C’est une sortie qui date d’il y a un an déjà. En novembre dernier, la jeune marque française à qui tout semble réussir dévoilait une série de trois montres dotées d’un mouvement automatique avec micro-rotor : les MR01. Limitées à seulement 200 pièces chaque, ces garde-temps ont sans surprise trouvé acquéreur à vitesse grand V. Pour notre plus grand plaisir, Baltic a ouvert des précommandes de ces mêmes modèles et ce jusqu’à la fin du week-end. La fenêtre était très courte, mais nous avons réussi à mettre la main sur une de ces petites pépites.

MR01 : la finesse du micro-rotor

Baltic ne cesse de faire les bons choix, stratégiques comme esthétiques. En quelques années à peine, la marque fondée par Etienne Malec s’est faite une réputation à l’internationale. Même Jean-Claude Biver en porte une, cela en dit long. Les mouvements à micro-rotor sont rares, car ils se payent chers… du moins chez les suisses. En revanche, nos amis de l’Empire du Milieu ont une solution, non pas chez Seagull comme on peut en retrouver sur les chronographes « Bicompax » de la marque, mais chez la Hangzhou Watch Company, l’autre grand fabricant de mouvements mécaniques chinois. Cette petite spécificité technique, qui n’est pas une complication, permet d’amincir un mouvement en incrustant la masse oscillante au sein d’un pont, et donc de diminuer l’épaisseur de la montre. Le Saint Graal pour une montre de ville. Et plutôt que de se contenter d’utiliser une base existante, la marque française a misé sur un nouveau modèle. Dès l’ouverture de la boîte, la surprise nous envahit et dépasse nos attentes. Nos premiers mots sont : « mon Dieu que c’est beau ». Mais avant de sauter aux conclusions, passons le tout en revue pour voir si c’est aussi bien que beau.

Boîtier

Posée au poignet, elle semble immédiatement trouver sa place naturelle. Son diamètre est très contenu mais sied notre mince  poignet de 17,5cm de circonférence. Nous n’avions pas fait attention à sa taille lors de nos échanges avec les équipes de la marque, et ce 36mm est au final si logique. C’est le bon choix, et pourtant, ce n’est pas une taille que nous avons dans notre collection car nous sommes plutôt adeptes des 39-41mm. Sa lunette large et plate lui procure de la présence et suffit à combler l’espace, sans compter le jeu de lumière perpétuel qui se crée jusqu’au bout de ses cornes. Sur le papier, sa finesse est de 9,9mm, mais cela inclut le verre Hésalite bombé qui lui procure une touche vintage et chaleureuse. En réalité, son boîtier mesure à peine 8mm de hauteur, et cela fait toute la différence ! Au niveau des finitions, sa carrure est brossée de manière linéaire sur le flanc et dessous, tandis que le reste est poli. Cette alternance lui donne du caractère. En sachant que Baltic joue sur chaque détail, on réalise que la couronne non marquée, n’est pas oubli mais une ode au passé. On apprécie aussi le fait que les cornes soient percées, même si la présence de pompes flash sur les bracelets en cuir leur enlève leur vocation – les collectionneurs apprécieront. En retournant la montre, vous retrouverez fond transparent fixé par 6 vis, uniquement sur la partie supérieure et inférieure, pas sur les côtés. Cela contraint en revanche la montre à une étanchéité de 3 ATM, ce qui est limitant mais suffisant pour aller au bureau ou pour les grandes occasions.

Cadran

Ce cadran Saumon était une évidence. Une couleur dans l’ère du temps qui pourrait – pourquoi pas – détrôner la tendance du vert dans un avenir proche. C’est ici que la marque française démontre son talent pour le détail. Premièrement avec la texture grainée du fond qui apporte un aspect mat sur lequel les chiffres Breguet sont relevés, en appliques, pour dénoter leurs reflets en accord avec les aiguilles feuilles facettées. L’échelle de minuterie elle, est imprimée sur un fond à brossage circulaire, tandis que la seconde originalement déportée à 7-8 heures joue sur fond vinyle. D’autres éléments brillent, mais de par leur absence : les mentions. Seul le logo prend place à midi, le reste a été gravé sur la carrure, entre les cornes supérieures, partiellement caché par le bracelet. Tout est tellement subtile et si bien pensé que c’en est déroutant.

Mouvement

Voici la force et en même temps la faiblesse de cette montre : son mouvement chinois. Ce calibre 5000A – aussi appelé ELA05MN – a été développé par la Hangzhou Watch Company, rival de Seagull. Il n’arbore pas des finitions dignes d’un mouvement suisse, c’est certain, mais ce mouvement automatique a le mérite d’essayer : platine perlée, ponts colimaçonnés, vis bleuies, sans compter la masse dorée. Avec une fréquence de marche de 28’800 alternances par heure, une réserve de marche de 42 heures ainsi qu’une déviation quotidienne de +20/-20 secondes, il coche les bonnes cases. Si l’on regarde le prix de la montre, ça reste hautement raisonnable. C’était tout de même un pari, on comprend donc pourquoi Baltic a pris des pincettes sur la première production. En se donnant une année complète d’analyse au niveau du SAV, on réalise que le test a été concluant et c’est plutôt rassurant.

Bracelet

Côté bracelet, Baltic vous propose 4 options, quelle que soit la MR01 choisie : cuir bleu (navy), marron (lion) et vert, ou encore un acier façon « grain de riz » comme pour les autres collections. Nous n’avons pas mis la main sur autre chose que le cuir bleu qui témoigne de la qualité des matières choisies. C’est un cuir de veau italien mesurant 20mm à l’entrecorne et s’affinant à 16mm vers la boucle. Il dispose de surpiqures ton sur ton puis d’un revers noir gaufré du nom de la marque, ainsi que de flancs teints de noir. Sa finition est légèrement vieillie, ce qui crée une superbe cohérence avec le style du boîtier et du cadran. La boucle elle, est simple, assez petite pour le coup et finie d’un brossage linéaire. Certains l’aimeraient polie, plus logique pour une montre de ville, mais cela l’assujettirait trop aux micro-rayures. Pourquoi pas, c’est un parti-pris.

Écrin

Avec sa finition en liège, l’écrin de cette Baltic MR01 a indéniablement des airs de boîte Patek Philippe. Livré dans une surboîte cartonnée noire matte, l’écrin s’ouvre sur une suédine beige, un ton rarement utilisé mais chaleureux et élégant. La montre y est tout simplement positionnée en mode soldat et accompagnée d’un guide d’utilisation en français/anglais, ainsi que d’une très belle carte de garantie en métal affichant des motifs de carte sous-marine, et dotée d’un numéro unique vous donnant accès à sa version numérique grâce à un QR code. Cela change de la traditionnelle carte plastifiée avec les champs manuscrits sur fond blanc; on aime donc ce petit détail.

Notre avis sur cette montre Baltic

Difficile de ne pas percevoir notre enthousiasme tellement cette montre nous a touché en plein coeur. Avec ses airs de Breguet ou encore de Calatrava, la MR01 a un charme indéniable. Petite, fine légère et unisexe, c’est une montre de ville hors pair qui mériterait amplement sa place en collection permanente. Les finitions de son cadran éclipsent celles de son mouvement qui demeure cool grâce au micro-rotor. Et même si les versions bleu et argenté seraient des choix plus logiques, ce cadran saumon se dénote tellement qu’il est digne d’obtenir une place à part dans votre collection. Nous, on adore. Vous, il ne vous reste plus que quelques jours pour vous décider car les commandes se terminent le 23 octobre !

Disponible en précommande sur le site officiel de Baltic.

Montre Baltic MR01 Saumon / Caractéristiques

  • Boîtier : Acier inoxydable / Finition brossée & polie
  • Largeur : 36mm
  • Longueur : 44mm
  • Épaisseur : 9,9mm
  • Entrecorne : 20mm
  • Photoluminescence : Non
  • Type de verre : Verre Hésalite bombé
  • Fond de boîte : Transparent
  • Mouvement : Automatique
  • Calibre : Hangzhou Micro-Rotor 5000A
  • Réserve de marche : 42 heures
  • Bracelet(s) : Cuir de veau italien ou acier « grain de riz »
  • Boucle : Ardillon sur cuir & déployante sur acier
  • Résistance à l’eau : 3 ATM / 30 mètres
  • Édition limitée : Non
  • Garantie : 2 ans