Vous ne la connaissez peut-être pas et pourtant c’est une icône. Connue des amateurs de plongée et reconnue par le grand public durant les années 60, cette montre de plongée a été conçue avec Claude Wesly, une légende de l’exploration sous-marine et membre clé de l’équipe de Jacques-Yves Cousteau. Après une première réédition limitée en 2017 de sa fameuse « Black Lung », la Doxa SUB 300 est revenue dans la collection permanente l’année dernière. Il nous était tout bonnement impossible de ne pas mettre la main dessus !

Doxa : une manufacture suisse centenaire

Cette manufacture a été fondée en 1889 par Georges Ducommun dans la petite ville de Le Locle en Suisse. Alors âgé de 21 ans – mais ayant démarré son apprentissage à 12 ans – il choisit ce mot signifiant « gloire » en grec, par extension pour sa réputation. En 1905 et 1906, ses montres obtiennent des prix prestigieux lors de l’Exposition Universelle de Liège puis celle de Milan. L’année suivante, il dépose un brevet pour un calibre doté d’une réserve de marche de 8 jours, destiné à animer de petites horloges de voiture que l’on retrouvera chez Bugatti, et par la suite au sein de bateaux et d’avions. Tandis que la marque maintient le cap durant des décennies, ce n’est qu’en 1967 que Doxa se voit propulsée sur le devant de la scène grâce à son modèle SUB, première montre de plongée de qualité professionnelle destinée au grand public. Par la suite, et comme bon nombre de sociétés horlogères suisses, la période de la crise du quartz aura été mouvementée pour Doxa. Rachetée par a famille Jenny en 1997, la marque reviendra aux sources pour le 50ème anniversaire de son modèle phare, puis se donnera un nouvel élan en 2020.

SUB 300 : par des plongeurs, pour des plongeurs

Étrangement, ce fut sensiblement au même moment que la course à l’espace que l’exploration marine fit un réel bon en avant. La fin de la Seconde Guerre mondiale sonne les débuts de la plongée sous-marine moderne grâce à Cousteau qui développe les premiers scaphandres autonomes avec la société Air Liquide. Perfectionné durant les décennies suivantes, ce système nommé « Aqua Lung » révolutionnera la plongée et sera propulsé sous les projecteurs grâce aux nombreux documentaires filmés par l’explorateur français. Et même si la Submariner ou la Fifty-Fathoms virent le jour en 1953, ces dernières s’adressaient essentiellement aux professionnels et affichaient un prix prohibitif pour la communauté grandissante d’amateurs de plongée. Devant cet engouement, le responsable du développement de Doxa de l’époque, Urs Eschle, rassemble une équipe de professionnels pour développer une montre exigeante et attrayante. Plutôt que de s’inspirer des plongeuses existantes, chaque aspect est repensé, du diamètre de 45mm (à l’époque) à la forme tonneau, en passant par les marquages oranges et la lunette avec l’échelle des limites de non-décompression de l’US Navy. Tout est minutieusement étudié puis testé avec pour clé de voûte la fonctionnalité. Son lancement durant le Baselworld de 1967 fit sensation, devenant la référence pour les amateurs mais étant également adoptée par les professionnels. À tel point de Cousteau en négocia la distribution exclusive pour sa société, la faisant habilement apparaître dans les aventures de la Calypso.

Boîtier

Penchons-nous maintenant sur le boîtier de cette SUB 300. Contrairement au modèle d’origine, celui-ci mesure 42,5mm de diamètre. Et même si sa forme tonneau peut la faire paraître énorme en photo, sa faible longueur de 45mm combinée à la petite ouverture de cadran (27mm) rapetissent radicalement l’ensemble. C’est sans compter la carrure ultra-fine et la faible épaisseur totale de 13,4mm (verre saphir double-dôme inclus) qui viennent parfaitement épouser le poignet pour en faire disparaître le fond. Son look indéniablement rétro, étant donné qu’elle est quasi-identique au modèle d’origine, se distingue tellement des autres montres du genre qu’on la reconnaît immédiatement. Sa faible ouverture de cadran est la conséquence de sa double lunette unidirectionnelle dont la structure est ornée d’une échelle des limites de non-décompression (ici en orange) avec un repère rond luminescent, puis l’insert permet de décompter les temps d’immersion (en noir). La fameuse échelle elle, permet de savoir un un coup d’oeil les limites de profondeur/temps à ne pas dépasser si le plongeur veut éviter de faire ses paliers de décompression : jusqu’à 50 minutes à 20 mètres, jusqu’à 25 minutes à 30 mètres (…) ou 5 minutes à 60 mètres. Le tout est scellé par un fond vissé orné d’un voilier et affiche une étanchéité de 300 mètres, comme le modèle de 1967.

Cadran

Son cadran, nous l’avons dit, est petit. Ce qui lui donne un style très particulier et renforce son côté vintage. Ses index sont peints avec au centre une couche de SuperLumiNova C3 au rendu luminescent vert. Fidèle au modèle historique, son aiguille des minutes est surdimensionnée, concept d’époque qui permettait, en tournant le poignet sous l’eau (plutôt qu’en ramenant le cadran près du visage), de plus rapidement connaître le temps de plongée restant. Sa teinte orange vive avait été testée dans le lac de Neuchâtel et sélectionnée parmi toutes les couleurs de l’arc-en-ciel comme couleur la plus efficace après d’innombrables sorties subaquatiques. D’abord pour le fond de cadran, ce choix est ensuite devenu la signature de la marque. Le modèle que nous avons eu en main, nommé Searambler affiche un fond argenté avec une finition solleillée, et fait partie des 6 teintes proposées par Doxa. Il conserve l’asymétrie du logo déporté à 10h puis le nom du modèle décalé à 4h. Sa lisibilité est bonne même si des index luminescents plus larges l’auraient rendue meilleure.

Mouvement

Le calibre qui anime cette montre Doxa, vous le connaissez bien. Il s’agit de l’éternel ETA 2824-2 en version COSC. Outre une réserve de marche standard de 38 heures, ce mouvement automatique plus qu’éprouvé vous offrira une précision digne des plus grandes marques avec une déviation quotidienne de -4/+6 secondes. Un choix solide qui se fait de plus en plus rare depuis qu’ETA a fermé les vannes pour les marques en dehors du Swatch Group. Outre sa fiabilité, il se démarque de par sa facilité d’entretien et pourra être révisé/réglé par n’importe quel horloger.

Bracelet

En vous rendant sur le site officiel de Doxa, vous pourrez constater que tous les modèles SUB 300 sont proposés sur deux types de bracelets : acier façon grains de riz ou caoutchouc. Même si la dernière option est intéressante de par son confort et sa modernité, notre coeur balance incontestablement pour celui en acier qui a créé l’identité du modèle dès sa sortie dans les années 60. Il confère également à la montre un style élégant grâce aux maillons centraux polis, mais n’oublie pas d’intégrer une extension de plongée. Sans surprise, il est également très confortable car il se moule littéralement au poignet. L’idéal demeure d’avoir les deux, même si le prix du second bracelet pourra en refroidir plus d’un : 290€ pour le grains de riz ou 440€ pour le caoutchouc (notamment à cause de la belle boucle déployante qui l’accompagne – et ce n’est pas du silicone). Choisissez donc bien votre bracelet avant de finaliser votre achat !

Notre avis sur cette montre Doxa

Son charme est indéniable. On ressent immédiatement un petit je ne sais quoi lorsqu’on l’enfile au poignet. Son look est véritablement à part et se distingue des autres montres de plongée à boîtier de forme tonneau que l’on peut retrouver sur le marché. C’est rendu possible grâce à de nombreux petits détails qui font toute son identité. Tout comme la mécanique fait la beauté de l’horlogerie, l’histoire a aussi une dimension essentielle. Celle de cette SUB 300 est si bien fournie qu’elle pourrait en éclipser un paquet. Mais c’est son style, aussi charmant que singulier, qui peut provoquer le coup de coeur ou tout bonnement l’inverse. Elle est subjectivement belle, elle est légitime, elle est plutôt bien positionnée en prix au vu des caractéristiques techniques (la certification COSC lui met tout de même un coup), mais elle n’est pas pour tout le monde. Donc oui, vous trouverez de meilleurs rapports qualité/Prix ailleurs, même chez Doxa avec la SUB 200, mais ce ne sera pas une SUB 300. Si vous avez flashé, nous ne ferons rien pour vous décourager…

Montre Doxa Sub 300 Searambler РR̩f. 821.10.021.10 / Caract̩ristiques

  • Boîtier : Acier inoxydable / Finition brossée & polie
  • Largeur : 42,5mm
  • Longueur : 45mm
  • Epaisseur : 13,4mm
  • Entrecorne : 20mm
  • Lunette : Acier inoxydable
  • Type de verre : Saphir bombé
  • Fond de boîte : Plein
  • Mouvement : Automatique
  • Calibre : ETA 2824-2 / Certifié COSC
  • Réserve de marche : 38 heures
  • Bracelet : Acier inoxydable grains de riz
  • Boucle : Déployante / Finition brossée & polie
  • Résistance à l’eau : 30ATM / 300m
  • Garantie : 2 ans
   EN SAVOIR PLUS / 2,490€  Â