Au premier regard, elle évoque les codes classiques d’une plongeuse moderne. Boîtier robuste, lunette crantée, cadran très lisible : tout semble déjà vu. Et pourtant, cette nouveauté mérite qu’on s’y attarde. Car derrière ce dessin soigné se cache la première véritable incursion d’une maison écossaise dans l’univers exigeant des montres de plongée. Son nom : la Paulin Mara.

Paulin, un regard neuf sur la montre

Nous avions fait un test complet de leur Modul E Manual et avions eu un immense coup de coeur (puis n’arrêtons pas de penser à cet écrin en liège). Fondée en 2013 à Glasgow, Paulin s’est distinguée au fil des années par des créations au design graphique et singulier, souvent influencées par le modernisme d’outre-Manche. En 2023, la jeune maison a rejoint un autre acteur indépendant écossais, anOrdain, réputé pour sa maîtrise de l’émail Grand Feu et avec des listes d’attente longues comme le bras. De son côté, la Mara marque un tournant : c’est la première fois que la marque s’aventure sur le terrain des plongeuses, un segment codifié et dominé par des géants historiques. Plutôt que de singer les références établies, Paulin a choisi de revisiter l’exercice avec un sens du détail et une sobriété qui lui sont propres. Le résultat est une montre qui allie caractère utilitaire et dessin créatif, une combinaison rare sur ce créneau de montres sérieuses mais abordables.

Un boîtier pensé pour la fonctionnalité

PUBLICITÉ

La Mara s’appuie sur un boîtier en acier inoxydable de 39,7 mm de diamètre pour 13,5 mm d’épaisseur (10,8 mm hors verre double dôme), soit des proportions idéales pour un porté quotidien. Avec une étanchéité poussée à 300 mètres, elle ne se contente pas d’une allure sportive : elle est taillée pour résister aux immersions les plus sérieuses et passer le cap de “plongeuse professionnelle”. Sa lunette tournante unidirectionnelle, dotée d’un insert en verre saphir, propose une minuterie claire et parfaitement lisible, sans mettre l’accent sur la traditionnelle première quinzaine. On apprécie également la couronne vissée entourée d’un discret protège-couronne. L’ensemble respire une robustesse sans excès, rappelant ces montres-outils qui ne cherchent pas à impressionner mais à durer.

Des cadrans où la sobriété domine

La Mara est disponible en deux déclinaisons principales : Black et Blue. La première joue la carte de la discrétion absolue avec un cadran noir mat ponctué d’index blancs et d’aiguilles luminescentes, et une surprenant lunette gris clair. La seconde, plus audacieuse, affiche un bleu profond côté fond et un bleu vif sur la lunette. Dans les deux cas, la lisibilité reste au cœur de la conception, avec une minuterie périphérique nette et deux couleurs de Super-LumiNova sur les aiguilles histoire de bien distinguer les heures des minutes. La typographie des index et le traitement minimaliste rappellent que Paulin privilégie toujours la pureté graphique à la surcharge décorative, et avec un sens ici pour démarquer les tranches de 5-10-15, ce qui est astucieux (mais probablement difficile à retenir).

Le moteur derrière le dessin

PUBLICITÉ

Sous le fond vissé, la Mara embarque un calibre automatique La Joux-Perret G101, un mouvement suisse moderne choisi en Grade Soigné. Battant à 28’800 alternances par heure et doté d’une généreuse réserve de marche de 68 heures, il apporte une autonomie supérieure à la moyenne dans cette gamme de prix. Affichant les heures, minutes et secondes centrales, il confère à la montre une régularité exemplaire tout en maintenant une silhouette fine et équilibrée. Ce choix illustre la volonté de Paulin de dépasser le simple exercice de style en dotant sa première plongeuse d’un mouvement plus haut de gamme qui en renforce la crédibilité auprès des passionnés. On aime Sellita, mais un peu de changement fait du bien !

Un clin d’œil à l’histoire des plongeuses

Difficile de ne pas penser à certaines icônes des années 1960 lorsqu’on observe la Mara. Alors oui, son style est unique et respire l’ADN de Paulin, sans pourtant trop en faire. Ses proportions contenues rappellent ces montres que l’on porte aussi bien sous l’eau qu’avec un t-shirt en terrasse, et l’on pourrait presque la comparer à – gardez l’esprit ouvert – une petite Tudor Submariner vintage…mais revisitée avec une sensibilité contemporaine et écossaise. Là où les grandes maisons capitalisent sur leur héritage, Paulin, elle, invente sa propre lignée.

Conclusion : une montre pour passionnés curieux

La Paulin Mara est proposée au prix de 1 730 € (ou 1 200 £), disponible dès maintenant sur le site officiel de la marque. Elle s’adresse aux collectionneurs en quête d’originalité ainsi qu’aux passionnés de plongeuses qui veulent sortir des sentiers battus. Notre sentiment ? La Mara ne cherche pas à réinventer la catégorie, mais elle apporte une touche de fraîcheur bienvenue, avec une sincérité et un sens du détail qui séduiront ceux qui aiment voir de nouvelles voix émerger dans le petit monde de l’horlogerie. Après tout, qui aurait parié que l’Écosse donnerait naissance à une plongeuse aussi équilibrée ?

Découvrir plus d’articles sur Paulin >>>