Aujourd’hui, je vais vous parler d’une montre spéciale. Pour la marque d’une part, mais aussi pour moi-même. Je ne vais pas tourner autour du pot : oui, c’est une G-SHOCK à plus de 3,000€. Cela fait froncer les sourcils, et pourtant, les fans de la maison nippone comprendront. Parce que ce n’est pas une G-SHOCK comme les autres, c’est une MR-G. Une gamme aussi méconnue que rare, tant de par les boutiques qui les proposent que de par leur production ultra-limitée. Voici donc mes impressions de cette nouvelle acquisition humblement nommée MRG-B5000R.

MRG-B5000R : design emblématique et traditions artisanales

S’il y a bien une montre qui est restée en permanence dans ma collection, c’est la GW-M5610. Une réplique quasi-identique à la toute première « Gravitational Shock » de 1983, j’ai nommé la DW-5000C, mais avec le chargement solaire et le radio-pilotage en plus. Indestructible et avec un tarif d’à peine 129€, c’est un véritable « must-have ». Celle-ci m’a accompagné à travers le monde, sans faille ni crainte, et c’est son grand point fort. Mais voilà, il y a 10 ans, j’ai découvert la MRG-G1000B, la crème de G-SHOCK à l’époque. Une montre fascinante, dans une gamme de prix radicalement supérieure, imposante mais pourtant plus portable que la plupart des modèles de la marque. Ses finitions radicalement différentes s’expliquaient pourtant simplement car il existe, au Japon, une usine très particulière. Celle-ci est située à Yamagata, à moins de 3 heures de Tokyo en Shinkansen, le fameux « bullet train », où sont rassemblés les meilleurs horlogers japonais. Là-bas, des maîtres horlogers façonnent des montres G-SHOCK avec le même soin que les marques indépendantes de haute horlogerie, sauf qu’ils utilisent des modules électroniques alimentés par énergie solaire. Du quartz donc, mais sans pile. Ayant pris connaissance de cela, je me suis immédiatement dit : « le jour où une série 5000 voit le jour en MR-G, je pense que je l’achèterai ». Ce jour est venu plusieurs fois en 2022 avec des modèles entièrement en titane. Impossible de franchir le pas car pour moi, une G-SHOCK doit avoir un bracelet souple… C’est là qu’est arrivée la MRG-B5000R et je l’ai immédiatement réservée ! Ceux qui me connaissent, surtout pour mon amour de l’horlogerie mécanique, ont eux-mêmes du mal à comprendre. Mais ceux qui connaissent ma fascination pour la marque nippone ainsi que mon métier en tant qu’éditeur, détaillant et fondateur de marque horlogère comprennent que c’est une montre qui a pour moi une place très particulière.

Les points forts

C’est cette alliance incongrue qui fait pour moi tout son charme. Je n’aime pas particulièrement le quartz, et me vois pourtant lorgner une F.P. Journe Élégante, adore les Rolex Oysterquartz et suis captivé par le principe de la Breitling Emergency. La montre est une histoire de coup de coeur, et l’histoire de la montre provoque en moi des coups de coeur. C’est là que la MRG-B5000 fait raisonner en moi une corde sensible : c’est un hommage au passé, fidèle de par sa forme à la fameuse DW-5000C-1B de 1983, mais avec des matériaux hors-normes et une fabrication artisanale. Sa forme est selon moi, la meilleure exécution de G-SHOCK. Sa lunette elle-seule est composée de 25 pièces avec une lunette supérieure (là où sont les gravures) en COBARION, un alliage quatre fois plus dur que le titane et avec un éclat comparable à celui du platine, là où la montre prendra le plus de chocs et rayures. Pour protéger le module spécial monté sur un plateau en plaqué or, la marque a développé une structure spéciale nommée Multi-Guard, en titane ultra-dur (Ti64) – comme le reste du boîtier – avec des éléments en suspension aux quatre coins pour garantir l’absorption des chocs. Pour autant, même si cette série existe sur bracelet en titane, c’est le modèle monté sur un bracelet en Dura Soft, du caoutchouc fluoré, qui m’a immédiatement tapé dans l’oeil. Extrêmement confortable, renfermant des éléments en titane lors du moulage, gaufré du motif « Shock Resist » (comme sur le blason en haut à gauche du cadran) mais également du motif en briques sur le revers. Le tout équipé d’une superbe boucle déployante digne d’une grande manufacture suisse puis arborant des tonalités symbolique : revêtement noir en DLC et poussoirs dorés par ionisation en clin d’oeil aux couleurs de la première G-SHOCK.

Ce que je regrette

Rien. Une fois de plus, ce n’est pas un test comme les autres. C’est une acquisition réfléchie sur 10 ans, et tombant à un moment dans mon parcours initiatique où je revois beaucoup de choses. Je suis monté assez haut, mais ai découvert plus de plaisir en revenant sur des montres plus « abordables ». Rolex et autres, c’est bien et j’ai aimé, mais je m’oriente désormais vers autre chose. Mais jouons le jeu des points faibles car on en trouve toujours. Premièrement, il ne faut pas se louper en coupant le bracelet pour le mettre à taille, car un cran de trop et c’est la catastrophe. Compliqué de surcroit pour un petit poignet de la revendre par la suite car le mal est fait. Quid du service après-vente d’ailleurs : les choses risquent d’être très compliquées en cas d’accident dans quelques années car les pièces seront peut-être inexistantes. Elles devront être réusinées et le délai sera atroce. Même si c’est une G-SHOCK et qu’elle est faite pour durer, je vais être franc : j’en ai d’autres et les utiliserai dans les situations les plus délicates. Ensuite, vu que la marque offre une expérience avec la collection MR-G, je m’attendais à un écrin hors-norme. Mais vu que la plupart des montres de la marque sont livrées dans des boîtes de conserve – j’exagère – il y a déjà un effort notable. Sans compter que je n’avais qu’à relire mon article sur la MRG-B2000SG inspirée d’un casque de samouraï pour le savoir… Mais je m’attendais à plus tant je l’ai attendue; tout le problème vient peut-être de là. Et dernièrement, l’utilisation de COBARION est incroyable, et l’éclat est au rendez-vous, mais avec le traitement DLC gâche peut-être la fête car le rendu est pourrait être la résultante d’un polissage très bien exécuté.

Notre avis sur cette montre G-SHOCK

Alors, combien coûte (ou coûtait) cette montre ? 3,100€. Mais ce modèle en particulier, il n’y en avait que 5 en France. Le site européen propose encore des versions sur bracelet en titane, notamment la référence MRG-B5000B-1, mais plus onéreuses avec des tarifs affichés à 4,000€. Cependant, il se peut qu’un revendeur en ait encore une en stock car peu de gens sont intéressés par ce genre de produit. En revanche, bonne chance pour trouver une boutique avec l’agrément MR-G car on les compte sur les doigts de la main (sans trouver lesquelles sur le site officiel). Avec 93 grammes sur la balance, elle est très légère mais pas non plus à outrance. Le confort est maximum, les craintes de l’abîmer presque inexistantes et la peur de se la faire voler totalement absente. Est-ce que je regrette d’avoir dépensé une telle somme pour une G-SHOCK ? Absolument pas. Je dirais même que pour une fois – peut-être la première d’ailleurs – c’est une montre que je garderai très longtemps. Alors, à votre avis : suis-je fou ?

CARACTÉRISTIQUES – CASIO G-SHOCK MRG-B5000R

Boîtier : Titane et Cobarion
Dimensions : 43.2mm de largeur x 12.9mm d’épaisseur
Étanchéité : 200 mètres (20 ATM)
Cadran : Digital
Mouvement : Quartz
Alimentation : Solaire
Capteurs : Bluetooth
Réglage : Radio-Piloté
Bracelet : Dura Soft noir
Boucle : Déployante triple
Prix : 3,100€ TTC

Plus d’informations sur le site de Casio.