Emile Chouriet Challenger Deep : une Plongeuse Élégante « Swiss Made »

Par Xavier B. • 3 ans plus tôt

Oct
2020

Emile Chouriet est une maison horlogère suisse fondée en 1998 par Jean Depéry. Le nom de la marque rend hommage à un talentueux horloger du XVIIème siècle, avec qui l’ancêtre de Jean Depéry avait travaillé. Globalement, la collection est plutôt orientée vers les montres dites « habillées ». Aussi, quand la maison horlogère sort de ses habitudes pour proposer une montre de plongée étanche à 300 mètres, notre curiosité est aussitôt piquée.

Une ascendance prestigieuse

En 1960, l’explorateur suisse Jacques Piccard, accompagné du Lieutenant de la Marine américaine Don Walsh, prennent les commandes du bathyscaphe Trieste, et plongent à l’extrémité sud de la fosse des Mariannes. Après 5 heures de descente, ils atteignent alors le point le plus profond des océans, à plus de 10,900m sous la surface : le Challenger Deep, qui donne son nom à la première montre de sport d’Emile Chouriet.

Élégance et sportivité

Le boîtier de la Challenger Deep est en acier entièrement poli. Avec un diamètre de 42mm pour une hauteur de 13mm, la montre adopte un profil assez confortable, qui saura s’adapter à la grande majorité des poignets. La lunette, unidirectionnelle, est recouverte d’un insert en céramique, d’un magnifique noir brillant. Ce matériau haut de gamme présente également l’avantage d’être quasiment insensible aux rayures. La couronne, siglée du logo de la marque, est vissée, pour garantir une étanchéité très confortable de 300 mètres. De plus, elle arbore un liseré rouge ou bleu, en fonction de la couleur du cadran.

Celui-ci est proposé en noir, rouge ou bleu, chacun avec la même finition soleillée, qui procure à la montre une très belle luminosité. Les index sont particulièrement longs et fins. Ils sont prolongés par les marqueurs de la lunette (pour peu que celle-ci soit alignée). Associés à des aiguilles « seringue », ils donnent une certaine élégance au dessin de ce cadran. A 6h, se trouve une ancre marine stylisée. Un choix audacieux mais très réussi, tant ce dessin s’intègre parfaitement à la courbure du cadran, et évoque l’univers marin sans tomber dans le kitsch. A 12h, le nom de la marque est écrit dans une police d’écriture vaguement gothique (pour les versions noir et bleu). C’est sans doute le seul faux-pas de ce cadran : ce détail jure avec le reste des écritures et rompt l’homogénéité de l’ensemble. Dommage. À noter que la version rouge du cadran conserve une police d’écriture bien plus simple et appropriée. Les origines helvétiques de la montre sont rappelées à deux reprises, à 12h avec un « Genève » en lettres capitales, et à 6h avec le fameux « Swiss made ». Un gage de qualité, que la marque ne manque pas de rappeler.

Pour couvrir ce cadran, Emilie Chouriet utilise un verre saphir – donc résistant aux rayures – et traité anti-reflet. Une fois n’est pas coutume, le fond de boîte vaut réellement le détour : il est gravé d’une magnifique ancre en relief, soigneusement polie. Elle ressort parfaitement du fond grainé, et fait écho à celle du cadran. Les cornes et les protège-couronne de la Challenger Deep ont fait l’objet d’une attention toute particulière : avec un style assez travaillé, d’inspiration art-déco, ils ajoutent une note d’élégance et affinent le dessin de l’ensemble. Pour le bracelet, vous aurez le choix entre l’acier, avec un bracelet à 2 maillons assez bien fini, et le silicone, idéal pour les étés au bord de la piscine. À l’intérieur de la Challenger Deep, bat un grand classique : un ETA 2824-2, simplement rebaptisé EC9316. Une machine fiable et précise, qu’on ne présente plus.

Une montre à la croisée des chemins

La Challenger Deep est le seul modèle sport de la gamme Emile Chouriet. Mais ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’une plongeuse à proprement parler. Certes il y a deux ancres marines et une étanchéité à 300 mètres, mais les capacités sous-marines de la montre tiennent plus de l’évocation que de réelles aptitudes à la plongée. Mais ce n’est pas forcément un défaut. La plupart des montres dites « plongeuses » n’iront jamais plus loin que le fond d’une piscine. Il faut donc chercher ailleurs l’identité de la Challenger Deep. Une montre sport-chic, aux accents maritimes. Une plongeuse élégante, à mi-chemin entre la montre habillée et la montre-outil. Le tout, labelisé « Swiss made ». Finalement, voilà une montre qui semble emprunter le meilleur des deux mondes, pour un résultat très pertinent. Une réelle alternative aux plongeuses plus classiques, surtout dans cette gamme de prix.