L’histoire de Rolex ne se résume pas aux Submariner, Daytona et autres Explorer. La marque à la couronne possède un catalogue bien plus étoffé, qui réserve même quelques surprises : des modèles (presque) oubliés, qui raviront les passionnés qui aiment sortir des sentiers battus et que les collectionneurs les plus pointilleux ont sur leur radar.
Rolex Cellini
Entre 1968 et 2023, la collection Cellini a réuni les montres “habillées” du catalogue Rolex, destinées à la fois aux hommes et aux femmes. Des modèles chics et raffinés, qui laissent de côté le fameux boîtier étanche Oyster, marque de fabrique des modèles sportifs ou professionnels. Il existe une très grande variété de Rolex Cellini : styles, formes, matériaux, mouvements… il y en a vraiment pour tous les goûts. On peut citer la King Midas (voir plus bas), l’Octagon, la Danaos ou encore la Cestello. Mais si l’on ne devait en garder qu’une, ce serait sans doute la Cellini Prince, dite la “montre de docteur”. Avec son boîtier rectangulaire, ses deux sous-cadrans et son style Art Déco, elle est directement inspirée du modèle Prince des années 1940, et occupe à ce titre une place à part dans le catalogue de Rolex. Une montre qui ne ressemble à aucune autre dans l’histoire de la marque, comme une sorte d’anomalie. Ce qui la rend encore plus intéressante.
Rolex King Midas
La King Midas s’inscrit dans la collection Cellini, c’est-à-dire les montres habillées du catalogue Rolex. Sortie en 1962, elle se distingue par un design asymétrique unique, inspiré des temples grecs, et par son matériau : entièrement en or massif, bien évidemment. Avec ce dessin audacieux et avant-gardiste, la King Midas est véritablement à mi-chemin entre la montre et l’œuvre d’art. Véritable icône des années 60, on la retrouvait même aux poignets d’Elvis Presley, de John Wayne et de Christopher Lee dans le film James Bond “L’Homme au Pistolet d’Or”.
Rolex Space-Dweller
La Space-Dweller est en quelque sorte l’OVNI du catalogue Rolex. Sortie au début des années 1960, en pleine période de conquête spatiale, elle a une histoire assez rocambolesque. Née au Japon pour célébrer les missions Mercury de la NASA, elle se base sur une Explorer référence 1016, dont elle reprend tout…sauf le nom ! On retrouve donc l’habituel boîtier Oyster de 36mm de diamètre et le calibre automatique 1560. Produite à une douzaine d’exemplaires, la Space-Dweller fait figure de “licorne”, tant par sa rareté extrême que ses origines mystérieuses.
Rolex Turn-O-Graph
La Turn-O-Graph est sortie en 1953, quelques mois avant la fameuse Submariner. Et même si elle reste relativement méconnue, la Turn-O-Graph a connu une carrière relativement longue, qui s’étale jusqu’en 2011. Mais ce n’est pas tout : la Turn-O-Graph représente un véritable tournant dans l’histoire de Rolex. En effet, c’est la première montre Rolex à avoir eu une lunette tournante, avant même sa sœur plongeuse. Pour le reste, elle incarne parfaitement le design Rolex : boîtier Oyster étanche à 100 mètres, loupe cyclope et bracelet acier dit “Oyster”. Un concentré d’ADN Rolex pour une montre à mi-chemin entre un DateJust et une Submariner, injustement laissée de côté par les collectionneurs.
Rolex Air Tiger
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Rolex décide de s’inspirer de l’aviation et de lui rendre hommage au travers de quatre nouvelles collections : Air Lion, Air Tiger, Air Giant et Air King (la seule à être encore présente au catalogue aujourd’hui). Tous ces modèles adoptent le boîtier étanche Oyster, mais l’Air Tiger se distingue par une certaine touche de raffinement avec la petite seconde à 6h et sa finition plaquée or. Côté mécanique, on retrouve un mouvement manuel dit de “précision”, c’est-à-dire non certifié COSC. À noter qu’il existe également une version Tudor de l’Air Tiger, plus abordable.
Rolex Zephyr
Lancée sur le marché en 1956, la Zephyr témoigne d’une époque d’expérimentation en termes de design chez Rolex. Elle est immédiatement reconnaissable grâce à son cadran en croix, sa lunette graduée aux index gravés et son boîtier Oyster en or/acier. Les aiguilles dauphine font écho aux gravures triangulaires de la lunette, pour compléter un design très fort, même si d’autres versions aux aiguilles bâtons ont été vendues. Dès sa sortie, la Zephyr incarne un parfait compromis entre l’élégance et la sportivité. Et même si elle peine à trouver son public, elle est restée au catalogue jusqu’à la fin des années 1980.
Rolex Explorer Albino
L’Explorer est un modèle phare de Rolex, facilement identifiable avec son cadran noir marqué des chiffres 3, 6 et 9. Mais il existe une autre variante de l’Explorer, extrêmement rare, dotée d’un cadran blanc. Surnommée Albino, elle a été produite à une vingtaine d’exemplaires à peine dans les années 1950 et 1960, sur une base d’Explorer 6610 ou 1016. Outre la couleur qui rappelle les exploits himalayens revendiqués par Rolex, l’Albino est en tout point identique à une Explorer classique. Mais cette nouvelle robe, si rare, souvent patinée et si désirable, en fait une pépite dont la côte enflamme les enchères à chaque apparition.