Après 5 jours agités à Genève, le SIHH a fermé ses portes en fin de semaine dernière. Cette année, ce sont 30 marques qui se sont partagées les 45,000 mètres carrés, réunissant les plus grands acteurs de la haute horlogerie et donnant le ton pour cette nouvelle année. La tendance semble avoir été à la finesse, aux complications et à la réinterpretation de modèles vintage. Pour votre plus grand plaisir, nous avons réuni les incontournables de l’édition 2018 du Salon International de la Haute Horlogerie :
Cartier Santos
À la surprise de tous, c’est la grande marque parisienne qui a frappé l’un des plus grands coups cette année. Ce n’est pas une nouveauté mais une mise à jour de la collection Santos créée en 1904 par le fondateur de Cartier pour son ami et pionnier de l’aviation Albertos Santos, en faisant par la même occasion la toute première montre aviateur (voire montre-bracelet selon certains). La carrure affiche de nouvelles courbes, la lunette a été affinée, les cadrans subtilement retravaillés puis le nouveau bracelet en acier dispose d’un nouveau système nommé « QuickSwitch » permettant une interchangeabilité sous outil. De plus, chaque maillon dispose d’un bouton permettant de les détacher individuellement. Deux tailles seront proposées : medium (35,1mm) puis large (39,8mm). Un classique merveilleusement repensé et bientôt disponible à partir de 6000€.
Baume & Mercier Clifton Baumatic 5 Days
C’est en toute simplicité que la marque genévoise Baume & Mercier a dévoilé son premier calibre maison au sein de la Clifton Baumatic. Pourquoi est-ce si important ? Car ce mouvement avec un spiral en silicone est certifié COSC, dispose de 120 heures de réserve de marche, est résistant aux champs magnétiques jusqu’à 1,500 gauss puis dispose de nouvelles huiles permettant de considérablement réduire les besoins de révision. Et plutôt que d’augmenter le prix par rapport à ses collections actuelles, la marque du groupe RIchemont fait tout le contraire : elle s’abaisse à 2,600€, ouvrant la voie vers de toutes nouvelles perpectives pour la marque. Un virage admirable !
Vacheron Constantin Fiftysix
La marque de haute horlogerie reconnue pour son poinçon de Genève a introduit une toute nouvelle collection associant passé et présent avec de nouveaux calibres. Inspirées d’un modèle de 1956, la référence 6073, dont les cornes très particulières reprenaient la forme des branches de la croix de Malte, cette nouvelle collection nommée « Fiftysix » se décline en 3 modèles : un automatique avec guichet dateur, un day-date puis un calendrier complet avec phases de lune. Cela marque également une autre nouveauté pour Vacheron Constantin : sa montre la plus abordable avec un tarif débutant à 12,000€. En sachant que le ticket d’entrée était habituellement autour de 20K, cela fait une belle différence !
Jaeger-Lecoultre Memovox Polaris
Sortie en 1968, la Memovox Polaris est une montre de plongée dotée d’une alarme mécanique très recherchée par les collectionneurs. Pour célébrer les 50 années du modèle, la manufacture suisse va plus loin qu’un beau lifting et dévoile une collection à part entière nommée « Polaris » composée de 17 pièces au look sportif. En revanche, le modèle qui a fait le plus parler de lui est édité à seulement 1,100 pièces vendues à 12,900€. En revanche, les premiers prix de cette nouvelle collection signée Jaeger-Lecoultre démarrent en-dessous de 7000€ puis un modèle sans la complication d’alarme fidèle au design d’origine est proposé à 7,750€. Une alternative intéressante et différente à la Submariner !
Hermès Carré H
La marque de luxe française a fait un belle impression en dévoilant une nouvelle version de sa Carré H. Sortie en 2010, cette montre dessinée par Marc Berthier, l’un des designers les plus reconnus au monde, a pris un petit embonpoint avec un nouveau format de 38x38mm puis deux nouveaux cadrans guillochés affichant des trotteuses plus « pop ». Le tout est animé par un calibre automatique maison et sera proposé à 5900€. Simple mais très réussi !
A. Lange & Söhne Triple Split
Un an après le décès d’une légende de l’horlogerie, Walter Lange qui avait relancé la marque A. Lange & Söhne 20 années auparavant, la marque continue de briller tout en rendant hommage à son mentor. Outre la seconde sautante réalisée par ses équipes et nommée « Homage to Walter Lange », c’est avec son modèle Triple Split que la marque allemande a fait forte impression. Il s’agit du premier chronographe à triple rattrapante qui étire le concept de rattrapante limité à deux intervalles de 60 secondes pour atteindre un total de 12 heures grâce à un « split second » combiné à un « split minute » couplé à un « split hour ». Une véritable prouesse technique en or blanc à un tarif dépassant les 140,000€.
Montblanc 1858 Geosphere
Cette année, Montblanc rend hommage à la marque Minerva pour laquelle elle détient les droits et qu’elle fait vivre à travers la collection 1858 qui a pris une place centrale durant cette édition 2018 du SIHH en raison du 160ème anniversaire de la marque oubliée. C’est plus particulièrement le modèle Geosphere qui a fait forte impression en revisitant le principle du worldtimer. En effet, cette montre dispose de deux globes illustrant les hémisphères Nord et Sud qui, effectuent des rotations sur 24 heures pour indiquer l’heure partout dans le monde (même si la lecture y est ardue). Un troisième sous-cadran positionné à 9 heures indique un second fuseau en sus de l’heure indiquée par les aiguilles principales. Avec son look vintage, sa lunette marquée d’une boussole et ses hémisphères indiquant les 7 plus hauts sommets de chaque continent, la marque germano-suisse vise les baroudeurs ainsi que les amateurs Minerva déjà adeptes de montagne.
IWC Hommage à Pallweber Edition « 150 Years »
Il serait trop réducteur de ne parler que d’une montre étant donné que pour célébrer son 150ème anniversaire, IWC a dévoilé toute une collection spéciale nommée Jubilee et composée de 27 montres produites en éditions limitées. Parmi toutes ces pièces d’exception, un modèle en particulier s’est distingué des autres : l’Hommage à Pallweber Edition « 150 Years » en référence à sa montre-gousset iconique produite au XIXème dont le système d’affichage digital fut breveté par l’autrichien Josef Pallweber en 1883. Et pour la première fois, ce système combinant une heure et une minute sautantes, est offert par l’International Watch Company sur une montre-bracelet. Le tout sera décliné en 3 modèles respectivement produits en éditions limitées à 500, 250 et 25 pièces dans le monde puis vendus entre 24,000CHF et 54,000CHF.
H. Moser & Cie Endeavour Flying Hours
H. Moser & Cie ne fait pas les choses comme les autres et le démontre une nouvelle fois en introduisant sa première montre à affichage de l’heure par disques basée sur des systèmes satellitaires. Au centre, un disque en verre saphir affiche les minutes tandis que 3 autres disques auxiliaires permettent l’affichage de l’heure. Chacun tourne puis dévoile tour à tour l’heure en cours en blanc tout en accompagnant la course du disque central des minutes qui démarre et finit sa révolution en alignement avec le chiffre des heures. Pas évident, vous avez compris ? Le calibre permettant cette prouesse a été développé conjointement avec Hautlence puis dispose d’un système de remontage bidirectionnel. Le prix sera d’environ 30,000€.
Ulysse Nardin Freak Vision
Cette année, Ulysse Nardin traduit son concept Innovision 2 dévoilée l’année dernière en une montre produite en série. La toute première Freak avait marqué le secteur de l’horlogerie en 2001 en ouvrant les portes du marché des « super montres » avec son tourbillon unique faisant office d’aiguilles et incorporant pour la première fois des composants en silicone. Sur ce nouveau modèle, le mouvement même indique l’heure au moyen d’une construction en baguette avec un tourbillon-carrousel volant autour d’un axe. De nombreuses innovations participent à faire de cette montre une création extrême, notamment des éléments en silicium permettant un poids de balancier incomparable ainsi qu’un système de remontage ultra-efficace nommé « Grinder » qui transmet l’énergie 2 fois plus efficacement qu’un remontoir traditionnel. Son prix ? 80,700 euros !
Audemars Piguet Royal Oak RD#2 Perpetual Calendar Ultra-Thin
Chez Audemars Piguet, c’était tout un festival de nouveautés. Difficile de trancher puis de n’en choisir qu’une, d’autant plus que la marque célébrait les 25 ans de son chronographe Royal Oak Offshore avec une version plus sobre et très fidèle à ses codes d’origine. Mais avec ses 6,3mm d’épaisseur, c’est ce calendrier perpétuel qui remporte la palme même s’il ne s’agit que d’une concept pour le moment. Pourquoi ? Car c’est l’une des complications les plus complexes à réaliser et un nouveau record dans le monde de l’horlogerie. Chapeau !
Richard Mille RM 53-01 Tourbillon Pablo Mac Donough
Impossible de passer à côté de Richard Mille pour cette sélection dédiée à la haute horlogerie. Cette année, la célèbre marque suisse dévoile un tourbillon suspendu sur des cables en acier tressé développé pour le joueur de polo argentin Pablo Mac Donough afin d’encaisser de sérieux chocs. Car même si c’est un sport de gentlemen, entre les coups et chutes, c’est aussi un sport extrêmement rude. Limitée à 30 pièces dans le monde, cette montre dispose d’un boîtier tonneau en carbonne TPT coiffé d’un verre saphir feuilleté (comme pour les pare-brises de voiture) et sera proposée pour la modique somme de 900,000$. Enfin bon, elles sont probablement déjà toutes réservées !
Piaget Altiplano Ultimate Concept
Nous en avons parlé il y a quelques jours car avec sa Altiplano Ultimate Concept, Piaget a brisé tous les records en cassant au passage de nombreux codes traditionnels de l’horlogerie. Cette montre concep dotée d’un mouvement mécanique mesure à peine 2mm d’épaisseur, en faisant la montre mécanique la plus fine au monde. Un projet fascinant renfermant près de 5 brevets et plusieurs années de travail. Et tout ça pour l’amour de l’art !