Peu de montres peuvent se targuer d’être aussi désirées que la Rolex Daytona. À travers trois générations et des dizaines de références mythiques, le célèbre chronographe de Rolex est devenu absolument incontournable, et a atteint le statut de véritable icône. En 2023, la « Dayto » fêtera son 60ème anniversaire. Le prétexte idéal pour prendre un peu d’avance et revenir sur l’histoire de la Rolex Daytona, puis de vous présenter ses principales références.

Un peu d’histoire

Le nom « Daytona » fait référence à la course automobile de Daytona Beach, en Floride. Cette épreuve réunit la crème des pilotes dès le début du XXème siècle. Un homme s’y illustre particulièrement : Sir Malcolm Campbell. Ce pilote anglais y signe plusieurs records au volant de sa fameuse Bluebird. Et Hans Wilsdorf, en homme d’affaires avisé, y voit la parfaite opportunité pour mettre sa marque en avant, tout comme il l’avait fait avec la traversée de la Manche de Mercedes Gleitze, ou même l’ascension de l’Everest de Sir Edmund Hillary. Il fait alors de Campbell son nouvel ambassadeur, et profite à la fois de la réputation du pilote et de celle de la course elle-même. Ainsi, est née la Rolex Daytona, du mariage de la course automobile et de l’horlogerie de luxe.

1ère génération (1963-1987) : les Daytona Valjoux

La référence 6239 : la première Daytona

L’histoire de la Daytona débute avec la référence 6239. Produite entre 1963 et 1969, il s’agit du premier chronographe de Rolex à adopter les codes esthétiques de la Daytona, même s’il n’en porte pas le nom. En effet, la 6239 se nomme initialement « Le Mans« , en hommage à la célèbre course automobile française. Et il faut attendre 1965 pour voir apparaître l’inscription « Daytona » sur le cadran de la 6239, sans doute pour satisfaire le marché américain, alors en pleine expansion. Ce chronographe est également baptisé « Cosmograph« . Ce terme fait référence à la cosmographie, c’est à dire la science de la description de l’univers. Cette discipline inclut aussi bien l’astronomie, que la géographie ou la géologie. On est bien loin des pistes de courses automobiles ! La 6239 est animée par les calibres 72B, puis 722 et enfin 722-1, tous dérivés du célèbre Valjoux 72. Il s’agit de mouvements à remontage manuel, une caractéristique qui se retrouve dans tous les modèles de 1ère génération.

La Daytona Paul Newman

Comment parler de la Daytona sans évoquer la fameuse « Paul Newman » ? Certaines montres doivent leur notoriété à leurs illustres possesseurs, et c’est bien entendu le cas de la Daytona Paul Newman. L’acteur américain aux yeux bleus pénétrants avait un goût immodéré pour le chronographe de Rolex, dans sa version cadran blanc, dit « cadran exotique« , en opposition aux traditionnels cadrans argentés ou noirs. La Daytona Paul Newman  se distingue donc par ce cadran si particulier, avec sa couleur unique façon « panda » et ses index si distinctifs dans les compteurs. Et même si la référence 6239 est LA Daytona Paul Newman pour les puristes, cette configuration se retrouve également sur les références 6241, 6262, 6263, 6264 et 6265. Aujourd’hui, les Daytona Paul Newman sont les plus recherchées. Deux raisons à cela. D’une part, un effet de mode indéniable. Et d’autre part, la rareté. En effet, on estime que ce cadran ne représente que 5% des Daytona de l’époque. On raconte même qu’à l’origine, cette nouvelle couleur avait été dévoilée pour redynamiser les ventes, car Rolex n’arrivait pas à écouler ses Daytona. Une autre époque… Enfin, en 2017, la Daytona 6239 de Paul Newman lui-même a été attribuée à 17.8 millions de dollars, aux enchères à New York.

Références 6240 et 6241 : les Daytona évoluent petit à petit

La référence 6240 est produite entre 1965 et 1969. Elle se distingue par l’apparition des poussoirs vissés, qui garantissent une meilleure étanchéité. Ce qui lui vaut l’inscription « oyster » (réservée aux modèles étanches) sur le cadran à partir de 1967. La référence 6241 est quant à elle commercialisée entre 1966 et 1969. Elle laisse de côté les poussoirs vissés de la 6240 mais accueille une lunette en bakélite. Ce matériau, si typique des années 60, donne un charme tout particulier à la 6241.

Références 6263 et 6265 : la 1ère génération trouve sa forme définitive

Commercialisées entre 1971 et 1987, les références 6263 et 6265 sont les premières références à connaître une longue période de production (16 ans !). En effet, avec ces deux références, Rolex semble enfin avoir trouvé la configuration finale de la 1ère génération de Daytona. Les poussoirs sont systématiquement vissés. Le mouvement est le calibre 727, d’abord introduit sur les références 6262 et 6264. Plus précis que le 722, il est cadencé à 19’800 alternances par heure. La différence entre les 2 références si situe au niveau de la lunette : en bakélite pour la 6263, et en acier pour la 6265. Outre le fameux cadran Paul Newman, on trouve les 6263 et 6265 avec des cadrans « Big Red« , c’est à dire avec l’inscription « Daytona » en lettres capitales rouge, incurvée au dessus du compteur à 6h.

2ème génération (1988 – 2000) : les Daytona Zenith

La 2ème génération de Daytona voit le jour en 1988, et poursuit sa longue carrière jusqu’en 2000. Portant la référence 16500, cette nouvelle Daytona marque le passage du modèle à l’ère moderne. Par rapport à la 1ère génération, elle est profondément remaniée, autant esthétiquement que mécaniquement. La 16500 abandonne le mouvement 727 et adopte le calibre automatique 4030. Celui-ci est issu du fameux Zenith 400 El Primero, modifié pour l’occasion. La fréquence passe de 36’000 à 28’800 alternances par heure, ce qui permet notamment un gain de réserve de marche, qui passe de 42 à 52 heures. En outre, les horlogers de Rolex revoient de nombreux éléments mécaniques du El Primero (balanciers, ponts, spiraux…) pour mieux répondre à leurs besoins. La lunette laisse de côté le Bakélite, et n’est disponible qu’en acier ou en or. Le boîtier accueille deux épaulements entre la couronne et les poussoirs vissés. L’étanchéité passe à 100m. Enfin, le verre est désormais en saphir. Tout au long de sa carrière, la 16500 va connaître de nombreuses évolutions subtiles, et autres variations plus ou moins rares. On peut citer par exemple les modèles « racing« , avec des chiffres arabes à la place des index, ou les cadrans « Patrizzi » avec leur patine brune si particulière, ou encore les cadrans « 6 inversé« , dont le chiffre 6 du compteur des heures a la tête en bas.

3ème génération (2000 – aujourd’hui) : les Daytona manufacture et céramique

La 3ème génération de Daytona est dévoilée en 2000, et porte la référence 116520. La principale nouveauté se trouve à l’intérieur de la montre : le calibre 4130, entièrement développé et manufacturé par Rolex. Une première pour la Daytona, dont les mouvements étaient jusque-là dérivés de calibres existants (Valjoux ou Zenith). Le calibre 4130 est certifié COSC, oscille à 28’800 alternances par heure, et offre 72 heures de réserve de marche. Ce changement de mouvement a également une conséquence très visible sur le cadran. Le compteur des secondes change de place, et passe de 9h sur la référence 16500 à 6h sur cette nouvelle génération. Les index sont légèrement plus grands, et sont systématiquement en or, tout comme les aiguilles. La lunette, quant à elle, est en acier ou en or. En 2016, Rolex dévoile la référence 116500LN (pour Lunette Noire). Sa principale nouveauté concerne cette fois la lunette, qui est désormais en céramique. Cette lunette, dite « Cérachrom » dans le jargon de la marque, a d’abord été aperçue sur les modèles or et platine, mais elle n’équipe l’ensemble de la collection qu’à partir de 2016. Sous le capot, on retrouve le même calibre manufacture 4130.

Et l’avenir ?

La Daytona fêtera ses 60 ans en 2023. Les spéculations vont bon train, mais on peut raisonnablement penser que la marque à la couronne voudra marquer l’évènement. Nouvelle génération ? Nouveau mouvement ? Nouveaux matériaux ? Difficile à dire, d’autant plus que Rolex a l’art de toujours surprendre son public. Mais une chose est sûre : il nous tarde déjà !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel de Rolex.