La Portugieser est l’une des montres les plus anciennes et les plus connues d’IWC. Longévité record, design intemporel et prouesses horlogères…Voyons ce qui a fait le succès de la « portugaise » depuis plus de 80 ans.

Une genèse rocambolesque

La Portuguese doit son sobriquet à deux hommes d’affaire portugais – Rodrigues et Teixeira – qui travaillaient dans l’industrie horlogère dans les années 30. Ils se rendirent au siège d’IWC à Schaffausen avec une demande un peu particulière : faire produire une montre-bracelet de grande taille, en acier, équipée d’un mouvement aussi précis qu’un chronomètre de marine, la référence de l’époque. Les maître-mots étaient lisibilité et précision. Et pour ce dernier point, IWC décida de s’appuyer sur le calibre 74, normalement utilisé dans des montres de poche. Ainsi naquit, en 1939, la première Portuguese, sans nom ni référence avec un boîtier nommé « Mod. 228 » dans les archives de la marque. Cette confusion a plus tard forcé la manufacture à lui trouver un nom, devenant ainsi la référence 325. Avec un diamètre de 43mm, il s’agissait d’un véritable colosse si l’on compare à la production de l’époque, où les montres masculines avaient des diamètres d’environ 33mm. Ses dimensions, qui la rendaient hors-normes en 1939, la rendent étonnement moderne aujourd’hui. Surprenant pour une montre qui a fêté ses 80 ans !

Un design intemporel

Le côté intemporel de la Portuguese ne tient pas seulement à son diamètre, qui a anticipé – par hasard – la mode des décennies suivantes. Il vient également de son design. De ses origines aux modèles les plus récents, la Portuguese a gardé les mêmes éléments caractéristiques : un cadran minimaliste et épuré, douze chiffres arabes, une lunette très fine qui fait apparaître la montre encore plus grande, des aiguilles « feuille », et une petite seconde. Cette constance à travers les décennies est le signe des design forts, qui n’ont pas besoin d’être remis au goût du jour. Un dessin qui est au-dessus des modes, que l’on ne saurait qualifier de vintage ou de moderne…Simplement intemporel.

1993 : l’année du renouveau

Pendant presque 40 ans, la Portuguese connaît un succès commercial mitigé, loin d’être le best-seller qu’elle est aujourd’hui. À la fin des années 80, elle semblait même destinée à une mort lente, dans un certain anonymat. Mais tout changea à la suite de la visite impromptue d’un collectionneur au siège d’IWC. La Portuguese modèle 228 à son poignet fit un tel effet aux employés présents ce jour-là que les têtes pensantes de la maison suisse décidèrent qu’il était temps de braquer de nouveau les projecteurs sur la Portuguese. Et c’est ainsi que naquit la Portuguese réf. 5441, alias la « Jubilée ». Sortie en 1993, à l’occasion des 125 ans de IWC, ce modèle est synonyme de renaissance. Il pose tout simplement les bases des Portuguese modernes. Il garde bien sûr des dimensions imposantes, avec 42mm de diamètre. Mais il introduit également des métaux précieux : cadran en argent, index en platine, boîtier en acier, or ou platine…Le tout dans une édition limitée à 1,750 exemplaires. Autre nouveauté : un fond de boîte transparent, qui laisse apparaître le calibre manuel 9828 et qui n’est autre qu’un calibre 982 décoré. Cette fois-ci, le succès est au rendez-vous. Et plus de 15 ans plus tard, les connaisseurs ne s’y trompent pas : aujourd’hui, les Portuguese réf. 5441 font partie des montres les plus désirées sur le marché vintage.

1995-1998 : la montée en puissance

Les années qui suivent sont marquées par la montée en puissance de la Portuguese, notamment à travers des modèles affichant des complications de haute volée, comme la répétition minute ou le chronographe à rattrapante. Mais c’est en 1998 que IWC frappe un grand coup, avec la Portuguese Chronographe Automatique, réf. 3714. Avec son diamètre raisonnable de 40.5mm et son cadran parfaitement proportionné et homogène, ce modèle est l’archétype de la montre sportive élégante. Rien d’étonnant que cette référence soit l’un des plus grands succès commerciaux d’IWC à ce jour.

2000 : le calibre 5000

Pour le nouveau millénaire, IWC décide de faire passer la Portuguese à la vitesse supérieure. Après 4 années de recherche et développement, la maison suisse inaugure le calibre 5000. Un mouvement automatique qui délivre une réserve de marche extraordinaire de 7 jours ! Et pour mettre cette véritable prouesse en avant, IWC propose une nouvelle Portuguese, présentant une petite seconde à 9h et l’indicateur de réserve de marche à 3h. Ce modèle est très important pour la marque. En effet, il marque le point de départ de nombreux modèles à venir, par l’ajout de modules additionnels au calibre de base, suivant la ou les complications souhaitées : phase de lune, calendrier perpétuel, tourbillon, etc.

2015 : la Portuguese devient la Portugieser

IWC profite du 75ème anniversaire du modèle pour sortir une nouvelle Portuguese Automatique, réf. 5007. Cette montre est accompagnée du tout nouveau mouvement maison, le calibre 52010, qui présente la particularité d’utiliser des pièces en céramique, dans le but d’en réduire l’usure. À l’occasion, IWC renomme la Portuguese en Portugieser, pour d’obscures raisons de droits commerciaux.

2020 : Retour au design original

Pour le Watches & Wonders 2020, IWC met en avant la Portugieser avec notamment un nouveau modèle : l’Automatique 40. Parfaitement adaptée aux poignets plus fin avec ses 40mm de diamètre, elle gagne en polyvalence sans renier son ADN. Et pour cause : elle reprend l’exacte disposition du cadran de la référence 228 de 1939, avec sa petite seconde à 6h. Destinée à devenir l’entrée de gamme de la collection Portugieser, l’Automatique 40 devient vite un succès commercial, en capitalisant sur sa touche vintage, tout en offrant des performances contemporaines.

Une offre pléthorique mais homogène

Aujourd’hui, la collection Portugieser est tout bonnement pléthorique : presque 60 modèles différents ! On y trouve aussi bien des modèles de base en acier, que des boîtiers en métaux précieux, or ou platine. Les cadrans les plus épurés à trois aiguilles côtoient les grandes complications : chronographe à rattrapante, calendrier annuel, calendrier perpétuel, répétition minute, tourbillon…Le modèle « de base », l’Automatique 40, est affichée à 7,150€, tandis que les modèles les plus complexes s’échangent contre plus de 230,000€. Une collection variée, certes, mais qui est restée malgré tout homogène. En s’appuyant sur des éléments de design très forts, ancrés depuis plus de 80 ans, IWC a su créer un ensemble cohérent. Ce qui n’est pas une mince affaire !

Une valeur sûre

De par son design lui-même, la Portugieser est empreinte d’un certain classicisme. Parfois sportive, toujours élégante, elle porte en elle plus de 80 ans d’histoire horlogère. Malgré un début de carrière assez timide, elle est devenue l’un des piliers du catalogue de la marque. Elle représente aujourd’hui tout le savoir-faire d’IWC, dans un garde-temps indémodable. C’est ce que l’on appelle une valeur sûre.

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