Voici un test que nous aurions du faire depuis quelques mois et pour plusieurs raisons. D’abord, parce que chaque design signé Beaubleu est très réussi, encore plus cette Seconde Française 20.24 avec sa trotteuse flottante, et sa nouvelle carrure. Ensuite, tout est dans le nom : c’est une marque française, chose qui nous tient particulièrement à coeur et qui sera toujours une priorité dans notre ligne éditoriale. Dernièrement, parce que nous apprécions le fondateur de la marque, Nicolas Pham, un jeune homme simple, humble et talentueux qui mérite tout le succès qu’il rencontre. Aujourd’hui donc, nous passons un moment avec leur dernière création dans sa version « Vert Impérial ».
Seconde Française : une montre nominée au GPHG
Il y a tout juste un an, Beaubleu présentait une collection nommée Ecce, sorte d’évolution de son dessin originel avec sa carrure évidée distinctive puis son bracelet en acier fin tressé très réussi. Cette dernière collection, Seconde Française, s’en éloigne – ou marque une évolution plus poussée – avec une carrure repensée, toujours aussi moderne et sculpturale, mais dans laquelle se cache la couronne, dans un esprit similaire à la Baltic Tourer, mais disparaissant presque entièrement quand on regarde l’heure montre au poignet. L’autre grande nouveauté réside dans sa trotteuse « volante » mais aussi son mouvement automatique qui oublie ses origines japonaises pour s’ancrer dans nos contrées grâce à France Ébauches, un motoriste historique qui renaît de ses cendres sous la houlette du Groupe Festina qui détient également le motoriste suisse Soprod. En s’appuyant sur les compétences de son partenaire, FE vise à produire 70% de la valeur de ses mouvements en France, tout en sachant que les micro-composants seront – comme pour l’ensemble du secteur – sourcés en Suisse. En gros : une multitude d’attentions qui expliquent pourquoi cette montre a été nominée au GPHG 2024.
Les points forts
Commençons par le détail qui captive toutes les audiences, à savoir la trotteuse qui semble tourner en apesanteur. Techniquement simple mais au combien réussie car cette « aiguille » crée un effet mystérieux, hypnotique et captivant. Une chose rendue possible grâce à l’utilisation d’un disque transparent fixé comme une aiguille normale sur l’axe qui se voit caché d’un grand point. Cette dernière se marie habilement avec les aiguilles rondes inspirées des travaux de Galilée et qui sont d’ailleurs la signature de Beaubleu. Et la marque a pu peaufiner la lisibilité au travers de ses collections pour jalonner le fond de cadran de plusieurs échelles, allant des heures au centre jusqu’au minutes et secondes sur le pourtour en sachant que la trotteuse vient entourer les chiffres arabes au fur et à mesure. Le boîtier n’est pas en reste, conservant ses proportions idéales avec une carrure redessinée pour l’occasion, toujours unique mais moins clivante, tandis qu’un verre bombé en saphir vient pour la première fois coiffer le tout, rapprochant la Seconde Française d’une montre habillée au style rétro. Et dernièrement, on apprécie la mécanique franco-suisse qui renforce les origines de la marque et lui donne plus de prestige, sans oublier le bracelet incurvé au niveau des cornes qui présente un grainage épais et une teinte aussi élégante que le cadran. Comme toujours, tout se joue dans les détails.
Ce que l’on regrette
C’est presque fou de le dire, mais en gros : ses forces créent ses faiblesses. Prenons tout de même des pincettes pour ce dernier mot, car c’est d’une part très subjectif, mais c’est aussi tout un exercice que de trouver des points faibles à une montre que l’on adore. Car oui, nous l’aimons énormément. Premièrement, ses aiguilles, aussi jolies soient-elles ont un défaut : la lisibilité. Habitués à des aiguilles de « toolwatches », c’est encore plus flagrant pour nous, mais les pointes sur les aiguilles sont très fines. On pourrait dire que la rondeur donne une première approximation, qui se vérifie ensuite en regardant avec plus d’attention, un peu comme pour une montre mono-aiguille. Dans cette approche, c’est à la fois une bonne chose et une moins bonne. Ensuite, son design très anguleux – bien que réussi – possède une petite lacune au niveau des faces polies : les traces apparaissent facilement mais s’enlèvent plus difficilement. C’est une montre pas évidente à nettoyer alors qu’elle requiert un entretien permanent. Et dernièrement, vu le travail réalisé à tous les niveaux, on aurait aimé que le bon tarifaire soit aussi répercuté sur la boucle déployant qui mériterait un des superbes coups de crayon du fondateur.
Notre avis sur cette montre Beaubleu
En découvrant les premiers visuels de la Seconde Française à sa sortie, nous avons un coup de coeur. Ce qui est à double tranchant car la prise en main et la mise au poignet sont deux étapes supplémentaires durant lesquelles l’excitation peut s’éteindre en un claquement de doigts. Mais Beaubleu ne déçoit pas, bien au contraire : les proportions sont parfaites, l’ouverture de cadran est bonne, les finitions sont réussies, le confort est au rendez-vous et le look est aussi abouti que discret. Toute l’expérience est excellente, de l’ouverture de la boîte jusqu’à la fermeture de la boucle. Et petit détail que l’on adore (même s’il est complètement inutile) : le point qui cache l’axe des aiguilles du mouvement est luminescent. C’est original et l’on aurait presque souhaité que cette idée soit appliquée sur la trotteuse histoire de prolonger la magie jusqu’au bout de la nuit. Pour finir, avec un tarif affiché à 1 490€, la proposition de Beaubleu est très honnête, en sachant que le mouvement y est pour beaucoup. Bref, à voir quelles seront nos priorités, mais cette montre finira très certainement par intégrer notre collection personnelle. Décidément, en ce moment, c’est un véritable fléau !
CARACTÉRISTIQUES – BEAUBLEU SECONDE FRANÇAISE 19.24 VERT IMPÉRIAL
Boîtier : Acier inoxydable 316L
Dimensions : 39mm de largeur x 10,2mm d’épaisseur
Étanchéité : 50 mètres (5 ATM)
Cadran : Vert impérial
Mouvement : Automatique
Calibre : France Ébauches FE
Bracelet : Cuir grainé
Boucle : Déployante
Prix : 1 490€ TTC
Plus d’informations sur le site de Beaubleu.