Dans le monde de l’horlogerie, il existe des marques dont tout le monde connaît le nom. La manufacture suisse fondée par Hans Wilsdorf en 1905 en fait partie. En effet, Rolex constitue une véritable institution dans le domaine de l’horlogerie. C’est la première marque mondiale de montres de luxe devant Omega, Patek Philippe ou encore IWC. Elle doit cette place grâce à son travail minutieux, ainsi qu’à la création de modèles qui sont aujourd’hui devenus légendaires comme la Rolex Daytona ou encore celle qui nous intéresse aujourd’hui : la Rolex Submariner.
Cette montre est la preuve même de l’attachement de la manufacture suisse au monde des profondeurs, du silence et de l’ombre. Le monde décrit dans les années 1870 par Jules Vernes dans « Vingt mille lieux sous les mers » et celui où peu de gens ont voulu s’aventurer pour découvrir des endroits encore inexplorés sur notre planète. La réalisation de cette Submariner deviendra rapidement un véritable outil pour les aventuriers des eaux troubles et une prouesse sur le plan technique. Lumière sur l’histoire de cette montre Rolex.
L’histoire d’une légende signée Rolex
L’histoire d’amour entre Rolex et les explorateurs marins a commencé en 1926 avec le développement de la Rolex Oyster Perpetual qui utilisait déjà à l’époque un système breveté de lunette, de fond et de couronne de remontoir vissée accompagné d’un bracelet Oyster. La résistance de cette montre sera mise à l’épreuve durant une traversée de la manche au poignet de Mercedes Gleizé, une nageuse marathonienne. Après plus de 10 heures passées en eau froide, sa montre était en parfait état de marche, établissant la légendaire réputation de Rolex comme expert des milieux marins.
La première Submariner est apparue en 1953 pour accompagner le professeur Auguste Piccard et son fils afin de plonger à près de 3,150 mètres au fond de l’océan avec le bathyscaphe Trieste, revenus des profondeurs avec une montre en parfait état de fonctionnement. Dans un second temps, la firme suisse mit au point un prototype nommé « Deep Sea Special » permettant de résister à une descente jusqu’à 10,000 mètres pour accompagner une nouvelle expédition du Trieste le 23 janvier 1960 à 10,916 mètres dans la fosse des Mariannes. Et comme prévu à la sortie de l’eau, le prototype fonctionnait de la même façon que durant son exploration des fonds marins.
Mais à mon goût et cela reste un avis personnel, le mythe de cette montre provient de la relation qui a pu exister entre deux hommes, Jacques-Yves Cousteau, explorateur océanographique français et René-Paul Jeanneret, directeur de Rolex dans les années 1950. Ce dernier a été l’un des précurseurs pour ce qui a trait au développement de montres pouvant être utilisées comme de véritables outils. Le modèle de la Submariner sera présenté sous la référence 6204 pour la première fois à la foire de Bâle en 1954,soit l’ancêtre du BaselWorld que vous connaissez aujourd’hui.
Ce fut une véritable nouveauté de produire une montre avec une telle innovation à un niveau industriel. De plus, en matière de marketing, c’était la première fois que la manufacture suisse décidait de présenter sa montre non pas en tant que montre objet d’ornement à la manière d’un collier ou d’un bracelet, mais plutôt comme un outil professionnel. Cette orientation de la marque a été déterminant, pas seulement pour cette dernière, mais pour toute l’industrie horlogère.
Sean Connery, James Bond et la Submariner
À ses débuts, la Submariner a su être convaincante auprès des plongeurs. Toutefois, c’est une célébrité qui va propulser le modèle sur le devant de la scène et qui va entraîner l’explosion de ses ventes. Cette personne, c’est Sean Connery, l’acteur charismatique ayant joué le rôle de l’agent secret dans la plus célèbre série de films d’espionnage. En effet, comme a pu l’écrire Ian Flemming, auteur de la série James Bond, son héros porte une Rolex mais n’en précise pas le modèle. Dans le premier film « James Bond contre Dr. No » de la série qui est apparue dans les salles obscures en 1962, on peut voir Sean Connery sortir son briquet puis l’allumer afin de regarder l’heure sur le cadran de sa Rolex Submariner montée sur un bracelet en nylon.
On la retrouvera en 1963, dans le film « Bon Baisers de Russie », Sean Connery arborant fièrement sa Rolex Submariner et flattant les qualités de sa montre que l’on observe en gros plan lors de l’explosion de l’ambassade soviétique. Enfin, on observera une dernière fois l’acteur équipé de sa montre servant d’accessoire de précision pour la mise en place d’un explosif dans les premières scènes du film « Opération Tonnerre ».
Avec cette présence au poignet de l’homme qui représentait l’élégance à l’anglaise, l’artisan suisse a réalisé un véritable coup de maître en matière de communication et de marketing. À la suite de cela, la Rolex Submariner a été vue au poignet de nombreuses célébrités de l’époque dont Steve McQueen et a aussi permis le développement d’autres pièces en tant que « montres-outils » comme le modèle GMT Master pour l’aviation, l’Explorer II pour la spéléologie et la mythique « Daytona » pour la course.
Les évolutions du modèle
Sur le plan esthétique, cette montre est véritablement entrée dans la légende, c’est pourquoi Rolex a gardé et garde encore aujourd’hui le même design sur un plan général. La première d’entre elles est le modèle 6204, dévoilé en 1953 et disposant d’une lunette bidirectionnelle, d’une aiguille « lollipop » pour les secondes et d’aiguilles « chandelles » pour les heures et minutes. Ce premier modèle dispose au centre du cadran noir onyx de l’inscription « Submariner » puis des index en lettres d’or. Une première évolution aura lieu en 1955 lorsque Rolex va produire les modèles 6205 et 6200. Ces modèles disposent d’un fond plus épais permettant d’atteindre une profondeur de 660 pieds, soit 200 mètres, et d’une couronne de remontage de 6mm de diamètre. En 1956, Rolex donne naissance au calibre 1030 qui sera présent au sein des modèles 6536 et 6538 qui seront certifiés chronomètres à la fin de l’année 1958.
Par la suite et comme évoqué plus haut, on voit apparaître les Rolex Submariner 5510 et 5508, aussi appelées Rolex « James Bond », même si Sean Connery porte seulement une 6538 dans les films où il joue l’espion britannique. En 1960, la Submariner 5512 « No Date » fait son entrée sur le marché et le modèle 5513 « No Date » vient remplacer le modèle 5508. La première grande nouveauté esthétique sur la « Submariner » arrive en 1965, où l’on voit apparaitre à 3 heures la date que l’on observe à travers une loupe « cyclope ». C’est d’ailleurs ce modèle qui attise toute la convoitise des collectionneurs. Il convient de noter l’apparition en 1967 de la « petite » sœur de la Submariner, la Sea Dweller aussi poinçonnée « Submariner » sur son cadran.
Dans les années 1980 et plus précisément en 1982, Rolex va équiper sa Submariner d’un verre saphir tout en affichant par la même occasion une étanchéité de 300 mètres ainsi qu’une lunette de sécurité. De plus on voit apparaître les variantes en or et acier puis en or jaune 18 carats. En 1986, la manufacture suisse dévoile le modèle 14060 venant remplacer le modèle 5513. Ce modèle sera décliné dans deux autres modèles que sont les références 16613 or et acier puis 16618 en or 18 carats. C’est d’ailleurs ce dernier modèle sur lequel le magnifique cadran « D-Blue » va germer au début des années 2000. Pour célébrer le cinquantenaire du modèle en 2003, Rolex va sortir un modèle emblématique de la Submariner, connu de la plupart des collectionneurs comme la « Kermit » avec sa lunette verte et son fond noir, remplacée en 2010 par la « Hulk » avec un fond passant au vert.
Enfin, en 2008, on voit apparaitre sur le marché une nouvelle version de la Submariner Date au travers des modèles 116618 en or jaune puis 116619 en or blanc. Ces deux modèles sont équipés de la nouvelle technologie des lunettes rotatives unidirectionnelles avec des inserts en Cérachrome ainsi le calibre 3135 qui vient insuffler la vie à la montre. Finalement, en 2012, on découvre au salon Baselworld un modèle de Submariner sans date, référence 114060, équipé du calibre 3105 qui rencontrera un franc succès et qui est toujours disponible aujourd’hui.
Ce que l’on pense de la Rolex Submariner
Comme vous avez pu le comprendre tout au long de cette présentation historique de la Submariner, sa réputation n’est plus à faire. Cette montre que l’on a pu apercevoir au poignet de Sean Connery, de Steve McQueen ou encore du septuple champion de moto GP Valentino Rossi fait partie intégrante de l’histoire de Rolex. En 60 ans d’existence et avec toutes les évolutions qu’elle a subi, cette montre reste un emblème des montres de plongée, tant pour sa robustesse et sa précision que pour son passé.
Nous avons essayé d’être aussi synthétiques possible, il existe donc d’autres modèles édités en peu de quantités, notamment pour des occasions très spéciales et au combien importantes. Nous pouvons par exemple citer les éditions pour la COMEX, la Royal Navy, la version dite « Tropicale », la Submariner Rouge, la 5513 avec des chiffres arabes surnommée « 3-6-9 », le modèle édité pour Tiffany & Co, la « Double Red » et bien d’autres encore. Avec ce modèle iconique, la marque à la couronne a réalisé une montre-outil qui restera longtemps gravée dans l’histoire de l’horlogerie. Et vu qu’elle n’est pas à la portée de tout le monde, nous vous avons préparé une sélection d’alternatives abordables !
novembre 18, 2017
Rolex 114060 mouvement 3130 pas 3105
novembre 21, 2017
Petit détail pour l’histoire : Mercedes Gleizé portait la montre autour de son cou et non au poignet pour ses traversées. On l’aperçoit d’ailleurs sur la photo, mais on ne peut voir qu’il s’agit d’une montre et pas d’un collier.
décembre 22, 2018
Bonjour
Merci de partager votre passion des montres fort utile au novice que je suis.
Je voudrais connaître votre avis, voilà, j’envisage de m’offrir une submariner acier et mon choix se porte soit sur une année allant de 1994 á 2006 ou une neuve chez Rolex le prix de l’occasion ayant presque rattrapé le neuf.
Cet
Christian
février 1, 2021
Bonjour, ayant lu récemment que le détails marquants entre une vrai submariner 114060 et une fausse concernais le f de ft qui sur une vrai descend en dessous du 0 de 1000 et que sur une fausse il était aligné avec le 0 .
Pourriez vous me certifié qu’il s’agit bien d’une affirmation car ayant fait remonter à l’équipe de Chrono24 que beaucoup de submariner vendu sur leur site comportaient cette erreur ils m’ont répondu qu’il existait plusieurs variante de cadran sur ce modèle la.. bizarre tout de même