À première vue, la Marinagraph séduit par sa présence équilibrée et son charme vintage. Mais derrière cette allure sage se cache une création bien plus audacieuse qu’il n’y paraît. Car cette montre signée Albishorn n’est pas seulement un chronographe : c’est une véritable réinterprétation de l’esprit des régates de 1958, imaginée comme si elle avait pu accompagner les équipages de l’America’s Cup, le plus ancien trophée sportif international.
Albishorn, un souffle nouveau venu de Suisse
Jeune maison indépendante dévoilée au monde il y a tout juste un an, Albishorn cultive une approche singulière : proposer des montres suisses qui combinent haute fonctionnalité et histoire imaginaire. Après la Maxigraph et la Thundergraph, la marque s’inspire du retour des régates en 1958, année où la classe des 12 mètres fit son apparition et où l’innovation devint le maître mot. L’idée derrière la Marinagraph ? Créer un chronographe nautique fictif, comme s’il avait existé à bord de Columbia, yacht américain vainqueur de cette édition.
Un boîtier compact mais technique
Taillée d’acier inoxydable 316L, la boîte de 39 mm se distingue par son équilibre : seulement 11,1 mm d’épaisseur (12 mm avec verre saphir), un corne-à-corne de 47,7 mm et une étanchéité à 100 mètres. Les finitions alternant entre satiné et poli révèlent une vraie attention aux détails, tandis que la couronne à 10h et le poussoir rouge en aluminium à 9h lui ajoutent une personnalité unique. Ce dernier, subtilement intégré, permet d’activer le chronographe d’un simple geste du pouce — une ergonomie pensée pour l’usage en régate et signature de la jeune maison. Le fond de boîte, orné d’une gravure de voilier, scelle son identité nautique même si l’on adorerait voir son mouvement (qui demeure mystérieux).
Le cadran, pensé pour la lisibilité absolue
Le cadran noir soleillé (même si cela ne se voit pas ci-dessus) respire la fonctionnalité. Chaque index appliqué, dont plusieurs en forme de montagne, emblème d’Albishorn, est généreusement garni de Super-LumiNova blanc. Les aiguilles brossées et luminescentes assurent une lecture intuitive, tandis que les aiguilles rouges du chronographe apportent une touche sportive. Mais la vraie singularité réside dans la fonction régate rétrograde brevetée positionnée à 7h : un compte à rebours de 10 minutes qui s’arrête une fois écoulé, évitant toute confusion au moment crucial du départ. En miroir, un disque coloré à 3h sert d’indicateur de marche, confirmant en un coup d’œil que la montre bat toujours.
La lunette des marées, un outil rare
Difficile de manquer la lunette tournante surdimensionnée, graduée d’une échelle des marées. Ses segments verts, noirs, blancs et rouges permettent de suivre le cycle complet de 24 heures, avec une distinction claire entre les 12 heures suivant la dernière marée haute et les 12 heures suivantes. En pratique, cette fonction offre une lecture intuitive des conditions marines, essentielle pour la stratégie d’un navigateur. Un clin d’œil aux montres techniques des années 1950, mais avec une exécution moderne et lumineuse.
Le calibre Albishorn ALB01 A, exclusif et breveté
Au cœur de la Marinagraph bat un mouvement propriétaire conçu à La Chaux-de-Fonds. Le calibre automatique ALB01 A combine la tradition des monopoussoirs avec une architecture moderne. D’un diamètre de 30 mm et d’une hauteur contenue de 6,6 mm, il est cadencé à 28’800 alternances par heure et délivre une confortable réserve de marche de 64 heures. Sa singularité ? Cette fonction de compte à rebours rétrograde brevetée, spécifiquement pensée pour la régate. Un dispositif rare en horlogerie, qui fait de ce modèle bien plus qu’un simple chronographe. Et n’oublions pas la cerise sur le gâteau : ce mouvement est certifié chronomètre par le COSC !
Un hommage complice aux pionniers
Difficile de ne pas sourire à la lecture de son récit fondateur. Imaginer la Marinagraph comme l’instrument qui aurait pu accompagner l’équipage de Columbia en 1958 relève de la fiction, mais c’est une fiction horlogère délicieuse. Elle évoque l’esprit des Heuer Skipper et des Aquastar Regate, tout en affirmant un langage propre. Une montre qui joue avec la mémoire collective sans tomber dans la copie : voilà ce qui séduit les passionnés, comme nous, fans de la marque.
Prix, disponibilité et avis
Limitée à seulement 99 exemplaires, la Marinagraph Classic Racing est proposée à 3 950 CHF (hors taxe). Chaque exemplaire est livré avec deux bracelets Tropic en caoutchouc, noir et rouge, interchangeables selon l’envie. Cette pièce s’adresse aux collectionneurs avertis, aux amoureux d’horlogerie indépendante et aux navigateurs qui recherchent un outil singulier. Une montre rare, exigeante et complice, qui prouve qu’Albishorn sait faire rimer imagination et mécanique de précision. Bref, on adore, comme chaque sortie de la jeune maison !