Peu d’icônes horlogères peuvent se targuer d’évoluer avec autant de discrétion que la Speedmaster Dark Side of the Moon. Mais en 2025, Omega repousse cette nuance dans ses retranchements : quatre boîtiers revisités pour un total de sept déclinaisons, mêlant finesse, technicité et audace visuelle. C’est une nouvelle génération que la marque nous invite à explorer — sans renier ses origines sombres, mais en les enrichissant de modernité. À vos poignets, prêts ?
Un boîtier affiné pour un héritage affirmé
Après la sortie de la Speedmaster Moonphase Meteorite plus tôt cette année, place à notre série préférée signée Omega : la Dark Side of the Moon. L’un des traits les plus nets de cette mise à jour, c’est la légère réduction d’épaisseur. Tous les modèles conservent un diamètre imposant de 44,25 mm, mais certaines versions passent à 15,09 mm d’épaisseur au lieu des 16 mm et plus de la génération précédente. Le corne à corne reste aux alentours des 50 mm et l’étanchéité de base demeure à 50 mètres. Pour la version squelettée, l’épaisseur descend même à 12,97 mm.
Sur le plan esthétique, Omega revoit les finitions en céramique : les cadrans adoptent une construction à deux plaques avec brossage laser, et la lunette tachymétrique en céramique intègre un insert Liquidmetal sur certaines variantes — un clin d’œil technologique discret mais significatif pour les amateurs de ce que beaucoup considèrent comme la montre la plus iconique de toutes.
Dark-White et Dark-Dark : noir et contraste
Dans l’esprit de la Speedmaster classique mais revisitée, la version “Dark-White” mise sur la lisibilité. Le cadran noir en céramique poli reçoit des index et aiguilles blancs remplis de Super-LumiNova. Ce modèle embarque le calibre Co-Axial Master Chronometer 9900, un mouvement automatique cadencé à 4 Hz (28’800 A/h), avec 60 heures de réserve de marche, fonction date à 6 heures et double totalisateur (chronographe heures/minutes à 3 h, petite seconde à 9 h).
Sa jumelle Dark-Dark conserve les mêmes caractéristiques techniques, mais intensifie l’atmosphère furtive : tout est noir, du cadran sablé à l’insert émaillé noir de la lunette. Les marquages et index sont réduits à leur expression la plus sombre, parfois difficilement lisibles en pleine lumière, mais redoutablement beaux dans leur cohérence visuelle.
Dark-Red : sobriété avec un soupçon de feu
Il fallait oser : Omega propose une version entièrement noire mais manuelle, dotée du calibre 9908 (Master Chronometer, 4 Hz, 60 heures de réserve de marche). Sans date, avec un boîtier plus fin de 13,02 mm, cette déclinaison se distingue par son aiguille centrale de chronographe rouge et des touches écarlates discrètes sur le cadran. Ce choix rappelle certaines anciennes Speedmaster « racing », où la couleur injectait du caractère — ici détournée vers une expression plus mystérieuse que sportive.
Le boîtier reste à 44,25 mm et se monte uniquement sur bracelet en caoutchouc, avec un motif de surface lunaire au revers et une boucle déployante en céramique et titane céramisé. Et comme vous pourrez le voir, le spectacle est encore plus beau derrière que devant !
Grey Side of the Moon : la Lune rendue visible
La version la plus audacieuse (et à mes yeux la plus intéressante) s’appelle Grey Side of the Moon. Inspirée par la phrase de Jim Lovell « the Moon is essentially grey », cette pièce adopte une céramique grise poli-brossée et un cadran squeletté mettant en valeur une surface lunaire obtenue par ablation laser. Le mouvement choisi est le calibre 3869, manuel et certifié Master Chronometer, avec une réserve de marche de 50 heures. Ici, la boîte n’a que 12,97 mm d’épaisseur. Le cadran affiche trois compteurs comme sur la Moonwatch classique, avec index et aiguilles revêtus de Super-LumiNova blanc pour une lisibilité optimale.
Ce modèle supprime les accents jaunes et offre une interprétation plus élégante et moins démonstrative de l’univers Apollo 8, tout en conservant un fort pouvoir évocateur. C’est aussi la plus chère, même si les différences se jouent à quelques centaines d’euros.
Des bracelets revisités, une cohérence technique assurée
Omega modernise également les bracelets : les versions tissu sont désormais doublées de caoutchouc pour le confort, tandis que les bracelets en caoutchouc présentent un motif de surface lunaire au verso — un détail complice pour les connaisseurs. Toutes les fixations se font via une boucle déployante en céramique et titane céramisé, une combinaison à la fois durable et légère.
Le passage à la norme Master Chronometer est désormais complet : les calibres 9900, 9908 et 3869 offrent une résistance antimagnétique élevée et une précision certifiée METAS, marquant une réelle évolution par rapport aux anciens modèles équipés du calibre 9300.
Conclusion, prix & disponibilité
Les nouvelles Speedmaster Dark Side of the Moon sont proposées entre 15 300 et 16 100 € selon les versions. La disponibilité se fera progressivement dans les boutiques Omega et points de vente agréés. Cette collection 2025 s’adresse à deux publics : les amateurs exigeants de Speedmaster qui souhaitent une version céramique plus aboutie, et les collectionneurs à la recherche d’une pièce esthétique et technique. Si la Dark-White séduit par son équilibre, la Grey Side pourrait bien voler la vedette à ses sœurs grâce à son charme lunaire, même si notre coup de coeur demeure la Dark-Red…qui pourrait devenir un graal (pour moi) si sa taille était plus contenue. Une chose est sûre : la face cachée de la Lune n’a jamais été aussi lumineuse !