G-Shock est une marque que l’on adore. Pourtant, nous avons trop souvent tendance à nous cantonner au phénomène « CasiOak » ou à mentionner notre si chère GW-M5610 qui nous accompagne bien plus souvent que vous ne pourriez l’imaginer. Pourtant, le géant japonais propose des modèles bien plus poussés. On pense notamment à la gamme Master of G, qui se voit dotée de deux nouveaux modèles aux accents jaunes pour 2023. Lumière sur ces nouvelles Rangeman et Mudmaster.
Des accents jaunes pour deux Master of G
Pas si facile de se repérer dans le catalogue de G-Shock. En gros, vous avez les essentielles, les G-Shock d’entrée de gamme qui font à quelques exceptions près ce que la marque sait faire de mieux depuis maintenant 40 ans. Ensuite, on passe à la gamme Premium avec les professionnelles, soit les Master of G, puis les MT-G qui ont fait apparaître le métal dans le catalogue grâce au travail des ateliers situés à Yamagata au Japon. Pour finir, les MR-G prennent tout ce qu’il y a de meilleur en terme de technologie au sein de montres en titane. Ainsi, la Rangeman et la Mudmaster font partie de la gamme Master of G, des montres conçues pour répondre à des utilisations spécifiques extrêmes, souvent pour des métiers nécessitant de repousser les limites, que ce soit en mer, sur terre ou dans les airs. Les deux collections susnommées sont dédiées aux activités de terrain, l’une entièrement digitale et l’autre dotée d’aiguilles. Elles partagent chacune de nouvelles touches de jaune, d’où leur nom « Yellow Accent Series », mais sont pourtant radicalement différentes !
G-Shock Rangeman GW-9400Y-1ER
Lancée en 2013, la Rangeman est l’archétype de la montre de terrain selon G-Shock. Une montre entièrement numérique avec une forme familière, non loin des DW-6900 qui ont fait fureur dans les années 1990, mais en plus musclée et surtout bien mieux équipée. Grâce à son triple capteur, cette montre vous permet de déterminer votre direction grâce à une boussole, puis de mesurer votre altitude, la pression atmosphérique ainsi que la température ambiante. Le tout grâce à son poussoir situé à 3 heures qui vous donne directement accès à ces fonctions. Chez nous, au moment où l’on rédige des lignes, la pression atmosphérique est de 1014 hPa, nous sommes à -3 mètres sous le niveau de la mer (oui, c’est exact), la montre pointe à 5° du Nord, et la température est de 21,2°C. Tout ça en à peine 3 secondes. Et en appuyant sur le bouton supérieur à droite, vous pourrez enregistrer jusqu’à 40 mesures.
Sur le papier, les dimensions sont surprenantes : 53,5mm de largeur par 55,2mm de longueur pour 18,2mm d’épaisseur. Mais les règles de l’horlogerie ne sont pas vraiment applicables à G-Shock, d’autant plus pour une montre dont la vocation n’est pas esthétique mais professionnelle car cela lui permet d’intégrer un large cadran pour une lecture optimale. Son bouton principal, nommé Direct Sensor, est judicieusement entouré d’une structure en métal ornée d’un liseré jaune pour être protégé des chocs latéraux. Chaque bouton est protégé à sa manière, des salissures d’une part, mais aussi des chocs grâce aux nombreux épaulements, tout en permettant une bonne préhension grâce à un design moleté antidérapant. L’autre bouton ayant une place centrale, à 6 heures sur une montre traditionnelle, est dédié à l’éclairage de nuit. C’est une LED blanche qui s’allume environ 2 secondes. N’oublions pas de mentionner que c’est une montre radio-pilotée pour un calibrage de l’heure automatisé (selon votre localisation), puis qu’elle fonctionne à l’énergie solaire. Ainsi, pas besoin de téléphone, ni de chargeur.
C’est clairement le genre de montre que l’on voudrait avoir avec soi en randonnée. On s’imagine bien en montage, hors réseau, à se faire passer pour un aventurier avec cette Rangeman au poignet. En Été comme en Hiver d’ailleurs car elle pourrait être très utile sur les pistes enneigées. Pour avoir de petits poignets, même si c’est une montre imposante, c’est aussi une pièce qui se prête à l’occasion; la fin justifie donc les moyens ! Côté style, le mélange noir mat et jaune fonctionne bien, même si c’est une remarque subjective. G-Shock n’a pas trop poussé le curseur mais a ajouté juste ce qu’il fallait là où c’était le plus logique. De plus, c’est une teinte peu courante en horlogerie, et ça pourrait donner des idées à d’autres. À seulement 299€, c’est une Master of G que l’on se verrait bien avoir dans notre collection. Il nous faudrait tout de même une bonne excuse, un voyage en backpacking par exemple ou un déménagement près des montagnes, pour justifier cela auprès de madame.
G-Shock Mudmaster GG-B100Y-1AER
Avec celle-ci on passe un cap, et pas des moindres. Si la Rangeman était une Jeep, la Mudmaster serait un Hummer de l’armée. Elle en donne plus en tous points. Même si la gamme GG-B100 est une édition plus abordable de la GWG-2000, version modernisée de la GWG-1000, n’oublions pas que cette montre a été adoptée par les Smoke Jumpers aux État-Unis. Donc si des pompiers-parachutistes tombent du ciel pour atterrir au coeur des incendies de forêts avec une Mudmaster au poignet, ce n’est pas pour rien ! C’est peut-être la plus G-Shock de toutes les G-Shock, ici dotée d’une lunette en fibre de carbone finie avec des couches de résine pour un rendu plus lisse.
Parlons des mesures démesurées de cette Mudmaster : 51.3mm de largeur, 55.4mm de longueur et 19.4mm d’épaisseur. Autant la Rangeman pourrait convenir à un petit poignet, autant là, ce n’est même pas une option. Elle possède le même capteur triple auquel s’ajoute un compteur de pas. En revanche, pas d’énergie solaire ni de radio-pilotage. C’est une montre qui se connecte à votre téléphone via Bluetooth, au besoin du moins, avec un affichage hybride, mi-analogique mi-digital qui apporte toujours plus de résistance, notamment à la boue et à la poussière qui peuvent être des plaies dans les terrains hostiles. Le fond de boîte lui, est recouvert d’un panneau en résine antichoc renforcé de fibre de verre. En sus de la lunette, le coeur de la montre est entouré d’une structure en carbone, un matériau ultra-rigide qui lui permet de ne pas se torde en cas d’accident. Notons aussi la fonction d’enregistrement automatique des données d’altitude, très utile pour une montre du genre, qui se couple aux données d’itinéraire de votre smartphone pour créer un journal de mission.
En bref, c’est une montre impressionnante. Peut-être trop impressionnante pour certains, ce qui expliquerait la nécessité de la collection Rangeman au sein du catalogue G-Shock. En revanche, elle est plus sobre et peut-être plus adaptée aux professions militaires pour le coup. Ses touches de jaune sont plus discrètes, encore plus une fois le fond posé sur le poignet. À 399€, ce que propose la marque nippone est assez bluffant. Quoi qu’il en soit, entre les deux, c’est une affaire de goût; deux styles bien différents avec des subtilités technologiques qui feront pencher la balance pour l’une ou l’autre. Cette « Yellow Accent Series » est une belle addition dans catalogue qui nous a habitué à affirmer sa personnalité par la couleur.