Depuis sa sortie en 2018, le succès de la Spinnaker Bradner ne se dément pas. Et pour cause : inspiration vintage très en vogue, look super-compressor original et rapport qualité-prix imbattable… Rien ne semble manquer à cette plongeuse. Revenons donc sur cette montre qui a conquis beaucoup de poignets, avec ce modèle en particulier : cadran noir et bracelet en cuir rouge (réf. SP-5062-01).
Une ascendance maritime
Spinnaker appartient au groupe Darmouth Brands, qui compte également AVI-8, Dufa, Earnshaw… C’est la marque « marine » du groupe. Rien d’étonnant à cela : son nom vient directement de la voile légère et creuse, située à l’avant du bateau, que l’on hisse lorsque le vent vient de l’arrière. La Bradner tient son nom de Hugh Bradner, physicien américain des années 40-50. Il a notamment participé à la conception de la bombe atomique au sein du projet Manhattan, lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est son lien avec la plongée sous-marine. Lors d’un séjour aux îles Marshall au début des années 50, il rencontre un plongeur démineur qui se plaignait des températures basses des eaux du Pacifique. Bradner conçut alors la première combinaison sous-marine en Néoprène, qui se développera réellement dans les années 60, et qui habille désormais tous les plongeurs du monde entier.
Avec une telle ascendance, rien d’étonnant à ce que la Bradner reprenne les codes des plongeuses des années 60, et notamment la forme « super-compressor ». Ce design, très typique de l’époque, est une invention de Ervin Piquerez, un horloger du jura suisse, qui le premier eut l’idée de glisser la lunette sous le verre. Ainsi protégée, elle est actionnée par une couronne à 2 heures, tandis que l’habituelle couronne de réglage de l’heure est déplacée à 4 heures. Cette construction permet une excellente étanchéité, tout en limitant les fausses manipulations de la lunette durant la plongée. Elle fut adoptée par de nombreuses marques, dans les années 60 ou plus récemment, avec des modèles comme la Jaeger LeCoultre Polaris, la Longines Legend Diver, la IWC Aquatimer, la Lip Nautic-ski.
Une montre très attachante
La première chose qui frappe sur la Bradner est la profondeur de son cadran. Dans ce domaine, le travail de Spinnnaker est vraiment remarquable. Bien sûr, la construction en super-compressor y est pour beaucoup. Mais cela vient également de la forme en « bouée » de la lunette interne translucide, et de sa numérotation luminescente en relief. Chaque minute est indiquée par un point, les dizaines par le chiffre correspondant, et les repères intermédiaires par un rectangle. L’ensemble compose un jeu d’ombres et de lumières tout à fait réussi.
Encerclé par cette magnifique lunette, se trouve le cadran proprement dit. Les larges indexes appliqués sont recouverts d’une généreuse couche de SuperLuminova. Ils bordent un anneau extérieur anthracite sur lequel on retrouve le chemin de fer des minutes. Le cadran est d’un noir profond et arbore une finition brillante. Le nom de la marque est appliqué à 12 heures, tandis qu’à 6 heures sont écrites la mention « automatique » et l’étanchéité « 500ft / 150m ». Le guichet dateur lui, est placé à 3 heures. Il est cerclé de blanc, tandis que la date elle-même est inscrite sur fond noir. Il s’agit là d’une délicate attention qui permet de mieux intégrer cet élément.
Les aiguilles adoptent chacune une forme différente. La trotteuse est de style « lollipop », avec une pastille rouge aux trois-quarts de sa longueur, tandis que l’aiguille des minutes est de style bâton. L’aiguille des heures quant à elle adopte une forme très particulière, avec une large protubérance rectangulaire, qui s’accorde parfaitement avec les imposants indexes. Cette originalité est la bienvenue et donne de la personnalité à la montre. De plus, cela permet une excellente lisibilité en toute circonstance, même par faible lumière, ce qui est un prérequis pour toute plongeuse digne de ce nom. L’ensemble est couvert par un verre saphir épais et ultra bombé. Les distorsions sur les bords sont un vrai régal, et l’on se surprend à observer le cadran sous des angles improbables, juste pour le plaisir de voir les indexes et les chiffres de la lunette se déformer.
Sur le côté se trouvent deux couronnes, si caractéristiques des montres « super-compressor ». La couronne à 2 heures, qui n’est pas signée, actionne la lunette interne de manière très fluide, et dans les deux directions. C’est d’ailleurs un des rares bémols que les puristes pourront adresser à la Bradner. En effet, en tournant la lunette dans le sens horaire, le plongeur peut accidentellement raccourcir le temps de plongée déjà écoulé, ce qui ne peut pas arriver avec une lunette uni-directionnelle anti-horaire : il ne peut que l’allonger, ce qui va dans le sens de la sécurité. Mais soyons francs, peu sont ceux qui se reposeront uniquement sur la Bradner pour calculer leur temps de plongée. La couronne à 4 heures est siglée du logo de la marque. Elle est vissée, pour assurer l’étanchéité de 150 mètres revendiquée. La première position permet le remontage manuel du mouvement, tandis que les deux autres positions sont dédiées au réglages habituels du quantième et de l’heure.
Le boîtier possède des dimensions généreuses : 42mm de diamètre pour 14mm d’épaisseur. Malgré cela, il se pose de façon très naturelle, notamment grâce à ses anses courbes qui permettent au bracelet de suivre au plus près la forme du poignet. De plus, il propose une finition très honorable. Ses flancs sont brossés verticalement, tandis que le cerclage externe du verre et le fond de boîte sont polis. Parfaitement circulaire, il présente également un profil très intéressant : la courbure du verre épouse à merveille la carrure du boîtier et adoucit les formes de la Bradner, qui sans cela aurait pu passer pour un outil mal dégrossi. C’est même un plaisir que de glisser son doigt sur l’arrondi du verre et du boîtier.
Le bracelet de notre modèle est en cuir rouge brique. Sa couleur s’accorde parfaitement avec les inscription d’étanchéité à 6 heures «500ft / 150m », ainsi qu’avec la pastille de la trotteuse. Son aspect velours est très agréable au toucher, et ses coutures façon point d’arrêt accentuent le côté vintage de la montre. Ce bracelet est résistant à l’eau, ce qui vous permettra un petit plongeon de temps en temps. La boucle ardillon est signée « Spinnaker », tout comme le cuir lui-même sur sa face intérieure.
Pour animer la Bradner, Spinnaker a fait appel au savoir-faire japonais, avec le Seiko NH35. Ce mouvement automatique est l’équivalent du 4R35 « maison ». Il est simplement renommé lorsqu’il bat dans une montre d’une autre marque que Seiko. Mais il garde toutes les caractéristiques qui en font un calibre fiable et performant : 24 rubis, 21’600 oscillations par heure, stop-seconde, 41 heures de réserve de marche. C’est mouvement qui a fait ses preuves et dont le rapport qualité/prix n’est plus à démontrer. Certes, il n’est pas décoré, mais cela est raccord avec le côté « tool watch » de la Bradner, ainsi qu’avec son prix très contenu. Son remontage manuel est doux et fluide. Il est visible à travers le fond de boîte transparent. La masse oscillante, très réussie, est teintée en noir et décorée du logo puis du nom de la marque.
Impressions finales
Au poignet, la Bradner est un compagnon très agréable. Malgré ses dimensions généreuses, elle reste très confortable, grâce à son poids contenu (sur bracelet cuir tout du moins) et à ses anses courbes. En termes de gabarit, elle conviendra donc à la plupart des poignets friands de plongeuses atypiques. De plus, elle possède une vraie présence, sans être ostentatoire ni massive. Le cadran, entouré de sa lunette translucide en forme de bouée, offre une très belle profondeur, ainsi que des jeux d’ombres et de lumières tout à fait surprenants. De plus, sa lisibilité est à toute épreuve, grâce à ses aiguilles originales et à l’emploi massif de SuperLuminova. Le mouvement Seiko, quant à lui, est un tracteur que l’on ne présente plus, à la fois fiable et abordable. Enfin, parlons un peu budget. Pour 235€ en version cuir, la Bradner possède un rapport qualité quasi-imbattable. Très peu de modèles peuvent de se targuer d’en offrir autant pour un tel prix. Une montre automatique au look vintage très attachant et avec une qualité de finition plus qu’honorable pour moins de 250€, voilà sans doute les principales raisons du succès de la Bradner. A n’en pas douter, c’est un vrai tour de force de la part de Spinnaker.
Montre Spinnaker Bradner SP-5062-01 / Caractéristiques
- Boîtier : Acier inoxydable / Finition brossée et polie
- Largeur : 42mm
- Épaisseur : 14mm
- Entrecorne : 20mm
- Type de verre : Verre saphir bombé
- Fond de boîte : Transparent
- Mouvement : Automatique / Calibre Seiko NH35
- Réserve de marche : 41 heures
- Bracelet : Cuir rouge
- Boucle : Ardillon / Finition brossée
- Résistance à l’eau : 15 ATM / 150 mètres
- Garantie : 2 ans
octobre 31, 2019
Ah ben tiens voilà un joli modèle qui ira très bien à mon poignet durant la période cocooning qui s’annonce…
octobre 31, 2019
Malheureusement, ça reste trop gros pour un poignet de 15cm… Pourtant elle fait envie la petite grosse. Belle réussite !
novembre 7, 2019
Une idée de la précision en secondes par jour ?
novembre 15, 2019
Je suis à +6s
janvier 28, 2021
Bonjour,
J’ai acheté cette montre mais pas de mode d’emploi. Le PDF téléchargé sur le site Spinnaker n’est pas très explicite !
Merci pour le test, bien réalisé à mon goût.
thierry
novembre 25, 2021
Bonjour
Originale et très belle
avril 10, 2022
Bonjour,
Merci pour vos essais.
Pourriez vous préciser si le cuir est water proof ? (Important pour une plongeuse ).