À première vue, difficile de rester indifférent. Le cadran joue avec des teintes audacieuses et une combinaison chromatique que l’on n’attend pas forcément sur une montre de pilote. Loin de passer inaperçue, elle bouscule les codes esthétiques et affirme un caractère bien moderne, voire presque estival. D’ailleurs, la Big Crown a récemment été restylisée pour gagner en modernité, repensant ses proportions et ses finitions tout en conservant son ADN d’instrument. Derrière cette allure colorée et assumée, se cache pourtant une mécanique d’une rare complexité, pensée comme un véritable outil horloger. Voici l’Oris Big Crown Calibre 113.

L’esprit pionnier d’Oris et la Big Crown

Depuis sa fondation en 1904 à Hölstein, Oris s’est forgé une réputation à part : celle d’une manufacture indépendante capable de proposer des montres mécaniques robustes, utiles et toujours ancrées dans la vie réelle. La collection Big Crown, née en 1938, illustre parfaitement cette philosophie. Conçue pour les pilotes, elle a traversé les décennies sans jamais renier son ADN. Le Calibre 113 s’inscrit dans la lignée des mouvements maison lancés par Oris au cours des années 2010, symbolisant le retour de la marque au développement horloger interne après des décennies dominées par les fournisseurs externes. En même temps, emboîter, c’est simple, mais concevoir et produire ses propres mouvements, c’est une autre paire de manches.

Alors que la plupart des maisons indépendantes s’arrêtent aux complications traditionnelles, Oris a osé concevoir une mécanique qui combine lisibilité, utilité et endurance. Car oui, la Big Crown Calibre 113 n’est pas qu’une une simple montre dotée d’un calendrier : c’est un véritable outil de planification pour les passionnés de mécanique. Elle fait passer cette petite merveille oubliée d’une montre négligée – au travers de la collection Artelier – à une nouvelle pièce qui fera tourner les têtes. Et c’est notre cas.

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Le Calibre 113 : mouvement maison d’exception

Au cœur de cette montre bat le Calibre 113, un mouvement mécanique à remontage manuel offrant une impressionnante réserve de marche de 10 jours (240 heures) grâce à un unique et immense barillet. La fréquence est de 21’600 alternances par heure, parfaitement adaptée à la grande autonomie et lui permettant cette dernière d’ailleurs. Cette architecture intègre un indicateur de réserve de marche non linéaire, signature technique qui permet une lecture intuitive de l’énergie restante.

Mais la véritable prouesse réside dans l’affichage : le Calibre 113 propose un calendrier complet avec jour, date, semaine et mois. La semaine de l’année, souvent oubliée dans l’horlogerie, prend ici toute sa place en se combinant logiquement à l’année, grâce à une seule aiguille et faisant de cette montre un outil utile. L’ensemble est orchestré par 40 rubis et peut être admiré à travers un fond transparent qui révèle une finition soignée, à la fois brute et technique, fidèle au style d’Oris.

Une esthétique à la croisée des époques

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Visuellement, la Big Crown Calibre 113 cultive un charme néo-classique. Son boîtier en acier de 43 mm pour 13,5 mm d’épaisseur – non négligeable donc – reprend la silhouette emblématique de la collection, avec une lunette lisse et une large couronne qui a fait sa renommée. Le cadran couleur vert d’eau, ponctué d’index luminescents et d’aiguilles bâtons, arbore des compteurs roses pour la réserve de marche et la seconde déportée, touche que l’on retrouve au niveau des index et de l’aiguille indiquant la semaine et le mois. Pourtant, la densité des informations sur le cadran se fait très lisible, démontrant que la montre a bel et bien été pensée pour une réelle utilisation et pas uniquement pour la forme.

Portée au poignet, la pièce dégage une présence affirmée mais pas ostentatoire. Au contraire même. Elle rappelle d’ailleurs certains calendriers universels historiques, tout en s’ancrant dans une dimension plus pragmatique et avec des couleurs qui ne trompent pas sur sa modernité. C’est une montre que l’on imagine volontiers sur un collectionneur averti, sensible autant au style qu’à l’ingénierie car elle combine habilement les deux.

Un clin d’œil aux amateurs de mécanique horlogère

La Big Crown Calibre 113 peut être vue comme la descendante spirituelle des montres-outils conçues pour ceux ayant besoin d’un compagnon fiable au quotidien. Elle évoque les anciens calendriers de poche que les ingénieurs transportaient sur leurs bureaux, transposés ici au format montre-bracelet. On pourrait presque sourire en pensant qu’elle rend obsolète l’agenda papier, tout en redonnant goût au rituel mécanique du remontage manuel. Cela a son charme et Oris l’a bien compris.

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Prix, disponibilité et verdict

Cette Oris Big Crown Calibre 113 est proposée au prix de 6 350 €, disponible sur bracelet acier uniquement. Cette montre s’adresse avant tout aux collectionneurs curieux et aux passionnés qui apprécient une complication inhabituelle, mais aussi aux professionnels séduits par son affichage singulier. En revanche, c’est une gamme de prix où la concurrence est féroce, dominée par les grandes maisons qui passent souvent devant; mais avec des couleurs osée, la marque pourrait très bien réussir son pari en créant le coup de coeur.

Au-delà des chiffres, cette pièce illustre la volonté d’Oris de rester indépendante, inventive et fidèle à sa devise : des montres mécaniques faites pour durer et pour accompagner une vie entière. Une montre qui, plus qu’un objet, devient un compagnon de réflexion et d’organisation. Et pour les détracteurs affirmant que leurs calibres n’ont pas la fiabilité qu’ils méritent, notez bien une chose : toutes les marques indépendantes s’étant aventurée dans cette quête du grade de manufacture découvrent des couacs au début, mais ceux-ci se résolvent généralement vite. Et des échos que l’on a, on sait pertinemment que la maison d’Hölstein ne s’est pas endormie, bien au contraire…

Disponible chez Ocarat >>>