C’est une maison suisse indépendante de haute horlogerie créée en 2005 par Maximilian Büsser. Connue et reconnue pour ses designs modernes et audacieux, MB&F occupe une place de choix dans le cÅ“ur des collectionneurs les plus fortunés. Alors quand la marque sort, dans le silence le plus complet, une nouvelle montre pour une fraction du tarif habituel, notre curiosité est forcément piquée. Penchons-nous sur cette mystérieuse M.A.D.1.

MB and Friends

MB&F est l’acronyme de « Maximilian Büsser and Friends ». Et ce « and friends », ce n’est pas des paroles en l’air. Bien au contraire, avec la MAD1, il prend même tout son sens. Depuis ses débuts, l’une des forces de Max Büsser est de s’entourer des meilleurs éléments, et de tisser des liens étroits et sincères avec eux : collaborateurs, fournisseurs… Et il en va de même avec les clients, membres de la « Tribu », qui sont plus que de simples bons de commande anonymes. Un vœu pieu, mais qui ici est suivi d’acte. Et quel acte ! Ni plus ni moins qu’une montre spécialement créée pour eux. Pour les « friends ». La MAD1 est un authentique geste de remerciement, vers la communauté MB&F au sens large. Une montre destinée à remercier ceux sans qui rien n’aurait été possible : les partenaires de MB&F mais aussi les collectionneurs les plus fidèles. Tous ceux qui ont permis à la marque d’en être là, seulement 16 ans après sa création. Une façon de dire : « Merci. Nous n’aurions pas pu le faire sans vous ».

Une sortie extrêmement discrète

La MAD1 est sortie dans l’anonymat le plus complet. Un silence total. Pas de communiqué officiel, pas de conférence de presse, et encore moins de publicité à grande échelle. De toute façon, la montre n’est pas sur le marché. Pour faire partie des heureux élus, le seul moyen est de recevoir un mail de Max Büsser lui-même, vous proposant la montre. Ce n’est pas vous qui allez à la MAD1, mais la MAD1 qui vient à vous. Mais ce n’est pas tout. MB&F a aussi fait un geste pour le prix. Alors que la production habituelle de la marque affiche des tarifs dépassant allègrement les 50,000€, la MAD1 est proposée pour environ 2,000€. Un tarif symbolique, bien entendu, guère en rapport avec la montre elle-même, mais qui permet de s’affranchir de toute considération de valeur marchande.

Une montre signée MAD Edition

Le dessin de la MAD1 est un concentré de MB&F : design extravagant, créativité débridée et affichage de l’heure unique. Avec cette touche d’excentricité issue des Horological Machines, cette nouvelle pièce porte bien la patte MB&F. Comme sur les modèles HM3 et HM8, le mouvement est retourné, c’est-à-dire avec la masse oscillante située au-dessus. On retrouve également un affichage latéral de l’heure, qui se lit sur les flancs du boîtier et non sur le cadran, comme sur les HM7 Aquapod et HM3 FrogX. Mais si la MAD1 porte en elle l’ADN de MB&F, ce n’est pas pour autant une montre siglée « MB&F » à proprement parler. Les standards de finition, le mouvement, les matériaux utilisés ne sont tout simplement pas comparables. Et c’est tout à fait normal, vu l’écart de prix. Ainsi, la MAD1 est une « MAD Edition ». Il s’agit en fait du nouveau projet de Max Büsser, qui n’est pas sans rappeler un autre projet issu de cet esprit fertile : la MAD Gallery, pour « Mechanical Art Devices ». Mais MAD Edition n’est pas si récent : en réalité, l’idée germa en 2014. Sept ans pour produire la MAD1 me direz-vous ? La raison est simple : MAD Edition est un projet annexe. Une sorte d’activité récréative, menée en plus de la production habituelle. Comme un hobby que l’on ferait sur son temps libre.

Un concentré du design MB&F

Le boîtier de la MAD1 mesure 42mm de diamètre. Il est construit comme un berceau, avec un verre saphir sur le dessus, des verres minéraux sur les côtés et un fond transparent en dessous. Le but est bien évidemment de jouer avec la transparence sur chacune des facettes, pour mettre en évidence la construction si spéciale de la montre. L’affichage de l’heure est l’une des particularités les plus marquantes de la MAD1. En effet, l’heure se lit sur les flancs du boitier, grâce à deux anneaux superposés : un bleu pour les heures, et un noir pour les minutes, qui passent devant un index triangulaire. Sur le dessus, la masse oscillante est la star du show. Elle adopte une forme d’hélice à trois pales, qui n’est pas sans rappeler la hache de guerre de la HM8. Avec un trait de SuperLumiNova sur chaque pale, le spectacle nocturne promet d’être de toute beauté. La MAD1 est associée à un bracelet en cuir gris clair, avec surpiqures bleues, et boucle déployante. Rien de vraiment original, mais les couleurs s’accordent parfaitement. À l’intérieur de la MAD1, on ne retrouve pas un mouvement manufacture, pour des raisons évidentes de coût. Mais un Miyota 821A : un calibre japonais automatique fiable, réputé pour sa masse oscillante très mobile, grâce à son roulement à billes. Idéal dans cette situation.

Une montre à valeur humaine

Une chose est sûre : la MAD1 est un objet de curiosité. Son pédigrée, son design, son mode de diffusion, mais aussi sa vocation… Rien n’est commun avec cette montre. Avec une production aussi famélique, c’est aussi ce que l’on appelle une licorne : une montre si rare que les chances d’en voir une en vrai sont extrêmement minces ! Mais au-delà de l’objet lui-même, il faut comprendre la vraie valeur de cette montre. Nous ne parlons pas des 2,000€ demandés, qui sont presque anecdotiques. Mais plutôt de ce qu’elle représente. Bien plus qu’une énième montre, il s’agit d’un symbole. Un geste authentique de remerciement, qui prouve que MB&F est plus qu’un simple business horloger. Derrière ce « and friends », se cache une véritable dimension humaine. L’envie de créer du lien, et de remettre de l’humanité dans notre passion commune. Et quand on voit comment certaines marques traitent leurs clients, on se dit que l’industrie horlogère a bien besoin de ce genre d’initiative. Enfin, comment conclure sans évoquer le rêve de tout collectionneur : acquérir une MAD1. Pour l’instant, rien ne laisse présager que Max Büsser ait la moindre intention de pérenniser ce modèle, ni de le produire à une plus grande échelle. Mais la MAD1 a suscité une tel engouement que certains se sont mis à rêver. Alors, qui sait ? Max Büsser n’en serait pas à sa première surprise…

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