Zoom sur la Zodiac Super Sea Wolf 53 Compression Automatic Black

Par Xavier B. • 4 ans plus tôt

Avr
2020

1953 fut une année charnière pour l’horlogerie moderne. C’est cette année-là que sortirent les 3 premières montres professionnelles de plongée au monde : la Rolex Submariner, la Blancpain Fifty Fathoms et… la Zodiac Seawolf ! Depuis 2018, Zodiac propose une réédition de ce modèle mythique : look vintage, technologie moderne et coloris variés sont au rendez-vous. Intéressons-nous aujourd’hui à l’une des variantes : la « Black Edition », autrement une Seawolf entièrement noire.

Zodiac : une marque pionnière

Zodiac est maison horlogère suisse créée en 1882 par Ariste Calame et basée à Le Locle, berceau de l’horlogerie suisse. Après avoir sorti en 1930 la première montre sportive automatique antichoc, l’Autographic, c’est en 1953 que Zodiac réalise son coup de maître en dévoilant l’une des premières plongeuses professionnelles au monde : la Seawolf, aux côtés de la Blancpain Fifty Fathoms et de la Rolex Submariner. Après être passée par la case banqueroute en 1997, la marque renaît de ses cendres en 2001 sous la houlette du groupe américain Fossil. Depuis, la marque fait un retour très remarqué parmi les amateurs d’horlogerie. En alternant les nouveautés et les modèles inspirés de leur inépuisable catalogue, Zodiac a réussi à refaire surface avec brio.

Super Seawolf Compression 53 : black is black

Pour sa réédition de la Seawolf 53 (version « compressor »), Zodiac ne propose pas moins de 7 variantes, toutes avec leur caractère propre. Ce large choix de couleurs ne fait que prouver à quel point son design est fort et peut s’adapter à toutes ces alternatives. Portant la référence ZO9276, la Super Seawolf Compression 53 Black se distingue évidemment par sa couleur, entièrement noire. Les seules touches de couleurs proviennent de la trotteuse et de l’inscription « Seawolf Automatic », bleu turquoise. Ces deux éléments pimentent l’ensemble noir et blanc du cadran et apportent une touche d’originalité. Même si on la croise parfois pour les montres militaires, cette configuration « boitier noir / bracelet noir » est assez rare pour être remarquée. Et pour cause : créer un bracelet articulé en acier teinté en noir est un exercice périlleux. En effet cela nécessite de traiter chaque maillon individuellement, sur toutes les facettes. Un travail très exigeant, mais parfaitement réalisé par Zodiac, tant le traitement PVD est uniforme. Mais nous reviendrons sur ce bracelet.

Avant tout, la Seawolf est une plongeuse, et elle en possède toutes les caractéristiques. La lunette est unidirectionnelle (120 clics), la couronne est vissée, la lisibilité est excellente, avec notamment des aiguilles épaisses et des index extra-larges à 12, 3, 6 et 9h. Le tout pour une étanchéité annoncée à 200 mètres. Une fois la lumière éteinte (ou à 40m sous l’eau, au choix), la Zodiac Seawolf offre toujours une lisibilité exceptionnelle. Les très larges index et les grosses aiguilles ont été généreusement recouverts de Superluminova, et transforment la montre en une petite torche ! Bref, niveau cahier des charges, c’est du sérieux. Le boîtier de la Super Seawolf Compression 53 possède des proportions quasi idéales : 40mm de diamètre pour 13mm de hauteur et 49mm distance corne à corne. Entièrement noir poli, il contraste parfaitement avec le cadran noir mat. À y regarder de plus près, ce dernier possède une texture finement grainée, qui absorbe la lumière. Un procédé qui permet de mettre en valeur les indexes et les autres éléments polis qui reflètent la lumière.

Cette alternance de surfaces mates et brillantes, parfaitement maîtrisée, se retrouve jusque dans le bracelet. Celui-ci est de type « jubilée », c’est à dire avec trois maillons fins au milieu de deux maillons plus larges. Ce style de bracelet n’est pas commun pour une plongeuse, loin de là. On le retrouve plus souvent sur des montres plus citadines ou habillées. C’est donc un choix fort, mais qui prend tout son sens lorsqu’on s’y attarde un peu. Tout d’abord, le jubilée est confortable, c’est incontestable. Ses nombreux maillons font qu’il épousera parfaitement la forme de votre poignet. De plus, Zodiac a poli les maillons centraux et laissé mat les maillons externes. Là encore, les jeux de lumière sur les surfaces noires sont absolument magnifiques.

Enfin, ce type de bracelet apporte de la personnalité à la montre. La Seawolf reste une tool watch, mais avec ce jubilée qui se réduit de 20mm à l’entre-corne à 16mm à la boucle, elle gagne en polyvalence et s’accommodera à – presque – tous vos styles. Le fermoir aussi a fait l’objet de toutes les attentions : frappé du logo de la marque, il est parfaitement intégré, et cache une boucle déployante papillon. Enfin, un dernier détail intéressant : le bracelet possède un système astucieux d’extension sur ressorts, qui permet de gagner quelques millimètres et de donner plus de confort et de souplesse quand on bouge le poignet, ou quand celui-ci gonfle un peu avec la chaleur. Une attention bienvenue, que l’on aimerait retrouver chez plus de fabricants. Une fois n’est pas coutume, ce bracelet est une véritable réussite, et constitue à lui seul un atout tout aussi attirant que le boitier lui-même.

Un mouvement « groupe »

Le cœur de la Zodiac Seawolf 53 Compression est un mouvement « maison », ou plutôt un mouvement « groupe ». Il s’agit du STP 3-13, produit par Swiss Technology Production, une filiale Fossil, propriétaire de Zodiac. Cette entité permet au groupe américain d’équiper ses montres de ses propres mouvements, sans avoir à faire appel à d’autres fournisseurs, et tout en gardant le savoir-faire suisse. Le STP 3-13 est un mouvement automatique moderne, créé en 2016. Il tourne à 28’800 oscillations par heure (soit 4Hz), et offre une généreuse réserve de marche de 44 heures. Il possède 26 rubis, ainsi qu’une fonction stop-seconde, pour caler précisément la montre sur une heure de référence. Pour un réglage plus fin, il est également équipé d’un régulateur en col de cygne.

La benjamine en quête de reconnaissance

Au sein de la trilogie des pionnières des plongeuses, la Seawolf sera toujours l’éternelle troisième. Zodiac est resté dans l’ombre des deux autres marques, Blancpain et Rolex, qui désormais ne jouent plus dans la même catégorie. La faute à un marketing moins abouti et à une image moins élitiste. Mais certainement pas à cause d’un défaut de qualité. Malgré ce manque de notoriété, Zodiac peut se targuer d’un héritage fabuleux et d’une légitimité incontestable. Pour ceux qui veulent une vraie plongeuse avec de l’histoire, du caractère et de l’originalité, cette Super Seawolf 53 est une sérieuse candidate, surtout dans cette gamme de prix. Avec une mention spéciale pour le bracelet, dont la qualité joue pour beaucoup dans le charme de cette montre.