de rouvrir ses archives.

Breitling : Un retour sur le devant de la scène ?

Avec ces nouveautés 2020, Breitling s’est attaché à puiser dans son catalogue pour en ressortir certains de ses modèles les plus emblématiques. Années 50, années 60, années 80…Trois décennies différentes comme pour rappeler à tous que Breitling a une histoire très riche, parsemée de garde-temps iconiques. S’appuyer sur le passé pour construire le futur de la marque ? Cela ressemble à une stratégie payante. Mais cela suffira-t-il à remettre Breitling sur le devant de la scène ? À lui enlever cette image de « quinqua » et à lui faire conquérir de nouveaux clients ? Il est encore un peu tôt pour le dire, mais force est de constater que Breitling, sous l’impulsion de Georges Kern, semble avoir pris un nouveau départ. Affaire à suivre…

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