Après avoir passé en revue les différents matériaux des boîtiers de montres, intéressons-nous à présent aux bracelets. Un élément trop souvent négligé, et qui pourtant fait partie intégrante de la montre. Le bracelet sert évidemment à accrocher la montre à votre poignet, mais pas seulement. Il joue aussi un rôle essentiel dans le confort au quotidien. Il peut également modifier complètement le style d’une montre, suivant sa couleur, sa finition ou son matériau. Et c’est sur ce dernier point que nous allons nous pencher.

Le cuir

Le bracelet en cuir est le bracelet par excellence. Extrêmement répandu, il peut se présenter sous d’innombrables formes. Il convient tout d’abord de distinguer les différents types de cuir. On peut évoquer rapidement le simili-cuir, qui est en fait fabriqué à partir de plastique, mais qui n’a que très peu d’intérêt, mis à part son prix très abordable. Plus qualitatif, il y a le cuir « véritable », qui offre un excellent rapport qualité/prix. Et enfin, le cuir « pleine fleur », qui constitue le haut de gamme. Concernant l’origine animale des cuirs, là encore les possibilités sont très nombreuses. Les plus communs sont bien entendu les cuirs bovins : veau, vachette et buffle. On trouve également des cuirs ovins (agneau ou mouton), très prisés pour leur  souplesse. Enfin, il existe une liste quasi-infinie de cuirs « exotiques » : autruche, kangourou, reptiles (alligator, serpent…), animaux marins (requins, galuchat de raie…) etc. Tous ces cuirs peuvent présenter une très grande variété d’aspects, qui dépendent également des techniques de tannage utilisées. Ils peuvent aussi être doublés d’un autre matériau, souvent du silicone, pour les protéger de la transpiration et ainsi augmenter leur durée de vie. Enfin, on peut citer les cuirs « végétaux », plus respectueux de l’environnement, et qui sont réalisés à partir de fibres végétales, comme la pomme, le liège ou l’ananas.

Le métal

Les bracelets métalliques offrent la même variété de matériaux que les boîtiers métalliques. Sans surprise, on retrouve donc une majorité de bracelets en acier. Le plus commun est l’acier 316L, mais certaines marques préfèrent utiliser des variantes plus rares, comme le 904L de Rolex, le U-Boat Steel de Sinn ou le Lucent Steel de Chopard. Pour plus de légèreté, il faut se tourner du côté du titane, avec un gain de poids d’environ 30%. Et en ce qui concerne les métaux précieux, le choix est large : or jaune, or blanc, or rose, voire platine… rien n’est trop beau pour accompagner les montres les plus luxueuses. Par ailleurs, on note depuis quelques années un regain d’intérêt pour le bronze. Un alliage très particulier, qui s’oxyde rapidement et qui donne à chaque montre une patine unique. Enfin, on constate un retour en force des bracelets bi-tons. Acier et or, ou acier et bronze, ces combinaisons donnent à votre montre un air des années 1980 très en vogue.

Le caoutchouc et le silicone

Les bracelets en caoutchouc ou silicone sont également très populaires. Et pour cause, ils offrent de nombreux avantages : souplesse, confort, large éventail de formes et de couleurs, résistance à l’eau, la transpiration, la chaleur ou la déformation, et prix raisonnable. Pour toutes ces raisons, ils sont la plupart du temps associés aux montres de sport, et plus particulièrement aux montres de plongée. En langue anglaise, le caoutchouc et le silicone sont souvent regroupés sous le terme « rubber« . Mais il convient pourtant de les distinguer. Le caoutchouc naturel provient d’un arbre, l’hévéa, d’où est extrait le latex. Celui-ci subit ensuite une transformation (coagulation puis séchage) pour devenir le caoutchouc à proprement parler. Il peut ensuite être vulcanisé, c’est-à-dire chauffé et traité avec du souffre, pour en améliorer la résistance et l’élasticité. Le silicone, quant à lui, peut être assimilé à un caoutchouc synthétique. Il est issu d’un procédé chimique, la polymérisation d’hydrocarbures. Il est moins cher que le caoutchouc naturel, et constitue donc l’immense majorité des « rubber ». Mais le caoutchouc naturel reste plus agréable au toucher, et n’accroche pas la poussière, contrairement au silicone. En revanche, il est un peu plus onéreux. Parmi les bracelets en caoutchouc, on peut citer deux modèles iconiques des années 1960-1970. Le fameux Tropic, reconnaissable à son motif en croisillons, idéal pour les plongeuses vintage, à la carrure plutôt fine. Et l’Isofrane, beaucoup plus épais et résistant, tourné vers les montres plus musclées.

Le nylon et le perlon

Certes, le cuir est un matériau beau et noble, mais il craint l’eau et l’humidité. Et dès que l’été approche et que les poignets transpirent, ou s’approchent dangereusement de la piscine, il faut trouver une alternative. On peut alors se tourner vers les textiles synthétiques, comme le nylon ou le perlon. Composé de fibres plastiques, le nylon est résistant, souple, confortable, lavable et très abordable. De plus, il est disponible dans tous les coloris et motifs inimaginables. Les bracelets en nylon peuvent prendre plusieurs formes, mais la plus connue reste le NATO. Développé spécifiquement en 1973 pour les militaires britanniques, le NATO est, de manière assez ironique, popularisé par James Bond dans le film Goldfinger, sorti 9 ans plus tôt, dans lequel la Rolex Submariner de Sean Connery est équipée d’un NATO noir-kaki-rouge (ou plutôt d’une bande de tissu y ressemblant furieusement). Toujours dans les textiles synthétiques, on trouve le bracelet perlon. Bien que très proche chimiquement du nylon, le perlon présente quelques spécificités intéressantes. Il est composé de fibres plus résistantes et plus élastiques, tressées ensemble comme une maille. Léger, pratique et très bon marché, le perlon apporte un supplément de confort grâce à son élasticité. En revanche, sa nature abrasive attaque le fond de boîte de la montre.

La toile de voile

Pour équiper sa plongeuse favorite et rester dans l’univers marin, quoi de mieux que la toile de voile ? Les compositions peuvent varier, avec notamment l’emploi de matières très techniques, comme le dacron (un polyester dérivé du nylon), la fibre de carbone, le kevlar ou le cordura. Mais dans tous les cas, les caractéristiques sont les mêmes : une très grande résistance à l’eau et au déchirement, un poids plume, et un excellent compromis entre solidité et souplesse. De plus, l’aspect esthétique est à souligner, avec une grande variété de trames et de couleurs, qui apportent une touche d’originalité. Ce n’est pas pour rien que la toile de voile est la matière privilégiée par Blancpain pour équiper sa Fifty Fathoms.

La céramique

La céramique est un matériau qui présente de nombreux avantages : une grande légèreté, une durabilité extrême et une très bonne résistance aux rayures. De plus, elle est complètement insensible à la corrosion et à la patine du temps. Esthétiquement, son aspect brillant inaltérable procure des jeux de lumière très intéressants. Mais la céramique est également très complexe et onéreuse à produire, ce qui explique que peu de marques l’utilisent pour les bracelets.