Paris Charles de Gaulles, le 26 mars. Je passe devant la boutique Swatch, la Scuba Fifty Fathoms n’étant pas proposée dans la boutique bordelaise, je n’avais pas encore eu le plaisir de voir le résultat en personne. Elles sont là : colorées mais trop décalées. L’occasion fait le larron, je demande à la vendeuse si elle n’aurait pas l’édition Ocean of Storms quelque part. Il en reste une, l’embarquement est sur le point de se terminer et je n’ai pas le choix : l’acheter pour l’essayer. Ce n’est pas comme si j’achetais une Blancpain, alors pourquoi pas. Après être longtemps restée dans sa boîte, je décide de la sortir pour l’utiliser et ainsi vous livrer mon ressenti sur cette dernière collab’ signée Swatch.
Ocean of Storms : une Blancpain x Swatch (enfin) aimable
Lorsque la première MoonSwatch est sortie, le charme n’avait pas opéré. Peut-être n’étais-je pas prêt à ce moment-là pour ce raz-de-marée médiatique qui emportait toute la sphère horlogère avec lui. Mais avec les éditions Snoopy sorties le mois dernier, quelque chose a changé. J’aime mes tocantes, j’adore la mécanique et suis féru d’horlogerie, ne vous y méprenez pas. Mais si j’aime autant G-SHOCK au point de craquer sur une MRG-B5000R, c’est qu’il y a quelque chose qui transcende la mécanique. Peut-être est-ce la recherche d’un sentiment nouveau, d’une émotion qui revigore ma passion voire même la vision même de ce que j’ai tant aimé dans les montres. Quand la « Scuba Fifty » comme j’aime l’appeler a vu le jour, une seule émotion était de mise : la déception. Car autant une Fifty Fathoms No Rad, vintage évidemment, est un véritable graal, autant la version trop ludique d’une icône me dérangeait. Lorsque l’Ocean of Storms a été dévoilée, je me suis dit : enfin une Swatch qui ressemble à une Blancpain. Et même si la comparaison est difficile, je commence à rejoindre certains confrères disant que ces éditions en plastique ne sont pas des jouets, mais de vraies portes d’entrée dans le monde de l’horlogerie. Esthétiquement, elle est réussie. Et en vrai, alors ?
Les points forts
Le look de cette Scuba Fifty Fathoms est indéniablement son point fort. Car même si elle n’en a pas la finition ni la fiche technique, elle a un sacré air de Fifty Fathoms Dark Knight. Fort heureusement, elle n’en a pas les dimensions car il faut un poignet conséquent pour porter 45mm; son diamètre de 42.3mm est plus fidèle aux éditions récentes (voire celles d’antan), et c’est tant mieux. Ensuite, même si en regardant sa carrure, on croirait lui voir des cornes très courtes, c’est une illusion : le tout mesure 48mm de longueur corne à corne. Le boîtier en biocéramic noir mat associé à un cadran soleillé fonctionne très bien, surtout grâce à la lunette satinée qui lie le tout. Contrairement à la MoonSwatch, Swatch a tout de même pensé à renforcer le verre pour qu’il résiste plus aux rayures, certainement thermiquement à la manière d’un verre minéral K1, et c’est judicieux. En retournant la montre, la surprise est agréable : je m’attendais à un rendu questionnable sur les ponts imprimés, mais la définition est plutôt bonne. Et il faut l’avouer : esthétiquement, cette masse transparente ornée du nudibranche Okenia luna fait également bien le travail. Finissons avec le bracelet : un tissage très fin appréciable, des perforations rectangulaires pour seoir à la forme de l’ardillon et surtout une boucle fidèle à celle des NATO Blancpain. C’est bien joué.
Ce que je regrette
Parlons du premier éléphant dans la pièce : le biocéramic. Cela reste du plastique, hautement fragile et ultra-rayable. Elle a peut-être l’air d’une toolwatch mais ce n’en est pas une, et ne vous faites pas berner par ses 9ATM d’étanchéité ! Deuxième gros mammifère dans la pièce : son mouvement. Car oui, celui-ci est automatique et c’est une bonne chose, mais le problème du SISTEM51 est qu’il n’est pas réparable. En cas de problème, ils le changent, tout simplement. Cela pose un problème de durabilité, mais en même temps (et c’est un peu triste), ce n’est pas ce que l’on recherche avec une telle montre. Dernièrement, et cela ne concernera pas tout le monde, mais son bracelet pose un problème pour les petits poignets. Car si comme moi vous devez faire un retour dans le dernier passant avec le bout du NATO, sa hauteur est tellement mince que vous allez avoir beaucoup de mal à le faire. À l’occasion, pourquoi pas, mais tous les jours, certainement pas ! La solution est plutôt simple : changer de bracelet. Mais là aussi les choses se compliment car la Scuba Fifty Fathoms n’a pas de pompes à ressort : les siennes sont fixes et se retirent via deux microscropiques clés allen, non fournies bien évidemment. Rien d’insurmontable certes, mais c’est toujours ça en plus à trouver et à faire.
Mon avis sur cette montre Swatch
Est-ce que c’est une montre cool ? La réponse est oui. Est-ce que c’est solide ? Absolument pas. Est-ce que j’aurais pu mieux dépenser 400€ ? Très certainement. Mais la Fifty Fathoms est un monstre, une légende que j’aimerais avoir un jour ajouter à ma collection. Et avoir un petit bout de cette montre me donne encore plus envie de franchir le pas. Pas tout de suite, mais quand la bonne occasion de présentera et surtout quand je serai prêt à sacrifier certaines montres pour y parvenir. Quoi qu’il en soit, cette version Ocean of Storms comble la plus grande lacune du reste de la collection, à savoir qu’elle ne ressemble pas à un jouet. Même si en vrai c’en est un. Elle attise pour amour pour « the real deal », et rien que pour ça, je remercie Swatch.
CARACTÉRISTIQUES – BLANCPAIN X SWATCH SCUBA FIFTY FATHOMS OCEAN OF STORMS
Boîtier : Biocéramic
Dimensions : 42.3mm de largeur x 14.4mm d’épaisseur
Étanchéité : 90 mètres (9 ATM)
Cadran : Noir soleillé
Mouvement : Automatique
Calibre : SISTEM51
Bracelet : NATO recyclé
Boucle : Ardillon
Prix : 400€ TTC
Plus d’informations sur le site de Swatch.
mai 3, 2024
400€ pour ce niveau de qualité…
mai 4, 2024
idem, j’ai fini par l’acheter à Lyon car Bordeaux n’est pas achalandé. C’est stupide de la part de Swatch surtout que la marque Blancpain n’est pas la plus connue du groupe. Une production frileuse et confidentielle? « Tu penses petit, tu restes petit! », voilà ce que disait mon père.
Certes, avec la Moon c’était plus simple et efficace en terme de Marketing mais là ça frôle le marketing viral, à la « Apple », c’est ridicule.
J’ai contacté la marque et encore déçu de leur réponse, sans compter que l’histoire de cette plongeuse n’est que rarement contée, alors mythe ou ignorance?
Bref, l’acquisition de cette Scuba Fifty Fathoms est vraiment compliquée et réservée à des passionnés, quelques connaisseurs. C’est bien dommage.