Tout a commencé par un baptême de l’air avec la Meister Pilot « Event Edition » dévoilée fin 2015 lors d’un événement au siège de la manufacture allemande Junghans. Les privilégiés y ayant assisté ont alors eu l’occasion d’accéder à des bâtiments traditionnellement fermés au public puis ont eu le plaisir d’effectuer un vol au-dessus de la ville Schramberg, montre au poignet, histoire de bien ancrer ce jour particulier sous le signe de l’aviation. Fort de son succès, Junghans dévoila quelques mois plus tard les modèles de la collection Meister Pilot. Quasi-identiques mais pas produits en séries limitées. Lumière sur ces modèles fascinants qui se démarquent complètement du reste des montres de la marque.
Junghans et la fascination de l’aviation
Même si ce modèle est relativement jeune, l’histoire de Junghans dans l’aviation n’en est pas moins bien plus ancienne. Après avoir emprunté le chemin des pionniers de l’automobile dès 1892 en collaborant avec Wilhem Maybach et Gottlieb Daimler (découvrir la Meister Driver Handaufzug), la marque allemande fit face aux hautes exigences du domaine de l’aéronautique en produisant des montres de bord destinées au transport aérien à partir des années 1930. La BoUk Fl. 23885 avec fonction chronographe à totalisateur 15 minutes fut notamment présente dans tous les cockpits des avions allemands de la Seconde Guerre Mondiale. Certains pilotes de l’époque ont même affirmé que lorsqu’il n’y avait plus de montres-bracelets Tutima ou Hanhart disponibles et qu’aucune horloge de bord n’était installée, ils ajoutaient un bracelet en cuir sur une Junghans BoUk-1 pour l’attacher à leur jambe !
Une réédition d’un chronographe emblématique
Par la suite, Junghans fut mandaté pour produire un chronographe pour la Bundeswehr, soit l’armée nationale de la République fédérale d’Allemagne créée la même année. Un chronographe légendaire avec une lunette bidirectionnelle en acier comprenant 12 encoches concaves très prononcées pour fournir une bonne maniabilité et lui conférant une apparence emblématique. Un élément distinctif bien évidemment repris sur le boîtier Junghans Meister Pilot. Ce dernier mesurant 43,4mm de diamètre pour 14,4mm d’épaisseur entièrement brossé arbore un fond de boîte plein vissé en 7 points et gravé d’une rose des sables, symbole de l’aviation classique, sous forme d’horizon artificiel. Le tout est étanche à 100 mètres (10 ATM).
Côté cadran, son look bi-compax à fond noir est jalonné d’épais chiffres arabes luminescents, verts pour la version noire puis beiges pour la version marron, ponctuant les heures et complétés par un chemin de fer à bâtons blancs marqué toutes les 5 minutes/secondes de petits chiffres arabes. Les deux compteurs concaves du chronographe sont placés à 3 et 9 heures, le premier affichant la seconde déportée puis le second totalisant 30 minutes. Tout comme les index, les aiguilles sont recouvertes d’une couche de SuperLuminova respectueuse de l’environnement. Le tout est protégé par un verre saphir bombé traité anti-reflets.
Le mouvement lui, est un calibre Junghans J880.4. Il s’agit d’une base ETA 2824 ou Sellita SW200 (selon approvisionnement) complétée par un module Dubois-Depraz 2030 y ajoutant la complication de chronographe. Même si caché par un fond plein, ce mouvement est plaqué de rhodium pour un rendu étincelant avec des finitions côtes de Genève sur le rotor et sur le pont principal. Pour finir, son bracelet en cuir (marron ou noir) est surpiqué blanc, dispose de deux rivets noirs de chaque côté des cornes et se ferme via une boucle ardillon en acier bossé. En somme, c’est un modèle surprenant, surtout venant de Junghans qui est habituellement très fidèle aux formes traditionnelles. C’est une montre brute et robuste qui a du clairement cran et qui rend un bel hommage au passé ! Prix public conseillé : 2240€.
Montre Junghans Meister Pilot / Caractéristiques
- Boîtier : Acier inoxydable / Finition brossée
- Diamètre : 43,3mm
- Épaisseur : 14,4mm
- Type de verre : Verre saphir bombé / Traitement anti-reflets
- Mouvement : Automatique calibre Junghans J880.4
- Bracelet : Cuir de vachette avec rivets
- Type de fermoir : Boucle ardillon
- Résistance à l’eau : 10ATM / 100m
février 23, 2017
J’avoue etre trés perturbé par cette Junghans… Je ne retrouve pas la sobriété qui fait le charme de la marque à mon gout. Ou est la classe et la finesse d’une MaxBill ? Ou le style « sporty business » d’une meister agenda? On s’eloigne fort de la mouvance Bauhaus, mais de facon trop fouilli, trop de melanges de genre pour moi ^^
février 23, 2017
Guillaume,
Si notre souvenir est bon, l’originale date de 1949 alors que les Bauhaus datent de 1961.
N’oublions pas que la manufacture existe depuis 1864 et qu’il y a donc eu plein d’autres modèles avant celles de Max Bill.
Et puis il serait dommage que la marque se concentre sur une seule gamme, n’est-ce pas ?
février 23, 2017
Hello, oui bien entendu Junghans ne se limite pas à la Max Bill ( elle fait partie de mes montres préféree ), et l’image que j’ai de la marque se limite aux modèles récents (ca m’apprendra ). Je me doutais que mon commentaire risquerai d’ etre pris comme un frein au changement de gamme/style. Ce que j’ai vraiment voulu faire passer, c’est plutôt le regret que j’ai de sentir ce modèle tendre vers une sorte de course à la « surcharge » des gardes temps… Attention c’est une belle montre ! Je suis juste perturbé ^^