Quelques minutes de culture avec l’une des bases fondamentales de l’horlogerie : comment fonctionne un mouvement ? Aujourd’hui donc, nous nous penchons sur le type de mouvement qui nous intéresse le plus, soit le mouvement mécanique à remontage automatique.

Qu’est-ce qu’un mouvement ?

Prenons le problème à sa base. Un mouvement est un mécanisme qui permet à une montre d’avancer. La grande majorité des marques achètent leur mouvement, ou au moins certaines pièces de leurs mouvements, auprès d’entreprises spécialisées. En effet, dans le segment des montres abordables, il n’y a pas de secret, les mouvements sont fabriqués par d’autres, c’est la raison pour laquelle vous croisez régulièrement des noms tels que ETA, Sellita, Soprod, Seiko ou encore Seagull dans nos articles. Certaines entreprises cependant intègrent tout verticalement, fabriquant leurs propres mouvements sans utiliser de pièces de sous-traitants. Ces entreprises sont référées par le terme « manufactures »; l’impact d’une telle intégration se répercute bien évidemment sur leurs prix bien plus élevés tout en étant aussi recherchées de par leur exclusivité.

Les types de mouvements

Il existe différents types de mouvements. Les mouvement à quartz, de par leur prix et simplicité, sont les plus répandus ; ils fonctionnent grâce à un circuit électrique qui nécessite une pile mais peuvent aussi avoir quelques pièces mécaniques. On pense notamment aux mouvements meca-quartz. Les montres à remontage manuel et automatique elles, sont mécaniques : elles utilisent des pièces telles que des roues et des ressorts pour fonctionner grâce à l’énergie cinétique. Ces dernières sont plus dispendieuses que les montres à quartz car plus complexes à fabriquer et à concevoir. Il est vrai cependant que les montres à pile sont plus précises, mais la quasi-totalité des amateurs et collectionneurs préfèrent les montres mécaniques qui sont l’incarnation d’un savoir-faire, d’un raffinement et d’un artisanat vieux de plus de 500 ans. Les 3 grandes familles de mouvements sont donc :

  • Mouvement mécanique à remontage manuel
  • Mouvement mécanique à remontage automatique
  • Mouvement à quartz

Fonctionnement d’un mouvement automatique

Les mouvements automatiques, ou à remontage automatique, sont des mouvements nés au début du XXème siècle. Le premier système du genre fût inventé par John Harwood en 1920, un horloger-réparateur de Bolton près de Manchester en Angleterre. Ce système utilisait un poids qui effectuait une rotation de 180° en va-et-vient lorsque le porteur de la montre bougeait et disposait d’une réserve de marche de 12 heures. En 1930, ce fût nul autre que Rolex qui améliora ce système  pour le légendaire modèle Oyster Perpetual, en utilisant un poids semi-circulaire fixé au centre du mouvement permettant ainsi des rotations de 360°. La célèbre marque suisse augmenta également la quantité d’énergie stockée au niveau du ressort de barillet pour atteindre une réserve de marche de 35 heures.

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Les composants d’un mouvement mécanique à remontage automatique :

Avant de pouvoir vous expliquer comment fonctionne une montre automatique, il vous faut appréhender les composants les plus importants d’un mouvement :

> Rotor : aussi appelé masse oscillante, le rotor est un poids en forme de demi-cercle attaché au mouvement. Celui-ci tourne à 360° selon les mouvements du poignet et permet, grâce à une série de mécanismes, de remonter le ressort de barillet fournissant ainsi de l’énergie mécanique à la montre.

> Couronne : la couronne de remontoir est un bouton, ou une roue, présente à l’extérieur du boîtier de la montre permettant de remonter manuellement le mouvement ainsi que de régler la montre.

> Ressort de barillet : aussi appelé ressort moteur, il s’agit d’un ruban permettant d’emmagasiner  de l’énergie lorsqu’il est tendu et la restituant en se détendant via un jeu d’engrenages. C’est la source d’énergie mécanique d’une montre.

> Système de transmission : aussi appelé rouage, le système de transmission transmet l’énergie accumulée dans le ressort de barillet jusqu’à la roue d’échappement via une série de petites roues.

> Échappement : cette roue d’échappement, ou roue d’ancre, a pour fonction de laisser échapper l’énergie acheminée par les rouages vers l’ancre, de manière intermittente et régulière. C’est l’organe d’entretien de la montre.

> Balancier : C’est le coeur du mouvement. Il bat entre 5 et 10 fois par seconde de manière circulaire. Il est couplé au spiral, un ressort, lui permettant d’éffectuer un mouvement de va-et-vient : l’oscillation, soit le fameux « tic-tac » étant simplement le bruit produit par les palettes sur les dents de la roue d’échappement. C’est l’organe régulateur du mouvement.

> Rubis : ce sont des pierres synthétiques composées de corindon et d’oxyde d’aluminium d’une grande dureté. Les rubis sont positionnés aux points de haute friction tels que le centre d’une roue, constamment en rotation. Ils permettent de réduire les frottements et l’usure.

Comment fonctionne un mouvement automatique :

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Maintenant que nous vous avons familiarisés avec les principaux composants d’un mouvement, voici les étapes qui amènent à comptabiliser le temps et ainsi faire bouger les aiguilles du cadran :

Étape 1. Les mouvements du poignet font tourner le rotor et remontent ainsi le ressort de barillet. Le remontage peut aussi être effectué en tournant la couronne.

Étape 2. Le système de transmission transfère l’énergie vers l’échappement.

Étape 3. L’échappement dose l’énergie en tronçons réguliers.

Étape 4. Le balancier utilise cette énergie régulière pour battre en va-et-vient de manière constante.

Étape 5. À chaque série de battements, une série de roues transfèrent l’énergie aux aiguilles de la montre.

Étape 6. Les aiguilles avancent sur le cadran.

Si c’est la première fois que vous vous penchez sur cette problématique, soyez rassurés, ce n’est pas évident. D’autant plus que dans quelques jours, vous ne vous rappellerez plus que du 1/3 des informations. Partant donc du principe qu’une image vaut 1000 mots, voici une petite vidéo mettant en action chacune des étapes mentionnées ci-dessus (oui, il n’y a pas de son) :