En mai dernier, nous avons eu vent d’une nouvelle association entre Tudor et la Marine Nationale. L’attente était interminable, mais cela en valait bien la peine. La manufacture suisse profite de l’occasion pour étoffer sa gamme Pelagos avec l’arrivée de cette nouvelle et singulière édition FXD, réalisée en partenariat avec la célèbre composante des forces armées françaises. Lumière sur cet OVNI qui fait le buzz.
Tudor et la Marine Nationale : un partenariat historique
Depuis le début des années 50, l’ambition de celle que l’on nomme très souvent « la petite soeur de Rolex » est clair : offrir aux plongeurs professionnels de véritables outils à des prix plus abordables que ceux pratiqués par marque à la couronne. Afin de mener à bien cette quête de fiabilité et de robustesse, Tudor transmet en 1956 ses Oyster Prince Submariner, plus précisément les références 7922 et 7923, au G.E.R.S (Groupe d’Étude et de Recherches Sous-marines). Ce dernier est directement rattaché à la Marine Nationale et ces premiers échanges marqueront donc les débuts d’un partenariat mythique. La référence 7924 sera également envoyée au groupe d’étude deux ans plus tard, avant que la 7928 ne soit la première référence véritablement choisie par la Marine Nationale en 1960. On verra ensuite apparaître les célèbres aiguilles « Snowflake » et la très recherchée gravure « M.N », sur la référence 7016. Mais la plus célèbre d’entre-elles demeure la 9401, dévoilée en 1975, et arborant le célèbre bleu Tudor sur le cadran ainsi que sur la lunette.
Un boîtier à la construction originale
Vous vous êtes sûrement demandé pourquoi cette nouvelle Pelagos porte le nom de FXD. Cela lui vient de ses barrettes fixes qui sont directement attachées au boîtier. C’est un point de différenciation très important qui a été pensé dans un but de robustesse. En effet, les pompes à ressort peuvent représenter un point de fragilité. Cependant, cela réduira le champ des possibles si vous souhaitez diversifier vos bracelets… Le boîtier reste cependant fidèle à la gamme Pelagos : il conserve sa forme habituelle, la matière titane appréciée pour sa légèreté ainsi que le diamètre de 42mm. Il affiche une épaisseur réduite à 12,75mm (contre 14,30mm pour les précédentes Pelagos), une étanchéité à 20 bars, et ne dispose plus de valve à hélium habituellement placée sur la carrure à 9 heures. Autre détail qui ravira à coup sur les collectionneurs, le fond de boîte est gravé du logo de la Marine Nationale et porte les célèbre initiales « M.N. » suivies des deux derniers chiffres de l’année en cours (21 pour l’année 2021).
Une lisibilité optimale
Cette nouvelle Pelagos est en parfait accord avec les modèles Marine Nationale dévoilés précédemment, et apparaît presque même comme un clin d’oeil à la mythique référence 9401. Elle se pare bien entendu d’un cadran et d’une lunette bleus, disposant tous deux d’une finition mate. La lisibilité y est optimale grâce au contraste des index, aiguilles et graduations blancs et recouverts d’une puissante matière luminescente. Point important à souligner, l’intégralité de la graduation présente sur la lunette est également luminescente, ce qui la différencie de nombreuses autres plongeuses n’ayant pour la plupart que les index et le triangle à 12 heures s’éclairant dans la pénombre. On ne retrouve pas non plus de guichet dateur, un choix plutôt logique pour un outil dont ce n’est pas la priorité.
Une lunette différente, adaptée aux nageurs de combat
Bien qu’il s’agisse là d’une montre étanche (le contraire aurait été étonnant pour un modèle Marine Nationale), la Pelagos FXD n’est pas à proprement parler une plongeuse. En tout cas pas selon la norme ISO 6425. Cela s’explique par sa lunette titane et son insert céramique, autour desquels on relève plusieurs différences notables. En effet, l’insert est entièrement gradué, et ce de façon rétrograde, et la lunette est bi-directionnelle, pouvant donc se tourner dans les deux sens. Trois distinctions majeures qui la séparent directement des plongeuses traditionnelles. Ces caractéristiques singulières servent cependant un but précis : elles permettent à cette Pelagos FXD d’être parfaitement adaptée aux besoins des nageurs de combat, notamment dans le cadre de la navigation par caps successifs.
La calibre manufacture MT5602
Sans surprise, la Pelagos édition Marine Nationale est propulsée par un mouvement automatique entièrement produit par la maison suisse : le calibre MT5602. Un mécanisme pour lequel Tudor annonce une tolérance de -2/+4 secondes par jour, soit une dérive près de 2 fois inférieure à la célèbre certification COSC (-4/+6). Déjà présent dans les Black Bay classiques, le MT5602 oscille à 28’800 alternances par heure et offre une confortable réserve de marche de 70 heures. Fiable et robuste, il se distingue notamment de par son spiral en silicium.
Tudor est parvenu ici à susciter un nouvel intérêt pour la gamme Pelagos, tout en renouant avec ses origines dans le cadre du partenariat avec la Marine Nationale. La Pelagos FXD est définitivement une montre à part, confirmant le statut unique et l’intelligence de Tudor dans le développement de son offre. C’est une montre ultra-technique servant un but précis et pour laquelle aucun détail n’a été laissé au hasard. Il vous faudra débourser 3650€ pour vous offrir cette « plongeuse » et son pack de deux bracelets une pièce, un tissu et un caoutchouc, développés avec la manufacture Julien Faure. Mais attention aux embouteillages à l’achat car cette pépite risque d’être quelque peu difficile à acquérir.
Montre Tudor Pelagos FXD référence M25707B/21-0001 / Caractéristiques
- Boîtier : Titane / Finition brossée
- Largeur : 42mm
- Épaisseur : 12,75mm
- Longueur : 52mm
- Luminescence : Oui
- Type de verre : Saphir plat
- Fond de boîte : Plein & vissé
- Mouvement : Automatique
- Calibre : MT5602
- Réserve de marche : 70 heures
- Bracelets : Tissu bleu marine avec bande grise ou caoutchouc bleu
- Boucle : Système auto-grippant ou ardillon
- Résistance à l’eau : 20 ATM / 200 mètres
- Garantie : 5 ans