Depuis sa création en 1881, Seiko a toujours voulu promouvoir l’art japonais sous toutes ses formes, des plus traditionnelles aux plus modernes. Et cette fois-ci, la maison horlogère nippone a choisi de mettre à l’honneur le cinéma d’animation japonais, au travers de l’un de ses films les plus emblématiques : Porco Rosso.
Porco Rosso : le cochon volant de Ghibli
Porco Rosso est un film d’animation réalisé par Hayao Miyasaki, au sein du célèbre studio Ghibli. Sorti en 1992, il connut un immense succès dans l’archipel nippon, mais aussi en occident. En témoigne sa récompense de « meilleur film » au festival d’animation d’Annecy en 1993. L’histoire se déroule dans les années 20, en Italie. Marco, un chasseur de prime transformé en cochon suite à une malédiction, sillonne les rivages de la mer adriatique à bord de son hydravion rouge vif, un Savoia S21, à la poursuite des bandits et des pirates de l’air de la région. Entre romances, courses poursuites et batailles aériennes, Porco Rosso est un film d’aventure destiné autant aux enfants qu’aux adultes. En effet, sous couvert de légèreté, ce film est bien plus profond qu’une simple ode au romantisme et à l’âge d’or de l’hydraviation. Comme c’est toujours le cas avec le studio Ghibli, il existe plusieurs niveaux de lecture, et l’on y retrouve, sous-jacentes, des questions beaucoup plus complexes, comme les séquelles de la guerre ou la montée du fascisme italien. Bref, un chef d’œuvre à voir ou à revoir, pour tous les amateurs de films d’animation, d’aviation ou d’Italie des années 20.
Deux montres, deux éditions limitées
Ce n’est pas une mais deux montres que propose Seiko pour cette collaboration. La première est une classique « trois aiguilles » avec date et réserve de marche, et porte la référence SNR047J1. Seiko y a subtilement distillé de nombreuses références à l’univers de Porco Rosso. Le chemin de fer de la minuterie est accompagné par une double numérotation des heures, de 0 à 12h et de 12 à 24h. Cette accumulation volontaire de chiffres évoque immanquablement l’instrumentation chargée des cockpits d’avion. Le jeu d’aiguilles est remarquable également, avec une aiguille des heures en poire, accompagnée d’une aiguille des minutes en feuille. Une disposition très en vogue dans les années 20, période dans laquelle se déroule le film. L’indicateur de réserve de marche, placé à 7h, est d’une magnifique couleur verte, en référence au drapeau italien. Comme c’est de coutume sur les mouvements Spring Drive de Seiko, elle est inversée : l’aiguille est en bas quand la réserve est pleine. Le blason de Porco Rosso, un « R » rouge vif, se retrouve à 6h (ainsi que sur la couronne). Tous ces éléments reposent sur un magnifique cadran blanc en émail, réalisé dans les ateliers du maître artisan Mitsuru Yokosawa. Cette matière si particulière permet certaines rondeurs, des arrondis et des angles adoucis impossibles à obtenir avec les matériaux habituels des cadrans (cuivre ou laiton majoritairement). En témoigne la parfaite intégration de la réserve de marche, qui semble délicatement « enfoncée » dans le cadran, sans qu’aucun décroché abrupte ne vienne briser l’harmonie de l’ensemble. Idem pour le guichet dateur, dont les bords sont légèrement pliés au lieu d’offrir les angles saillants habituels. L’émail permet de jouer avec les surfaces d’une manière inattendue et de créer des reliefs avec beaucoup de fluidité. Un vrai régal pour les yeux !
Le boîtier de 40mm de diamètre a aussi été personnalisé pour le cochon volant. La tranche est gravée du nom de son hydravion : « SAVOIA S-21 ». Le fond de boîte, transparent, arbore non seulement son portrait, mais également l’une de ses plus célèbres répliques : « Un maiale che non vola é solo un maiale », soit « Un cochon qui ne vole pas, c’est juste un cochon ». Derrière cette citation, bat le fameux mouvement Spring Drive. Ce calibre est l’un des fleurons des mouvements nippons : 412 pièces, 50 rubis, 140 points de lubrification… c’est un véritable chef d’œuvre d’horlogerie. Sorte d’hybride entre mouvement mécanique et mouvement à quartz, il offre le meilleur des deux mondes. Sa précision phénoménale de +/-1 sec. par jour s’accompagne d’une réserve de marche très généreuse de 72 heures ! Et que dire de cette trotteuse qui glisse sans aucun à-coups, de manière totalement fluide ? En un mot : hypnotisant ! Pour accompagner la montre, deux bracelets en cuir d’alligator sont fournis, un rouge et un noir. Seiko y a glissé un dernier clin d’œil à l’univers de Porco Rosso. En effet, ils possèdent trois points d’arrêts aux couleurs du drapeau italien : vert, blanc et rouge.
La deuxième montre issue de cette collaboration est un chronographe automatique, portant la référence SRQ033J1. Avec un diamètre de 42mm, elle est légèrement plus grande que son acolyte. Néanmoins, elle reprend le même jeu d’aiguilles et la numérotation sur 3 niveaux. Son cadran est également en émail, mais cette fois il est d’un noir brillant. Il offre le même rendu sublime : les 3 compteurs ainsi que le guichet dateur à 4h semblent subtilement enfoncés dans la surface, pour un résultat tout en fluidité, sans aucun angle saillant. Là encore, c’est du grand art. Le sous-cadran à 3h, celui de la trotteuse, mérite particulièrement le coup d’œil. Non seulement il arbore les couleurs du drapeau italien, mais sa petite aiguille est ni plus ni moins qu’une hélice d’avion ! Un petit bijou à lui tout seul ! Autre particularité de ce chronographe, son échelle n’est pas tachymétrique mais télémétrique. En effet, au lieu de mesurer une vitesse, elle permet de mesurer une distance. Pour cela, il suffit de déclencher le chrono au moment où l’on voit un phénomène (explosion d’un tir de canon, feu d’artifice ou tonnerre par exemple) et de l’arrêter quand on l’entend. L’échelle indiquera alors la distance qui nous sépare de ce phénomène. Le fond de boîte est le même que sur la SNR047J1. Mais derrière, ce n’est plus le Spring Drive mais le calibre 8R48, un mouvement chronographe automatique à roue à colonne de haute tenue, offrant 45 heures de réserve de marche.
Une nouvelle collaboration réussie
Seiko ne cesse de promouvoir l’art et la culture japonais et cette nouvelle collaboration le prouve encore avec brio. Les références à Porco Rosso y sont nombreuses tout en étant très habilement intégrées. Mais la SNR047J1 et la SRQ033J1 ne sont pas seulement deux montres rendant hommage au film de Miyasaki. Ce sont surtout et avant tout deux excellents garde-temps qui témoignent du savoir-faire de la firme nippone, tant au niveau esthétique que mécanique. Deux montres rares (500 et 600 exemplaires au monde), qui raviront sans nul doute les collectionneurs ayant gardé leur âme d’enfant.
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