L’apnée est une discipline un peu à part de la plongée “traditionnelle” en bouteilles. Mais elle a aussi ses lettres de noblesse, ses exploits et ses héros. Et parmi eux, le plus célèbre est sans doute Jacques Mayol. Le plongeur apnéiste, surnommé « l’homme dauphin », a fait parler de lui dans les années 70 et 80 en établissant de nombreux records de profondeur. Immortalisé à l’écran dans le film Le Grand Bleu (1988), Jacques Mayol est aussi un amateur de montres, qui choisissait avec soin les modèles l’accompagnant lors de ses plongées. Aujourd’hui, nous vous parlons de cet homme et des montres qui l’ont accompagné.
Jacques Mayol, l’un des plus grands apnéistes de l’histoire
Né en 1927 à Shanghai, Jacques Mayol est l’un des plus grands apnéistes de l’histoire, célèbre pour sa relation profonde avec la mer et ses records de plongée en apnée. Fasciné par le monde sous-marin dès son enfance, il est particulièrement inspiré par les dauphins et les plongeuses japonaises « ama », qui ont façonné sa philosophie de la plongée. En 1976, il marque l’histoire en devenant le premier homme à plonger à 100 mètres de profondeur sans assistance respiratoire, puis il pousse cet exploit à 105 mètres en 1983. Son approche, qui combine discipline physique et méditation, révolutionne l’apnée. Sa rivalité avec Enzo Maiorca inspire le film Le Grand Bleu de Luc Besson qui a marqué notre enfance et propulsé la carrière du réalisateur français sur la scène internationale. Pionnier dans la recherche physiologique sur l’apnée, Mayol laisse un héritage unique. Il met fin à ses jours en 2001 sur l’île d’Elbe, laissant derrière lui une vision poétique de l’interconnexion entre l’homme et l’océan.
La Squale 101 Atmos 2002
Au début des années 70, Jacques Mayol fait confiance à Squale pour l’accompagner dans ses excursions sous-marines. Il porte notamment le modèle 101 Atmos réf. 2002. Sortie à la fin des années 60, la 2002 est l’une des pionnières des montres de plongée professionnelles « extrêmes ». Avec son boîtier tonneau caractéristique, sa couronne à 4h, et sa lunette à pression, elle affiche une étanchéité de 1000 mètres (sans valve à hélium), une véritable prouesse pour l’époque. Jacques Mayol porte cette montre lors de son record de 1970 au Japon, où il atteint la profondeur de 76m.
L’Aquastar Benthos 500
Vers le milieu des années 70, Jacques Mayol se tourne vers Aquastar, notamment la Benthos 500. Il s’agit d’une plongeuse musclée de 42mm de diamètre pour 16mm d’épaisseur, animée par un mouvement automatique (calibre AS1902/3). Comme son nom l’indique, la Benthos 500 affiche une étanchéité de 500 mètres, ce qui est plus que suffisant pour un apnéiste. Mais ce n’est sans doute pas ce que cherchait Jacques Mayol. En effet, la Benthos 500 dispose d’un autre atout : un chronographe à mono-poussoir 60min. Une fonction extrêmement utile, à tel point qu’il la porte lors de son record de plongée libre à 100 mètres en 1976 à l’île d’Elbe. Et lorsqu’il émerge de l’eau, la Benthos 500 affiche 3min43 de plongée (dont 1min45 pour la descente).
L’Omega Seamaster 120m Quartz
La montre la plus connue de Jacques Mayol est sans aucun doute l’Omega Seamaster 120m Quartz. Il s’agit du haut de gamme d’Omega au début des années 1980, équipée du célèbre mouvement de la famille 1300 (le dernier mouvement à quartz haut de gamme fabriqué en interne par Omega). Et c’est une montre très particulière à bien des égards. Tout d’abord, c’est la première plongeuse à quartz de la maison de Bienne. À ce titre, elle est équipée du calibre 1337, qui dispose d’un réglage rapide de la date et de l’heure, tandis que le réglage des minutes et de secondes sont activés par un moteur commandé par un bouton-poussoir, situé sur la tranche du boîtier à 2 heures. De plus, la Seamaster 120m adopte un style résolument différent des autres Seamaster, avec un diamètre contenu (37mm) et profil très fin (moins de 8mm d’épaisseur). Cette silhouette élancée donne à la montre un certain raffinement. Cet aspect est augmenté par le bracelet intégré aux faux airs d’Audemars Piguet Royal Oak. Ainsi, cette plongeuse élégante se voit affublée de l’appellation “plongeur de luxe”. D’ailleurs, Jacques Mayol porte une version en or et acier, poussant encore un peu plus loin ce raffinement. Néanmoins, la Seamaster 120m reste une plongeuse accomplie et efficace, avec un verre saphir, une lunette unidirectionnelle, et une lisibilité à toute épreuve avec ses aiguilles luminescentes. Pour preuve, la montre est portée par Jacques Mayol lorsqu’il bat son propre record à 101m au large des côtes de l’île d’Elbe en 1981.
L’Omega Seamaster Professional 300 Jacques Mayol
En 1996, Omega décide de sortir une édition limitée, dédiée à Jacques Mayol, de sa plongeuse best-seller : la Seamaster Professional 300. Ainsi, chaque année entre 1996 et 2002, la maison de Bienne édite entre 3000 et 5000 pièces. Certaines de ces montres se distinguent par un cadran orné d’un magnifique motif “dauphins” en son centre, tandis que d’autres reçoivent les fameuses vaguelettes que l’on retrouve encore aujourd’hui sur cette collection. Enfin, toutes arborent une mention “Jacques Mayol” et l’année concernée sur le côté du boîtier.
L’Omega Apnea Jacques Mayol
Après avoir sorti les éditions limitées de la Seamaster Professional 300 pendant 7 ans, Omega décide d’aller encore plus loin dans sa collaboration avec Jacques Mayol. Et en 2003, Omega dévoile l’Apnea Jacques Mayol. L’apnéiste participe même à sa conception. Avec un boîtier de 42mm de diamètre pour 16.5mm d’épaisseur, c’est une montre assez imposante, qui affiche une étanchéité à 300 mètres. Fabriquée entre 2004 et 2010, l’Apnéa permet d’afficher un chronographe sous forme de pastilles sur le cadran, qui se remplissent lorsque l’on lance le chrono. Elles deviennent alors rouges, chaque rond correspondant à 1 minute. Ce système, qui évoque sans doute l’Aquastar Regate, est animé par le mouvement automatique 3601, qui oscille à 28’800 alternances par heure et qui délivre 44 heures de réserve de marche. Malheureusement, Jacques Mayol ne verra jamais cette montre car il nous quitte le 22 décembre 2001 dans des circonstances tragiques.