Ce n’est pas tous les jours que l’on peut assister à la naissance d’un nouveau groupe horloger. D’autant plus que cette fois, il est français. En ce printemps 2022, le Aiôn Group SA prend son envol sous le soleil provençal. Penchons sur ce projet ambitieux, qui compte bien bousculer le marché européen et mondial.
Le renouveau français
L’industrie horlogère mondiale est outrageusement dominée par la Suisse, le Japon, et dans une moindre mesure l’Allemagne. Mais la France a aussi sa carte à jouer. Et alors que le luxe à la française est plébiscité dans le monde entier, l’industrie hexagonale a tout à gagner à développer le segment horloger. Certaines marques comme Lip, Pequignet ou Yema ont déjà relevé le défi, avec de beaux succès à la clé. Mais le groupe Aiôn compte bien aller plus loin. Il a pour but de créer une structure industrielle complète et performante pour regrouper les talents français – horlogers, artisans, ingénieurs, entrepreneurs … – et les mettre au service des maisons horlogères internationales.
Un projet ambitieux
Le groupe Aiôn porte avec lui une double ambition. Tout d’abord, redonner ses lettres de noblesse à l’horlogerie française. Et ensuite, développer et pérenniser le savoir-faire français. Avec pour but final de rendre à la France son rôle majeur dans la conception et la production de pièces d’horlogerie, au niveau mondial. Pour mener ce projet on retrouve une équipe d’experts en horlogerie mais aussi en marketing et stratégies commerciales. Et à sa tête : Antony Simao. Un horloger français, ancien élève de la très réputée École d’Horlogerie de Morteau (Doubs). Après son diplôme, il poursuit sa formation dans les maisons les plus prestigieuses, comme Breitling et Audemars Piguet, puis en tant que prototypiste chez des sous-traitants haut de gamme, avant d’être directeur d’une société spécialisée dans le réglage et la décoration des montres de luxe. Enfin, il fonde Lornet : une marque horlogère haut de gamme, 100% française, qui dévoile son premier modèle en 2016.
Sous le soleil provençal
Pour assurer sa production, le groupe Aiôn a acheté une manufacture horlogère suisse, baptisée la Watch Manufacture, ainsi que toutes les machines-outils qui vont avec. Mais pour la localisation, le groupe Aiôn a décidé de s’établir dans le Sud de la France, à La Ciotat, sur les bords de la Méditerranée. Un choix qui n’est évidemment pas anodin. En s’éloignant du Jura franco-suisse, berceau de l’horlogerie européenne, le groupe Aiôn se démarque d’entrée de jeu. Il bénéficie ainsi de l’aide de la région PACA (en plus de l’aide gouvernementale dans le cadre du Plan de Relance), du tissu industriel local, de la proximité de l’école d’horlogerie de Marseille… ainsi que de la douceur de vivre provençale. Pour la région, c’est aussi un pari sur l’avenir, avec une nouvelle activité industrielle en développement, et des emplois pérennes à la clé. Ainsi, le groupe Aiôn a pu acquérir un terrain de 30,000m², qui doit accueillir 160 collaborateurs d’ici 5 ans, avec pour objectif la production de 400,000 mouvements et montres par an. Et autour de cette Watch Manufacture, c’est tout un écosystème horloger qui pourra se développer : bureaux d’études, sous-traitants, métiers spécifiques, assemblages, services après-vente…
Un nouveau groupe pour porter les ambitions tricolores
Le groupe Aiôn veut clairement mettre en avant une production « made in France » de qualité. Et l’on ne peut que le féliciter pour ça. Le projet est audacieux, et c’est aussi ce qui fait sa force. Il n’y a plus qu’à espérer que ce nouveau groupe prenne véritablement son envol et tienne toutes ses promesses. Affaire à suivre…
avril 22, 2022
Tous mes vœux de succès pour cette belle ambition !
Sous le soleil provençal, ils auront peut-être aussi envie de développer des modèles solaires 😉
avril 22, 2022
Bien épuré leur futur bâtiment, élégante sobriété, mais si l’on en croit les ombres, la façade vitrée est plein soleil, et on est en Provence, dur de travailler dans une telle luminosité et par forte chaleur !
avril 24, 2022
Personnellement le projet m’intéresse beaucoup mais j’ai un peux peurs que se sois un pétard mouillé.
Lornet n’avait pas vraiment bien marché leurs montres on aurait dit des prototypes ou des montres école et il y a avait apparemment il y avait de la communication « mensongère ». Le positionnement tarifaire était très mal choisi 10’000€ environ.
Et surtout vue tout l’argent investi sois leurs montre/mouvement seront hors de prix sois elles seront à un prix correct mais elle seront trop classique(trois aiguilles) et le seul argument de vente ça sera . Car produire et vendre 400’000 mouvement et montres c’est très ambitieux. Et j’espère que leurs mouvement seront de vrai mouvement manufacturé et pas simplement des copies de mouvement ETA
Mais ce qui me rend septique le plus c’est que l’ont a rien de concret à se mettre sous la dent, pas de positionnement tarifaire, pas de direction artistique, on sais pas à quoi ressembleront leur montres.
Mais je croise les doigts pour que ça marche et que ce sois intéressant puisque des informations devrait arriver cette année.
avril 24, 2022
Il aurait été cohérent de rester sur la zone de Besançon pour favoriser les synergies