C’est l’une des montres les plus convoitées du marcher horloger. Une icône ayant posé les bases pour l’ensemble des montres de plongée telles que nous les connaissons aujourd’hui, et l’un des modèles les plus emblématiques de la marque à la couronne. Pour votre plus grand plaisir (et aussi pour le nôtre), nous avons passé une semaine avec la Rolex Submariner 126610LV alias Kermit 2.

Submariner : une icône de la plongée

Nous vous avons déjà compté son histoire que nous allons vous synthétiser aujourd’hui. Tandis que le boîtier Oyster fut dévoilé en 1923, étape importante de l’histoire des montres étanches, la première véritable montre de plongée fit son apparition en 1936 grâce à Panerai et sa Radiomir, utilisée par la marine italienne. Mais ce n’est qu’en 1953 que les première plongeuses virent le jour. Cette année-là, trois marques ont marqué les esprits à la foire de Bâle : Rolex avec sa Submariner, Blancpain avec sa Fifty Fathoms, mais également Zodiac avec la Seawolf (que l’on a trop souvent tendance à oublier), affichant toutes une étanchéité de 100 mètres.

La Submariner grava les esprits en accompagnant Auguste Picard à 3,150 mètres de profondeur à bord du bathyscaphe Trieste, 7 ans avant la célèbre descente à 10,916 mètres dans la fosse des Mariannes, cette fois-ci avec un modèle conçu spécialement pour l’occasion, soit la Deep Sea Special. Un virage déterminant pour l’industrie suisse, positionnant leurs créations horlogères non pas uniquement comme objets d’ornement mais comme véritables outils professionnels. Mais tandis que les plongeurs l’ont vite adoptée, c’est grâce à Sean Connery endossant le rôle de James Bond que la Submariner a su conquérir le coeur du grand public. Avec son statut légendaire, la Submariner n’a que subtilement évolué au cours des décennies, s’améliorant techniquement et mécaniquement, et se voyant dotée du cyclope en 1965. La première Kermit elle, soit dotée d’un insert de lunette vert, verra le jour en 2003 afin de célébrer le cinquantenaire du modèle. La Hulk prendra sa place en 2010.

Un design subtilement revisité

Tandis que de nombreuses subtilités ont ponctué l’évolution de la Submariner à travers les âges, la référence 126610LV marque l’histoire à sa façon. Lancée lors de l’édition 2020 du défunt Baselworld, elle fait partie de la nouvelle vague de Submariner au boîtier redessiné avec un diamètre passant à 41mm contre 40mm jusqu’à maintenant. Une évolution appliquée à la version no-date ainsi qu’aux 7 variations de la Submariner Date, qui avait surpris les amateurs, de prime abord du moins. Cet élargissement a permis à Rolex d’affiner les cornes qui s’étaient musclées (comme la lunette) avec le temps, la rendant au final plus proche esthétiquement des modèles historiques. Plus « vintage » si l’on peut se permettre.

Boîtier

Étrangement, son petit embonpoint n’affecte pas sa présence au poignet, c’est presque même le contraire. Car si ce petit millimètre supplémentaire a créé la polémique, le reste du boîtier a subi une subtile cure d’amaigrissement. La taille de la lunette est quasi-identique, on parle de quelques dixièmes de millimètre tout au plus, son épaisseur est identique, tout comme sa longueur corne à corne. Son protège-couronne a été affiné, celui-ci est plus profilé. Globalement, au poignet, elle est encore plus facile à porter, un peu plus élégante. Techniquement, elle conserve tous ses attributs phares : acier Oystersteel, étanchéité à 300 mètres avec système de triple étanchéité Triplock sur la couronne, insert de lunette en Cerachrom (dont la couleur ne s’altère pas au contact des rayons UV ou de l’eau) avec des graduations en platine déposées par PVD, ainsi qu’un chaton jonché de Chromalight sur le marqueur triangulaire. En même temps, pourquoi changer les ingrédients d’une recette gagnante ?

Cadran

Autre point positif de ce fameux millimètre, notons une plus grande ouverture de cadran, donc une meilleure lisibilité. Une fois de plus, tout est tellement subtil qu’il faut presque sortir la règle électronique pour faire la différence. Ce sont beaucoup d’impressions qui se révèlent justes mais toujours sous le coup de l’hésitation. Les index appliqués conservent l’application de Chromalight qui, contrairement au SuperLumiNova ne crée pas cet effet ultra-lumineux au début : son effet est plus linéaire et surtout plus long. Est-ce vraiment utile de décrire ses index, son échelle de minuterie ou encore ses aiguilles ? Rien ne changera jamais à ce niveau-là et c’est tant mieux. On adore ses repères aux points cardinaux, cette texture blanche imparfaite au milieu des index, et surtout l’effet grossissant de son cyclope qui tape dans le mille. C’est l’archétype de l’affichage classique qui ne cherche pas à trop en faire.

Mouvement

Tandis que tout le monde s’est attaché à polémiquer sur ses nouvelles dimensions, la véritable grande évolution de cette Submariner 126610LV réside au sein de son boîtier. Ce n’est pas une révolution à l’échelle de Rolex car ce nouveau mouvement, le calibre 3235, existait déjà depuis plusieurs années au sein de la Sea-Dweller 126600. Grâce à son spiral en Parachrom, il reste plus précis malgré les chocs et il affiche désormais une réserve de marche de 70 heures. Il bénéficie toujours de la double certification COSC et Superlative Chronometer propre à Rolex en affichant une déviation quotidienne de seulement -2/+2 secondes. En bref, la marque rattrape son retard vis-à-vis de la concurrence…mais 10 ans plus tard ! Malgré tout, ce mouvement repositionne Rolex vers l’avenir car ce genre d’innovation ne se produit pas chaque décennie; on comprend mieux pourquoi la marque à la couronne préfère prendre son temps.

Bracelet

Sans surprise, cette Submariner conserve son iconique bracelet Oyster à trois maillons, brossés avec des flancs polis comme pour la carrure. Du fait de l’élargissement du boîtier, celui-ci est inévitablement plus large, à l’entrecorne mais aussi au niveau de la boucle, mais avec une différence inférieure à un millimètre. Rolex annonce que cela influence positivement le confort et la stabilité. Il conserve toutes ses spécificités techniques : le clapet de sécurité Oysterlock apparu en 1969, mais aussi son système Glidelock permettant en quelques secondes un micro-ajustement, sur près de deux centimètres tout de même. Pour utiliser ce dernier, il suffit de retirer la montre du poignet, de tirer sur le dernier maillon pour le décrocher et enfin de pousser pour le faire glisser. Une fonction hautement utile pour ajuster la taille de votre bracelet au gré des saisons.

Notre avis sur cette montre Rolex

Si la Submariner domine le marché depuis bientôt 70 ans, ce n’est pas pour rien. Même si ses évolutions sont subtiles, elles ne sont pas non plus superficielles. Rolex pose une nouvelle pierre dans la direction de la perfection et réitère une icône comme selon les règles de l’art. D’un autre côté, elle investit dans le passé et répond, peut-être pour la première fois, aux critiques du public en corrigeant habilement le tir au niveau du design. Cette nouvelle ligne représente probablement le plus grand pas en avant depuis l’arrivée du verre saphir ou encore de l’insert céramique. Et même si l’on aime cette Kermit 2, Cermit ou encore Starbucks, on regrette la disparition de la 116610LV, l’incroyable Hulk, qui avait plus de cachet et se différenciait bien plus des traditionnels modèles à fond noir. Demeure aussi le problème de la disponibilité qui touche durement le marché depuis plusieurs années. Il y a encore 5 ans, on aurait pu voir une telle référence en vitrine alors qu’aujourd’hui, il faut attendre 5 ans pour (peut-être) l’avoir, ce qui frustre à tel point que certains tournent le dos à Rolex. Quoi qu’il en soit, des semaines comme ça font vraiment plaisir, encore plus pour nous, amoureux de plongeuses. La Submariner est morte, vive la Submariner !

Montre Rolex Submariner référence 126610LV / Caractéristiques

  • Boîtier : Acier Oystersteel / Finition brossée & polie
  • Largeur : 41mm
  • Longueur : 48,1mm
  • Épaisseur : 12,4mm
  • Entrecorne : 20mm
  • Photoluminescence : Oui / Chromalight
  • Type de verre : Verre saphir plat / Loupe Cyclope
  • Fond de boîte : Plein
  • Mouvement : Automatique / Calibre Rolex 3235
  • Réserve de marche : 70 heures
  • Bracelet : Acier Oystersteel / Finition brossée & polie
  • Boucle : Déployante Oysterlock avec Glidelock
  • Résistance à l’eau : 30 ATM / 300 mètres
  • Garantie : 5 ans
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