Dans le petit monde de l’horlogerie, chaque lancement de Patek Philippe est un événement. Et quand la célèbre maison suisse annonce une nouvelle collection après un quart de siècle d’attente, l’anticipation atteint des sommets. La collection Cubitus, dévoilée hier, marque un tournant pour la marque, tant par son audace que par sa capacité à réinterpréter son héritage. Avec ses lignes novatrices, cette nouvelle collection promet de faire parler d’elle pour les décennies à venir.

La première nouvelle collection en 25 ans

Cela faisait 25 ans que Patek Philippe n’avait pas lancé de nouvelle collection. La dernière en date était la Twenty-4, une ligne entièrement dédiée aux femmes – dont une série de forme carrée – soit deux ans à peine après l’Aquanaut. La Cubitus rompt ce silence, avec une approche moderne et un look sportif dans la même veine que la Nautilus sortie sous le coup de crayon de Gérald Genta en 1976. Un nom surprenant, mais qui existait avant cette version de la montre explique Philippe Stern, Président de Patek Philippe. Surprenant car c’est celui d’un des deux os de l’avant-bras (articulé avec l’humérus au niveau du coude) même si l’on comprend l’analogie avec un cube… Dans la même veine que l’une des mythiques premières montres de sport de luxe – en sachant que l’Audemars Piguet Royal Oak est sortie avant la Nautilus – la collection Cubitus est une alliance unique d’audace et d’élégance, contemporaine tout en restant fidèle à l’esprit artisanal de la maison de Plan-les-Ouates.

Cubitus 5821/1A : boîtier en acier, cadran vert et date

La Cubitus 5821/1A incarne le style « chic décontracté » selon Patek Philippe avec un boîtier carré aux angles arrondis; il est en acier inoxydable, d’une largeur de 45mm et d’une épaisseur ultra-fine de 8,3mm, puis se distingue par un subtil jeu de finitions entre brossage vertical et biseaux polis. Son cadran, d’un vert olive « soleil » frappé de reliefs horizontaux, s’inspire de la légendaire Nautilus avec des index « bâton » en or gris revêtus de matière luminescente tout comme les aiguilles en or, tandis que le guichet dateur situé à 3 heures est encadré d’or gris. La montre est animée par le calibre 26-330 S C, un nouveau mouvement automatique doté d’une fonction stop-seconde (ce qui n’est pas rien pour Patek Philippe) avec un rotor en or 21 carats présentant les mêmes reliefs horizontaux que le cadran. Son bracelet intégré est en acier, équipé d’une boucle déployante brevetée avec système de micro-réglage verrouillable. Le tout est étanche jusqu’à 30 mètres et proposé à 40 900€.

Cubitus 5821/1A : boîtier en acier/or rose, cadran bleu et date

Le second modèle présenté par Patek Philippe, soit la Cubitus 5821/1AR, affiche un gabarit identique à la précédente. Notons d’ailleurs, et c’est surprenant, mais la « largeur » de 45mm annoncée par la maison suisse est mesurée en diagonale (soit de 10h à 4h) alors que c’est en réalité 44,5mm de 9h à 3h. Cela exclut donc les « oreilles » de part et d’autre et ne prend pas non plus en compte l’absence de cornes qui réduit la surface au poignet. Son boîtier carré allie or rose et acier et renferme également un cadran bleu « soleil ». Ses index et aiguilles « bâton » sont en or rose avec un revêtement luminescent, le tout étant animé par le même mouvement automatique, soit le calibre 26-330 S C. Bien évidemment, le bracelet utilise les mêmes matériaux que le boîtier avec une alternance de maillons centraux en or rose puis des maillons principaux en acier. Son prix : 60 800€.

Cubitus 5822P : boîtier en platine, cadran bleu, grande date, jour et phases de lune

Terminons avec la Cubitus 5822P, cette fois-ci en platine, toujours en 45mm mais cette fois-ci légèrement plus épaisse avec 9,6mm de hauteur car la montre abrite plusieurs complications. Petit détail, commun à tous les montres Patek Philippe en platine, un petit diamant – ici baguette – a été inséré dans la lunette à 6 heures. Encore sur fond bleu « soleil » frappé de reliefs horizontaux avec des index/aiguilles en or, cette référence est dotée d’un double guichet à midi affichant une grande date instantanée, une nouveauté pour Patek Philippe, d’un indicateur de jour, d’une phase de lune ainsi que d’une seconde déportée. Une triple complication rendue possible grâce à un nouveau calibre nommé 240 PS CI J LU. Un mouvement automatique avec remontage automatique ayant fait l’objet de six brevets et doté d’un micro-rotor en or 22 carats. Et histoire d’éviter le surpoids qu’implique le platine, la marque a fait le choix d’utiliser un bracelet en matière composite bleu marine au motif textile équipé d’une boucle déployante. Son étanchéité demeure de 30 mètres et son prix grimpe à 87 700€.

Nos premières impressions

C’est une belle surprise de la part de Patek Philippe, car c’est une première en 25 ans et une période de l’année plutôt inhabituelle pour une sortie si importante (qui aurait pu capter l’attention générale au prochain Watches & Wonders). L’exécution est à la hauteur du savoir-faire de la marque, mais nous fait également tiquer à commencer par son imposante taille. Certes le rendu réel est plus discret que la largeur annoncée, mais en comparaison avec les 41mm d’une Nautilus (également mesurée dans sa diagonale), cela manque de sens. On salue tout de même le choix d’une montre de forme, mais qui aurait bien mérité d’afficher un calibre carré plutôt qu’un hublot rond tranchant avec le design du boîtier. Ensuite, même si Patek Philippe la présente comme une montre au style « chic décontracté », pour une telle pièce, une résistance plus élevée à l’eau aurait été plus logique, à minima un 5ATM histoire de pouvoir au moins se laver les mains avec… Et dernièrement, même si ce n’est pas à la portée de tout le monde, beaucoup d’amateurs pourraient se poser cette question : pourquoi proposer la Cubitus en acier alors que le modèle le plus demandé de la marque – la Nautilus – n’existe plus dans ce même matériau ? Bref, cela fait beaucoup de choses qui méritent une plus longue réflexion et peut-être un peu de recul. Et vous, qu’en pensez-vous ?

En savoir plus sur le site officiel de Patek Philippe >>>