C’était l’une des grandes surprises du dernier Grand Prix de l’Horlogerie de Genève. Présélectionné dans la catégorie Challenge, Ōtsuka Lōtec faisait face à des maisons bien plus connues et que l’on affectionne particulièrement, à savoir Beaubleu, Christopher Ward, Furlan Marri, SpaceOne ou encore Kollokium dont nous vous parlerons prochainement. Après avoir remporté ce prestigieux prix, la maison tokyoïte ultra-confidentielle, fondée par l’horloger Jiro Katayama, présente sa nouvelle création : No.5 Kai.

Après des études ainsi qu’un premier parcours professionnel dans l’industrie automobile, Jiro Katayama s’est mis à son compte pour s’atteler à des projets plus généralistes. Il a ensuite acheté un tour d’établi aux enchères et s’est pris de passion pour le travail du métal. Conscient que son tour le limitait aux petits objets, il a eu l’idée de fabriquer un boîtier de montre en 2008. Ressentant progressivement la même passion pour les montres que pour les voitures, c’est aussi simplement que son aventure horlogère a commencé ! S’en suivirent de nombreuses recherches sur les procédés d’usinage des composants, jusqu’à ce qu’il s’attèle à imiter leurs mécanismes. En découvrant des design horlogers fascinants, il a décidé de créer le sien en 2012, donnant naissance à Ōtsuka Lōtec. Et plutôt que de miser sur des conceptions par ordinateur, il a préféré l’artisanat, fabriquant lui-même ses composants pour créer les montres qu’il aimerait porter et pour le coup en très petite quantité.

La No.5 Kai reprend donc le design de la No.5 originale, soit 40,5mm de largeur mais affinée pour afficher une épaisseur de 7,6mm tandis que son impressionnant verre affiche une hauteur de 4,6mm pour loger les composants, notamment la plaque des index des minutes puis le disque des heures projetant des ombres distinctes. Du côté du cadran, on y retrouve des disques rotatifs orbitant comme des satellites, puis se positionnant devant des marqueurs fixes indiquant les minutes. Pour le moment, tout comme le fait si bien Kurono Tokyo, Ōtsuka Lōtec a choisi des calibres signés Miyota couplés à des modules sur-mesure lui permettant de présenter une complication d’heure vagabonde à un prix contenu. Pour éviter le jeu caractéristique de cette complication, le disque des heures est entraîné par un double réducteur tandis qu’un rouleau à roulement à billes (à 8 heures) permet une commutation deux fois par heure. Cela permet une visibilité optimale similaire à une heure sautante évitant d’obstruer le système de satellites. De plus, la seconde déportée à 5 heures affiche une particularité : l’indication reste fixe vers le bas du cadran tandis que le disque qu’elle couvre tourne perpétuellement. Notons également que le roulement à billes utilisé a été fabriqué spécifiquement pour la No.5 Kai et qu’avec un diamètre de 1,5mm, c’est le plus petit au monde !

Parce que le diable se cache dans les détails, Jiro Katayama a également créé cette montre avec un affichage situé à droite du cadran et pour une bonne raison : même partiellement recouvert par une manche, la montre permet la lecture de l’heure ! Maintenant, la question qui fâche : quel est son prix et comment peut-on en acheter une ? Tout comme les M.A.D.1 (désormais M.A.D.1S), il faut participer à un tirage au sort – qui se déroulera au mois de mars – afin de gagner le droit d’en acquérir une qui se récupèrera directement ah Japon à un tarif de 748 000 Yen (environ 4 600 € hors taxe). Le fondateur planche sur une solution pour vendre à l’international, mais au vu de la popularité grandissante de la marque, elle n’en a pas réellement besoin… Bref, maintenant, vous comprenez un peu mieux comment cette petite maison a réussi à remporter un prix au GPHG 2024 !

CARACTÉRISTIQUES – ŌTSUKA LŌTEC NO.5 KAI

Boîtier : Acier inoxydable
Dimensions : 40,5mm de largeur x 12,2mm d’épaisseur
Étanchéité : 30 mètres (3 ATM)
Cadran : Ajouré
Mouvement : Automatique
Calibre : Miyota 90S5 avec module d’heure satellite
Bracelet : Cuir de veau
Boucle : Déployante sur acier & ardillon sur cuir
Prix : 4 600 € HT (hors taxe)

Plus d’informations sur le site d’Ōtsuka Lōtec.