À première vue, on croirait voir une capsule tout droit ressortie de la fin des sixties : couleurs franches, architecture anguleuse, esprit industriel. Puis l’on découvre la signature, double. D’un côté, une manufacture de chronographes devenue repère en Suisse. De l’autre, un iconique éditeur de mobilier modulaire dont la grammaire formelle a marqué les intérieurs créatifs depuis des décennies. Ensemble, ils donnent naissance à un quadriptyque nommé Defy Chronograph USM qui vaut clairement le détour.

USM, l’autre icône suisse qui parle design, structure et précision

USM (pour U. Schärer Söhne AG) n’est pas un inconnu pour les esthètes : fondée en 1885, la maison bernoise a codifié – avec son système Haller – un langage de tubes chromés, rotules sphériques et panneaux métalliques, pensé pour durer et se reconfigurer. Transposée à l’horlogerie, cette syntaxe rencontre la Defy A3642 de 1969 surnommée « coffre-fort » : même goût pour les volumes nets, la fonctionnalité assumée et la lisibilité.

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Le cadran reprend d’ailleurs les teintes USM (Gentian Blue, Pure Orange, Golden Yellow, Green) et glisse un clin d’œil : la pointe de la grande trotteuse chrono évoque la rotule USM. Et quand on pense à la ligne Defy puis aux couleurs, la Skyline Skeleton White Surfer Ceramic sortie cet été nous vient immédiatement en tête (encore disponible dans la boutique londonienne de Time+Tide d’ailleurs).

Pourquoi c’est une vraie nouveauté, pas une variation de plus

La Defy a longtemps été un terrain de sport pour Zenith, mais jamais dans cette configuration : c’est la première fois que l’El Primero loge dans le boîtier Defy originel à octogone et lunette à 14 pans. Le format revient aux proportions fidèles : 37 mm (37,3 mm au plus juste), poussoirs « pompe » et le fameux bracelet « échelle » dessiné à l’époque par Gay Frères.

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L’ensemble reste moderne dans l’usage : 100 mètres d’étanchéité, un gabarit portable, une présence nerveuse au poignet. C’est une première rétro-Defy en version chrono, pensée comme si les bureaux d’études de 1969 avaient, enfin, croisé leurs plans.

Mécanique : le meilleur de l’El Primero, dans son terrain d’origine

Sous le fond saphir bat l’El Primero 400 : 5 Hz (36 000 A/h), roue à colonnes, 55 h de réserve de marche, petite seconde à 9 h, totalisateur 30 minutes à 3 h puis totalisateur 12 heures à 6 h, et enfin date à 4h30. C’est la signature qui a façonné l’histoire des chronographes automatiques, ici dans un habillage qui lui va comme un gant : compact, anguleux, efficace, avec la masse oscillante ajourée et co-signée Zenith × USM. La sensation au déclenchement reste nette, franche, presque « techno-poétique » quand on sait ce que le mouvement représente pour la discipline.

Design : un dialogue helvétique entre architecture et horlogerie

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Les couleurs USM structurent la lecture, les compteurs argentés se chevauchent façon El Primero, et les index carrés striés soulignent l’identité architecturale de la Defy. Le bracelet « échelle » ramène instantanément au vocabulaire de 1969 : aérien visuellement, confortable, il accompagne la boîte acier brossée/polie sans l’alourdir. L’ensemble réussit ce que peu de « collabs » offrent : un vrai récit commun plutôt qu’un simple échange de logos.

Le clin d’œil éditorial

Pour qui a déjà tenu une Defy « coffre-fort » A3642 vintage, l’illusion est saisissante : on a l’impression que la montre aurait pu exister telle quelle à la fin des années 1960 si USM et Zenith s’étaient rencontrés à l’époque. Le bracelet Gay Frères, les volumes cassés, la haute fréquence : tout raconte un passé plausible réinterprété pour aujourd’hui, sans pastiche.

Prix, disponibilités et pour qui ?

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Chaque couleur est limitée à 60 pièces, au prix de 12 000 €. La montre arrive avec un coffre USM Haller dédié : un vrai élément de mobilier modulaire, pensé pour accueillir plusieurs montres et s’intégrer dans un ensemble plus large si l’on possède d’autres modules…voire de prendre les quatre pour obtenir un meuble USM sur-mesure (ci-dessous). Pour cette dernière option très dispendieuse, il faudra en revanche contacter directement Zenith. En même temps, les plus gros clients en ont l’habitude…

C’est clairement une pièce pour collectionneurs et passionnés qui goûtent autant la culture du design suisse que l’horlogerie de caractère ; les professionnels du milieu y verront aussi un cas d’école de collaboration intelligente. Note complice : si votre cœur balance, essayez la jaune d’or et vous comprendrez pourquoi 1969 n’a jamais cessé d’inspirer 2025. Bref, du cool comme Zenith sait si bien le faire et l’affirme haut et fort depuis quelques années.

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