Et oui, encore une montre allemande nous direz vous. En même temps, on n’y peut rien si nos confrères germaniques ont non seulement la fibre pour l’horlogerie mais ont également le sens du commerce en proposant un rapport qualité prix hors pair. Plus tôt cette année, nous avons passé en revue la Laco JU 52. Aujourd’hui nous nous attaquons à l’une des plus belles pièces proposées par la manufacture allemande spécialisée dans les montres d’aviateur, nous avons nommé la Laco Monte Carlo. Un chronographe animé par un ETA Valjoux qui nous fait tendrement penser à l’IWC Big Pilot’s Chronograph.

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Laco : des montres chargées d’histoire

C’est une marque horlogère bientôt centenaire. Depuis 1925, Laco produit des montres dans sa manufacture basée à Pforzheim, berceau de l’horlogerie allemande au coeur de la Forêt Noire. Connue pour ses montres Flieger, Laco fut l’un des 5 fabricants de montres sélectionnés par l’armée allemande pour équiper ses pilotes de chronomètres de 55mm. Des montres mythiques qui lui forgèrent une notoriété mondiale. Après des décennies de prospérité, l’entreprise fut rachetée par l’US Time Corporation (Timex) en 1959 qui appliqua une mauvaise stratégie pour aboutir à la fermeture des portes de l’usine allemande. Les droits d’utilisation de la marque furent rachetés par Horst Güntheren en 1988 puis en 2010, l’aventure reprit enfin son court. La marque fut reconstruite selon les traditions avec une petite équipe d’à peine 8 personnes. Un come-back réussi avec une production que ne fait que croître pour combler les besoins de passionnés à travers les 3 continents.

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Un chronographe automatique inspiré de l’aviation

Laco est une marque clairement ancrée dans l’aviation. Lorsque l’on jette un coup d’oeil à leurs collections, on le remarque immédiatement. Le modèle que nous avons sélectionné fait partie de la collection Pilot Watches C pour « chronographe », tout simplement. Comme la plupart des montres de la marque, le modèle qui nous intéresse est nommé après une ville, Monte Carlo. Et même si l’on pense inévitablement au grand prix, ce n’est pas de là que cette montre puise son inspiration. Avec ses lignes classiques et élégantes, la Laco Monte Carlo reprend de nombreux détails caractéristiques des cadrans des montres historiques d’aviation de la marque. C’est un modèle au look sportif qui est tout autant technique, résultat d’un processus de fabrication minutieux opéré avec passion pour un rendu sophistiqué.

Boîtier

Cette montre Laco dispose d’un boîtier en acier inoxydable de 44mm de diamètre. C’est un diamètre généreux et assez évident pour une montre aviateur, de surcroît pour un chronographe. Sur un petit poignet (16,5cm pour celui sur les photos en bas de page), ce n’est pas la largeur du boîtier qui surprend, mais plutôt sa hauteur. En effet, celui-ci mesure 15mm d’épaisseur, verre bombé inclus. On s’y fait rapidement et il est vrai que la lunette biseautée ainsi que le fond de boîte convexe contribuent à atténuer légèrement le tout. Mais c’est un élément qui a une grande importance car il lui confère un effet assez massif.

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Les cornes sont tout aussi épaisses et descendent plus bas que le fond de boîte, épousant ainsi parfaitement le poignet. Sa carrure est finement brossée horizontalement avec un biseau amenant sur des cornes polies sur le dessus, tout comme la couronne et les boutons-poussoirs. La totalité du fond de boîte est également polie tandis que de l’autre côté, la lunette a été brossée circulairement. Le tout crée un beau mélange de brossage-polissage sur l’ensemble de la montre. Et surtout là où il le faut afin de limiter les micro-rayures dans le temps. Le tout est surmonté d’un verre saphir légèrement bombé, non traité anti-reflets. Cela enlève les reflets bleus afin de conserver un rendu traditionnel.

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Cadran

Côté cadran, il se passe beaucoup de choses ! Commençons par le plus simple avec le guichet de jour-date positionné à 3 heures : un fond blanc contrastant avec le fond noir mat du cadran dont les jours sont en allemand (et oui, la photo pourrait porter à confusion). Les index des heures sont composés de chiffres arabes gras accotés de bâtons verts clairs du fait de l’utilisation d’une matière luminescente, tandis que les minutes sont marquées d’un chemin de fer blanc également à bâton. Les compteurs sont logés dans une seconde couche et indiquent respectivement : totalisateur 30 minutes à midi et totalisateur 12 heures à 6 heures avec des aiguilles blanches, puis secondes à 9 heures avec aiguille rouge.

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Les aiguilles principales (heures et minutes) de type glaive sont noires avec une couche luminescente verte claire apposée en leur centre, tandis que la trotteuse dédiée à la fonction chronographe dispose d’une pointe rouge, d’un corps blanc puis d’une base noire. Au global, c’est un cadran qui se concentre clairement sur la fonction. C’est bien disposé, façonné sur plusieurs couches et surtout très lisible, avec différentes touches de couleurs qui apportent un peu de vie dans quelque chose qui aurait pu être un peu plat sinon.

Mouvement & réglage

Nous arrivons maintenant au coeur de cette montre : le mouvement ETA 7750 Valjoux (appelé Laco 50 par la marque). Prononcé « 77-50 », c’est une référence connue de tous et ultra-répandue tout comme le 2824. Il fut créé par Ebauches SA qui rejoignit l’ASUAG en 1931, qui fusionna à son tour avec l’ASUAG pour devenir le Swatch Group en 1998. C’est l’un des calibres automatiques les plus fiables du marché, un tracteur offrant une longévité exceptionnelle. Oscillant à 28’800 A/h, disposant de 25 rubis ainsi que d’une belle réserve de marche de 48 heures, celui-ci offre sur le papier une précision de +5 / -10 secondes par jour.

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Nous l’avons analysé avec notre Lepsi Watch Scope et avons obtenu les résultats suivants : déviation de 0,1 secondes par jour avec une amplitude de balancier de 310° sur un repère de 0,5ms. Nous avons vérifié ce résultat 3 fois car cela nous paraissait fou ! En bref, c’est bien mieux qu’annoncé, nous sommes peut-être tombés sur une pépite (même si l’amplitude est un peu élevée) car c’est du jamais vu. Cependant, le Valjoux 7750 possède deux points faibles : le rotor est un peu bruyant malgré un montage sur roulement à billes et le déclenchement du chronographe est un peu dur. Côté réglage, rien de compliqué : remontage en position 1, ajustement du jour vers le bas puis de la date vers le haut en position 2, puis réglage de l’heure en position 3 avec fonction stop-seconde. Et pour les décorations, ne vous excitez pas, mis à part les cotes de Genève sur la masse oscillante gravée du logo de la marque, nous ne verrez rien. En revanche, vous aurez une vue en première loge sur les rouages complexes d’un chrono automatique !

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Bracelet & confort

Le bracelet en cuir de veau est vraiment très épais (4mm). Une coupe droite de 20mm de largeur habillée de deux rivets de chaque côté pour un look aviateur puis surpiqué blanc pour apporter un côté rétro et authentique. Malgré son épaisseur, il est relativement souple et épousera directement votre poignet. Ceci dit, bonne chance pour faire rentrer la languette dans le premier passant si vous avez un gros poignet (moins de marge de manoeuvre pour le coup). Laco a tout de même anticipé les choses un minimum en ajoutant plusieurs millimètres par rapport à la normale. Puis si vous n’aimez pas, un bracelet ça se change. Côté confort, franchement, rien à signaler. Le seul point négatif demeure la vue de profil avec son épaisse boîte et son épais bracelet en cuir. À part cela, la montre se pose très bien sur le poignet et une fois qu’elle y est, c’est parfait !

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Notre avis sur cette montre

Une fois de plus, Laco ne déçoit pas. C’est une très belle montre à un prix vraiment attractif au vu des spécifications. Car des chronographes automatiques à 1500€ avec une fabrication allemande et une mécanique suisse, ça ne court pas les rues. Il en existe tout de même à quelques centaines d’euros de moins mais pas avec ce look à la IWC. On remarque depuis peu un léger essor de chronographes équipés du mouvement Seiko NE88 mais aux tarifs avoisinant les 1000 euros. Alors autant ajouter la différence pour avoir le plaisir d’embarquer le fameux calibre Valjoux au poignet que de nombreuses marques de luxe utilisent. Nous avons tout de même quelques reproches : sa carrure massive avec ses épaisses cornes qui surprennent puis le manque de SuperLuminova (même si la matière luminescente fait assez bien son travail). Et pour la taille, pas facile de jouer sur la finesse avec un mouvement aussi imposant à l’intérieur. Petite note sur l’écrin qui est aussi très appréciable : un bel étui longiligne en cuir noir que l’on a non seulement envie de garder mais surtout d’utiliser. Globalement, lorsque l’on met cette Laco Monte Carlo au poignet, on n’a plus envie de s’en séparer. Donc oui, on vous la recommande ! Il y a très peu de revendeurs en France donc si aucun n’est proche de vous, sachez que le service après vente de Laco est ultra-réactif. Chez les allemands, ça rigole pas.

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Montre Laco Monte Carlo 861815 / Caractéristiques

  • Boîtier : Acier inoxydable / Finition polie & brossée
  • Diamètre : 44mm
  • Longueur : 49mm
  • Épaisseur : 15mm
  • Entrecorne : 20mm
  • Fond de boîte : Verre saphir
  • Type de verre : Saphir bombé
  • Mouvement : Automatique calibre ETA 7750 Valjoux
  • Bracelet : Cuir de veau / Surpiqué et riveté
  • Type de fermoir : Boucle ardillon / Finition brossée
  • Résistance à l’eau : 5ATM / 50m
 DISPONIBLE ICI   /   1598€