Cela faisait un bon bout de temps que nous voulions mettre la main sur une montre Pequignet. Aujourd’hui, c’est enfin chose faite avec l’un de leurs derniers modèles : l’Equus Régulateur. Nous avons pris notre temps pour passer ce garde-temps au crible, pour l’observer sous toutes ses coutures et surtout pour le porter comme il se doit ! Avant d’aborder le test pur et dur, mettons les choses dans leur contexte histoire de vous présenter la marque ainsi que cette complication qui est au coeur du sujet aujourd’hui.
Pequignet : une manufacture horlogère française
Située à Morteau au coeur du massif du Jura, berceau historique de l’horlogerie française, la manufacture Pequignet produit des montres de luxe perpétuant les traditions horlogères. Qualité et amour de l’artisanat sont les valeurs maîtresses de cette marque qui se donne pour objectif de proposer des montres authentiques. Cette maison indépendante fondée en 1973 par Emile Pequignet s’est rapidement distinguée de par son audace puis positionnée comme ambassadrice du milieu équestre durant les années 1980-1990. En 2004, l’entreprise est reprise par Didier Leibundgut qui se donne pour ambition de faire de Pequignet une manufacture de haute horlogerie. Un laboratoire interne est alors mis en place, donnant naissance au Calibre Royal en 2010, leur premier mouvement manufacture. Au même moment, le Lys Royal devient l’emblème de la marque. En 2012, la société est rachetée et prise en main par Laurent Katz qui oriente Pequignet vers de nouveaux horizons en s’appuyant sur deux icônes de la marque : la collection Moorea et la collection Manufacture.
Qu’est-ce qu’un régulateur ?
C’est une notion qui fait partie du nom du modèle que nous testons aujourd’hui. Il nous paraissait donc évident de ne pas faire impasse sur ce sujet qui peut être opaque voire inconnu de certains d’entre-vous. Le terme régulateur désigne une montre dont les aiguilles principales (heures et minutes) ne sont pas co-axiales, soit pas sur le même axe. Ce principe était autrefois utilisé pour les instruments de référence, les horloges-mères, dont on se servait dans les observatoires et les manufactures pour régler l’heure des montres. Ce qui explique le nom de « régulateur ». Celles-ci mettaient l’accent sur les minutes puis sur les secondes, et évitaient ainsi tout potentiel frottement entre les aiguilles ainsi qu’une lecture claire.
La collection Equus Regulateur
Partie intégrante de la collection Moorea, la collection Equus n’est pas toute nouvelle. En effet, celle-ci a déjà fêté ses 40 années d’existence. Toutes ces montres arborent un design simple sur lequel s’accordent des détails inspirés du monde équestre : cornes en forme d’étriers et cuir sellier. L’idée : créer un luxe moderne où se retrouvent des lignes épurées au charme discret. Mais au-delà de cela, tous les cadrans sont singuliers, affichant des complications originales pour les hommes puis des jeux de matières et de couleurs pour les femmes. Le modèle Equus Régulateur n’y fait pas exception avec son style hors norme.
Boîtier
Cette montre dispose d’un boîtier en acier inoxydable 316L entièrement poli pour un rendu étincelant. Celui-ci mesure 41mm de diamètre, 47,5mm de longueur corne à corne puis 11,5mm d’épaisseur. Ce sont des dimensions idéales pour tous types de poignets au rendu donnant l’impression de faire un diamètre inférieur à cause des cornes filaires en forme d’arceaux (tout de même reliées par des pompes). Plus étrange encore, le boîtier a l’air d’être entouré par ces arceaux inspirés d’étriers, comme protégé sans pourtant encombrer le poignet. Toutes les courbes sont très arrondies, phénomène accentué par l’absence de lunette, formant ainsi un véritable ensemble fermé par un fond à pression orné de clous de Paris avec une fleur de Lys centrale. Au vu de l’ensemble, la couronne en oignon était un choix évident, complétant parfaitement le reste du boîtier. Le tout est surmonté d’un verre saphir traité anti-reflets, forcément.
Cadran
Côté cadran, cette Equus affiche un fond noir sur lequel sont positionnés un guichet de date à 6 heures puis un sous-cadran indiquant les heures à 10-11 heures. Un peu petit à notre goût, d’autant plus que celui-ci affiche l’heure sur 24 heures, mais cette lacune est légèrement comblée par les index blancs placés sur une bague qui indiquent les heures impaires. Les minutes elles sont marquées sur un chemin de fer surélevé par une seconde couche d’index blancs puis de chiffres arabes toutes les 5 minutes. En jouant sur deux couches, Pequignet ajoute de la profondeur sur ce cadran très simple. On apprécie les petites attentions telles que le fond de date noir qui est trop souvent oublié, ainsi que la fleur de Lys argentée et appliquée à 3 heures. Les aiguilles de type fil ont été recouvertes d’une surface protectrice en rhodium pour un rendu plus brillant et plus blanc. Notre grand regret ici demeure l’absence d’affichage des secondes, une contrainte posée par le mouvement.
Mouvement & réglage
Ce régulateur est animé par un mouvement mécanique à remontage automatique, calibre SII NH37. Ce mouvement japonais utilise la même base que le NH35 mais avec un indicateur 24 heures en plus. Celui-ci oscille à 21’600 A/h, dispose de 24 rubis et d’une réserve de marche de 41 heures. En utilisant notre Lepsi Watch Scope, nous avons obtenu une déviation quotidienne de 15,5 secondes, ce qui est très raisonnable. Utiliser ce mouvement Seiko était une solution ingénieuse pour conserver un prix attractif mais a aussi forcé Pequignet à faire deux compromis : se passer des secondes puis afficher l’heure sur 24 heures. Pour le réglage, rien de plus traditionnel : remontage en position 1, ajustement de la date en position 2, puis réglage des heures/minutes en position 3. Pour le coup, régler l’heure prend un peu plus de temps étant donné que l’aiguille des heures balaie 24 et non 12 heures. La couronne elle, est très douce et agréable au toucher.
Bracelet & confort
Le bracelet est en cuir de veau noir façon alligator d’une largeur de 20mm au niveau des cornes, s’affine à 18mm au niveau de la boucle. Celui-ci est bombé sur la première moitié, surpiqué ton sur ton, dispose d’un revers collé couleur cuir naturel puis d’une pointe bateau. On apprécie particulièrement sa superbe boucle ardillon polie, épaisse avec du caractère, ornée du logo Pequignet dans un cercle au centre. Côté confort, vous l’aurez deviné, l’épais cuir bombé nécessite une mise en forme pour épouser le poignet, mais ce n’est qu’une question de temps. Le boîtier lui se pose délicatement sur le poignet, le fond de boîte seul étant en contact avec la peau, ce qui peut provoquer des déplacements inopinés de la montre. Reste que dansa sa globalité, c’est une montre confortable.
Notre avis sur cette montre
C’est une très belle montre de ville, élégante et différente, d’une part de par son boîtier avec ses cornes si particulières, mais aussi de par son cadran aux aiguilles séparées. Elle attire le regard, c’est indéniable, et il est toujours agréable d’expliquer aux gens le principe du régulateur. Car c’est une complication qui se fait rare, encore plus parmi les manufactures françaises. Même si la lecture de l’heure est plus ardue, c’est aussi ce qui fait son charme (tout comme une mono-aiguille). Reste que lorsque les aiguilles se croisent, c’est toujours un peu étrange. Fort heureusement, sa grande ouverture de cadran ainsi que la simplicité de ce dernier évitent cet aspect fouillis. Son style rétro, sa complication ainsi que sa couronne oignon ont tout pour séduire car c’est une montre de charme. À 1290€, c’est une jolie pièce d’entrée de gamme pour découvrir la manufacture française Pequignet.
Montre Pequignet Equus Regulateur / Caractéristiques
- Boîtier : Acier inoxydable 316L / Finition polie
- Diamètre : 41mm
- Longueur : 47,5mm
- Épaisseur : 11,5mm
- Entrecorne : 20mm
- Type de verre : Verre saphir / Traitement anti-reflets
- Mouvement : Automatique calibre SII NH37
- Bracelet : Cuir de veau / Façon alligator
- Type de fermoir : Boucle ardillon / Finition polie
- Résistance à l’eau : 5ATM / 50m
NOTE | Test de la montre Pequignet Equus Regulateur
Une belle montre de ville avec un principe de charme. Les régulateurs se font rares et Pequignet réussit habilement à proposer une pièce automatique singulière et abordable. On y retrouve l’esprit équestre de la manufacture française qui ravira les amateurs en quête d’une montre rétro et différente.