Certaines micro-marques valent vraiment le détour. C’est le cas d’Airain. Un nom qui ne résonne certes pas sur les vastes étendues du marché horloger, mais qui pourtant a une véritable légitimité et une histoire. Petite soeur de Dodane, la maison horlogère s’était éteinte pour être relancée en 2014 par le même entrepreneur derrière la renaissance de la maison Lebois & Co (également liée à la famille Dodane). Et tandis que son catalogue est très mince, il regorge de petites pépites, dont une avec un nom qui résonne fortement pour tous les amateurs de montres. Aujourd’hui donc, nous passons en revue l’Airain Type 20 !

Type 20 : un chronographe mythique

Nous vous avions déjà raconté l’histoire complète de la Type 20 et de sa variante civile Type XX, du moins chez Breguet. Ce récit reste bien évidemment inchangé avec en tête de proue un quatuor bien connu, à savoir Breguet, Auricoste, Vixa et Dodane. Mais d’autres maisons faisaient partie des fournisseurs sélectionnés par le Ministère français de la Défense au début des années 1950. En effet, la maison bisontine Dodane, fondée en 1857, avait donné naissance à d’autres marques fabriquant par la même occasion des Type XX sous les noms Airain, Chronofixe et Seliva, toutes animées par un calibre Valjoux 222 en suivant le cahier des charges émis par le ministère. On en recense d’autres mais toutes suivent le même principe : un diamètre d’environ 38mm, un cadran noir avec deux sous-compteurs dont un totalisateur 30 minutes avec fonction flyback, des marquages luminescents, une lunette bidirectionnelle, une réserve de marche d’environ 35 heures et une déviation quotidienne de 8 secondes. Sans compter au moins 300 manipulations de la fonction chronographe avant le moindre passage en révision. Une évolution, surtout technique et nommée Type 21 verra le jour par la suite, mais c’est une autre histoire (qu’Airain perpétue également).

Les points forts

Le mythe. Même si ce n’était pas un outil marquant d’un des grandes guerres, tout le monde connaît le nom de ce chronographe mythique. Et même si une grande maison en récupère tous les honneurs, on voit un peu cela comme les fameuses Dirty Dozen. Et avoir un bout d’histoire au poignet compte énormément (pour nous). Pour revenir au modèle qui nous intéresse, l’agréable surprise s’est opérée dès l’ouverture de la boîte renfermant un superbe écrin en bois lui même renfermant un étui en cuir de très bonne facture. C’est une véritable expérience que trop de marques oublient. Ensuite, on prenant la montre en main, on revient à la réalité… C’est tellement bien fait et superbement fini que l’on tombe immédiatement sous le charme ! La diamètre a été modernisé, soit 39.5mm, ce qui est très pertinent pour offrir une bonne lisibilité avec une ouverture de cadran réduite de par la présence d’une lunette bidirectionnelle. On adore son fond de cadran, noir mat sur le papier mais qui se révèle plutôt anthracite, ajoutant une touche de charme vintage merveilleusement complétée par des index beiges et son verre ultra-bombé. Sa lunette glisse doucement de manière très fluide, avec un fin biseau poli réhaussant parfaitement l’intérieur brossé circulairement, puis sa fonction flyback fait exactement ce qu’on lui demande. Visuellement c’est très réussi et le gabarit est idéal avec sa longueur contenue à 47.7mm et son épaisseur de 14.77mm (en sachant que le verre compte pour presque 4mm dans cette mesure). Et c’est sans compter cette superbe boucle ardillon double, signature d’Airain !

Ce que l’on regrette

Maintenant, parlons de l’éléphant dans la pièce, à savoir le mouvement qui anime ce chronographe. Ce n’est pas une surprise car nous vous avions déjà parlé de la Type 20 Furtive, mais il est vrai que le calibre AM2 produit par la manufacture AMT est quasi-inconnu au bataillon. Ceci dit, sa fiche technique a tout ce qu’il faut : cadence de 28’800A/h (4Hz), roue à colonne et 63 heures de réserve de marche. Puis c’est un mouvement mécanique à remontage manuel, ce qui réduit quelques problèmes potentiels. Mais en creusant un peu, on découvre qu’AMT appartient à Sellita et produit les mouvements haut de gamme de la manufacture, ce qui gomme tout doute quant à leur fiabilité. On pourrait ajouter des détails tels que la couronne non marquée ou même le fond de boîte non aligné même si c’est toujours plus difficile lorsqu’ils sont vissés… Mais avec 50 mètres d’étanchéité, est-ce vraiment nécessaire ? Finalement, même si nous adorons les bracelets en cuir de daim, ses pompes rapides sont tellement ancrées dans le cuir qu’elles en deviennent difficile déposables. Et puis, des pompes rapides avec des cornes percées, c’est presque une hérésie. Mais ce ne sont que des détails.

Notre avis sur cette montre Airain

Très réussie. Cette Airain Type 20 est une vraie pépite. Sur toute la ligne, c’est presque un sans faute. Bien évidemment, on peut toujours trouver des défauts, et c’est aussi le but des tests de relever les bémols même s’ils sont presque inévitablement subjectifs, tout comme les points positifs d’ailleurs. Côté prix, la surprise est aussi logique qu’agréable : 2,950€ (en sachant que de jeunes micro-marques proposent des chronographes automatiques à 2000€ puis que les grandes maisons passent rapidement la barre des 6000€). Bref, c’est une jolie découverte qui nous donne encore plus envie d’explorer une foule de petites marques indépendantes qui proposent des pièces d’un telle qualité !

Disponible chez Ocarat >>>

CARACTÉRISTIQUES – AIRAIN TYPE 20

Boîtier : Acier inoxydable
Dimensions : 39mm de largeur x 14.7mm d’épaisseur
Étanchéité : 50 mètres (5 ATM)
Cadran : Noir mat
Mouvement : Mécanique à remontage manuel
Calibre : AM2
Bracelet : Cuir suédé
Boucle : Ardillon
Prix : 2,950€ TTC

Plus d’informations sur le site d’Airain.