Après Horel, nous continuons sur notre lancée afin de vous faire découvrir le visage des « AD », ces hommes et ces femmes en première ligne du secteur horloger qui vous servent au quotidien. Si vous êtes amateur de tocantes, vous reconnaîtrez immédiatement ce nom. LEPAGE, c’est un acteur incontournable français, tant de par son réseau de boutiques que de par sa présence en ligne. Cette année, la maison qui a vu le jour aux confins de la Normandie a célébré son centenaire. C’est l’une des rares maisons à perdurer tout en restant familiale. Aujourd’hui donc, nous passons un (bon) moment avec Sébastien Lepage, co-gérant de la société éponyme.
LPP : En quelques mots, qui est Sébastien Lepage ?
SL : Un heureux papa de deux jeunes garçons, passionné de sport (ski, hockey sur glace et golf) et d’horlogerie.
LPP : L’horlogerie est clairement un métier-passion. À quand remonte la tienne ?
SL : Comme Obélix je suis tombé dedans tout petit et contrairement à d’autres, le virus de l’horlogerie ne passe jamais, bien au contraire !
LPP : Que portes-tu comme garde-temps aujourd’hui ? Pourquoi avoir choisi cette pièce en particulier ?
SL : Aujourd’hui je porte une Rolex Cellini Dual Time en or rose que j’apprécie particulièrement pour sa discrétion, sa petite diffusion, son très haut niveau de finition et son joli guichet GMT.
LPP : LEPAGE, c’est bien plus qu’une boutique à Lille. Peux-tu nous présenter le groupe ?
SL : Fondé en 1922, le Groupe LEPAGE est détenu à 100% par des actionnaires familiaux impliqués dans l’activité. Il s’appuie sur son savoir-faire, son image, et sa connaissance du métier dans les secteurs de l’horlogerie et de la joaillerie et est aujourd’hui l’acteur majeur de la distribution HBJO sur les régions Hauts de France et Normandie. La Maison c’est aussi et surtout 91 collaborateurs passionnés.
Le Groupe est actuellement composé de quatre points de vente physiques : deux sur Lille, un sur Rouen, un au Havre et d’un site marchand, Lepage.fr, leader national sur son secteur. Le Groupe LEPAGE a réalisé un CA d’environ 30M€ en 2021.
Le Groupe est en train de passer de 4 à 7 points de vente avec l’acquisition du Groupe Milliaud, effective depuis le 01/07/2022 (à terme deux boutiques à Rouen et une au Havre) et l’ouverture à venir de deux nouvelles boutiques sur Lille, une boutique mono-marque et un magasin de CPO [NDLR – Certified Pre-Owned]. Le CA consolidé devrait s’établir à 35M€ en 2022.
LPP : Étais-tu prédestiné à rejoindre l’aventure familiale ?
SL : Absolument pas, mes parents nous ont élevés en nous poussant à faire tout sauf ça. On peut donc parler d’un échec éducatif puisqu’aujourd’hui toute la fratrie a intégré le Groupe.
LPP : Avant d’arriver à la tête de la société, tu as dû faire tes preuves. Comment cela s’est-il déroulé ?
SL : J’ai eu la chance de pouvoir faire mes classes dans d’autres entreprises avant d’intégrer le Groupe. En effet, après Audencia j’ai travaillé dans de grosses structures (banque et conseil en fusion-acquisition) où j’ai pu grandir, apprendre et me rendre compte que j’étais fait pour l’entrepreneuriat. Je connaissais bien la structure familiale pour y avoir passé beaucoup de temps enfant et surtout pour en avoir toujours entendu parler par mes parents et grands-parents, l’intégration a donc été facile. Mais elle a surtout été facilitée par un passage dans chaque service et par la confiance que nos collaborateurs et mes parents m’ont très rapidement accordée. En parallèle je me suis formé en gemmologie à l’Institut National de Gemmologie version cours du soir.
LPP : Depuis, ta soeur Julie puis ton frère Édouard t’ont rejoint. Comment avez-vous réussi à vous répartir les rôles ?
SL : C’est une excellente question qui revient très souvent car elle est pertinente. Etonnamment cela s’est fait tout naturellement car nous étions, sans le savoir bien entendu, très complémentaires. Tant au niveau de nos compétences que de nos appétences. Julie, après son école de commerce a évolué dans les métiers du Marketing et de la Direction Commerciale retail, Edouard, lui dans ceux de la finance. C’est donc tout naturellement qu’ils ont trouvé leur place au sein de la structure et que nous évoluons aujourd’hui sur nos pôles en autonomie tout en échangeant toujours beaucoup.
LPP : Cette année, vous avez célébré le centenaire de LEPAGE. C’est aussi l’année de tous les projets. Peux-tu nous en dire plus ?
SL : 2022 a été une année faste et sans vraiment le vouloir, beaucoup de projets ont vu le jour l’année de nos cent ans : Obtention de la certification RJC qui vient récompenser notre politique RSE et des années de travail, croissance externe avec le rachat du Groupe Milliaud en Normandie, ouverture de notre premier monomarque avec TAG Heuer, ouverture de notre première boutique dédiée au CPO, nouveau site internet et pleins d’autres projets en préparation mais il est encore un peu tôt pour en parler.
LPP : La vente en ligne semble avoir une place importante chez LEPAGE. Est-ce un axe qui te tient à coeur ?
SL : Nous avons été les premiers à croire en ce canal de distribution et cela fait maintenant 12 ans que nous proposons l’ensemble de nos produits on-line. Lepage.fr est une entreprise à part entière avec sa stratégie, son équipe, son P&L [NDLR – pertes et profits]… Le site est au coeur de notre stratégie et participe au succès de nos boutiques physiques. Il est aussi un vrai atout et une magnifique vitrine pour la mise en avant de la marque de bijoux LEPAGE, autre pilier de notre stratégie.
LPP : En effet, vous avez votre propre marque de bijoux. Avez-vous envisagé de créer votre propre marque de montres ?
SL : Tous les jours ! Plus sérieusement nos arrières-grands-parents et notre grand-père faisaient fabriquer des gardes-temps griffés LEPAGE ou Admira (nom de notre atelier de fabrication), mais ce savoir-faire a disparu et nous ne disposons pas aujourd’hui des moyens nécessaires à la réalisation de belles pièces horlogères. C’est pourquoi nous préférons nous investir dans des projets avec des manufactures horlogères sur de petites séries limitées. L’idée est d’en faire des pièces désirables, peu distribuées et surtout pas des panneaux publicitaires.
LPP : Et dans 10 ans selon toi, à quoi ressemblera LEPAGE ?
SL : J’espère sincèrement que dans 10 ans LEPAGE ressemblera à LEPAGE, une entreprise toujours 100% familiale qui aura su relever les défis de son époque et grandir tout en gardant son agilité, son goût du beau et de l’expérience client.
LPP : Travail mis à part, as-tu d’autres passions dans la vie ?
SL : La famille, le sport, la table, bien trop de passions à vrai dire.
LPP : Un petit mot pour la fin ? Y a-t-il une actualité que tu souhaites partager ?
SL : Rendez-vous très bientôt sur le Petit Poussoir, à priori Ludovic prépare un article canon sur LEPAGE 🙂