Doxa est une maison horlogère comme on les aime : une identité forte, autant esthétique que technique, un passé riche, et un patrimoine rempli de modèles iconiques. Après Auricoste, Glycine ou Enicar, penchons-nous à présent sur l’histoire de cette maison suisse plus que centenaire, dont les plongeuses inimitables sont devenues des icônes horlogères.

Les origines de Doxa : en route pour la gloire

Georges Ducommun, né en 1868, commence son apprentissage horloger dès l’âge de 12 ans, démontrant très tôt un talent exceptionnel pour l’artisanat et la précision. En 1889, il fonde Doxa, avec pour ambition de créer des montres de qualité supérieure, alliant précision technique et esthétique raffinée. Il choisit la ville du Locle, notamment connue pour héberger la manufacture Tissot. Le nom Doxa, signifiant « gloire » en grec ancien, est révélateur de l’objectif de Ducommun : atteindre une renommée mondiale grâce à des montres d’exception. Et très vite, la marque se distingue par ses innovations techniques et son design unique, remportant notamment le prix d’honneur à l’Exposition Universelle de Liège en 1905, et la médaille d’or à l’Exposition Universelle de Milan en 1906.

Les années fondatrices et la Doxa 8-Day

L’esprit d’innovation est au cœur de l’ADN de Doxa. Ainsi, en 1908, Georges Ducommun dépose le brevet pour une montre avec un mécanisme à huit jours de réserve de marche, destinée aux tableaux de bord des voitures. Cette montre, connue sous le nom de Doxa 8-Day, devient un symbole de fiabilité pour les automobilistes de l’époque, en particulier pour les amateurs de courses automobiles. La Doxa 8-Day n’est pas seulement une prouesse technique : elle fait entrer la marque dans la cour des grands.

En 1936, Georges Ducommun meurt, et Doxa accueille à sa tête Jacques Nardin, le petit-fils d’Ulysse Nardin, le fondateur de la marque éponyme, elle aussi basée au Locle. Sous l’impulsion de Nardin, Doxa continue à se développer, renforçant sa présence sur le marché international. Leures montres bénéficient d’une excellente réputation et la marque attire rapidement l’attention des amateurs d’horlogerie du monde entier, permettant à Doxa de conquérir les marchés européens et américains.

1957 : Doxa Grafic, la montre de ville par Doxa

Avant même de se lancer dans les montres de plongée, Doxa propose des montres de ville qui valent le coup d’œil. Et c’est notamment le cas de la Doxa Grafic. Lancée en 1957, cette montre se distingue par son design minimaliste et élégant, aux accents Bauhaus. La Doxa Grafic présente un boîtier rectangulaire fin avec une couronne intégrée dans la carrure, un cadran épuré et des aiguilles simples, incarnant l’esthétique moderne du milieu du siècle. Cette montre connaît d’ailleurs une réédition fidèle au début des années 2000.

1967 : Doxa SUB 300, la plongeuse iconique

L’introduction de la Doxa SUB 300 en 1967 marque un tournant dans l’histoire de la marque et de l’horlogerie de plongée. Dans la lignée des Rolex Submariner et autre Blancpain Fifty Fathoms, elle est spécifiquement conçue pour les plongeurs professionnels. Le design de la Doxa SUB 300 est révolutionnaire pour l’époque. Les couleurs de cadran sont variées, allant du noir au gris, en passant par le jaune ou l’orange vif dit « professionnel » : une couleur originale choisie pour sa visibilité exceptionnelle sous l’eau, et qui devient la signature stylistique de Doxa. Associée à un boîtier « tortue » ou « tonneau » tout en rondeur, très distinctif lui aussi, la SUB 300 se démarque par sa forte identité, qui sera la marque de fabrique de Doxa pour les années à venir. Mais en plus de son style unique, la SUB 300 reste un véritable outil de plongée, avec notamment sa lunette unidirectionnelle à double graduation. Celle-ci comprend l’habituelle décompte des minutes, mais également une échelle de décompression intégrée, permettant aux plongeurs de gérer leurs paliers de décompression plus facilement. Le bracelet n’est pas en reste : il adopte des maillons « grains de riz« , typiques de l’époque, et offre même une extension au niveau de la boucle, pour permettre d’enfiler la montre par-dessus une combinaison de plongée. Avec tous ces atouts, et une étanchéité de 300 mètres, la SUB 300 est rapidement adoptée par les plongeurs professionnels et amateurs.

Deux ambassadeurs de choix pour la SUB 300

Dès la fin des années 60, la popularité de la DOXA SUB 300 est renforcée par sa collaboration avec le Commandant Jacques-Yves Cousteau, l’explorateur océanographique français à la renommée internationale. Cousteau, fervent utilisateur des montres Doxa, contribue à cimenter la réputation de la marque dans le domaine de la plongée sous-marine. Il va même jusqu’à devenir le distributeur exclusif de la marque pour l’Amérique du Nord, ce qui explique pourquoi certaines montres de l’époque ont le logo Aqua-Lung sur le cadran. Cette association permet ainsi à Doxa de gagner en visibilité et en crédibilité auprès des plongeurs du monde entier.

Et dans un tout autre domaine, l’auteur américain à succès Clive Cussler, connu pour ses romans d’aventure, mentionne souvent les montres Doxa dans ses livres. Son personnage principal, Dirk Pitt porte une Doxa SUB 300T, ce qui contribue à la renommée de la marque parmi les amateurs de littérature d’aventure, mais aussi parmi les cinéphiles, grâce aux adaptions sur grand écran : La Guerre des Abîmes (1980) et Sahara (2005).

1969 : Doxa SUB 300T, la première montre commerciale à valve à hélium au monde

Deux ans après la SUB 300, en 1969, Doxa dévoile une nouvelle plongeuse qui fait sensation : la SUB 300T Conquistador. Et si esthétiquement les deux montres sont très proches, il faut regarder du côté de la fiche technique pour comprendre ce qui distingue ces deux montres. La SUB 300T est la première montre commerciale au monde à posséder une valve à hélium. Une prouesse issue de la collaboration entre Doxa et Rolex, et qui permet aux plongeurs professionnels d’emporter leur montre à des profondeurs extrêmes sans risquer son explosion à la remontée. À ce jour, cela reste l’une des innovations les plus importantes pour les montres de plongée. Enfin, pour la petite histoire, le « T » apposé au nom de certaines montres Doxa fait référence au Tritium utilisé pour leur luminescence. Même si depuis, ce produit a été remplacé par du Luminova.

1982 : Doxa SUB 600T, l’évolution du design et de la fonctionnalité

Introduite dans les années 1980, la Doxa SUB 600T s’inscrit dans la lignée de la SUB 300 avec des améliorations significatives. La SUB 600T offre une étanchéité accrue jusqu’à 600 mètres, répondant aux besoins des plongeurs techniques qui s’aventurent à des profondeurs toujours plus importantes. La SUB 600T partage avec sa grande sœur le goût pour les couleurs vives, avec notamment l’orange vif, devenu emblématique de la marque. Par ailleurs, la SUB 600T inaugure un nouveau boîtier, plus robuste et anguleux, pour offrir une protection supplémentaire contre les impacts sous l’eau. Ce modèle permet à Doxa d’asseoir définitivement sa réputation en tant que fabriquant de montre de plongée professionnelles.

2019 : Doxa SUB 200, le retour aux origines

En 2019, pour célébrer son 130ème anniversaire, Doxa dévoile la SUB 200, un modèle qui rend hommage aux premières montres de plongée de la marque tout en intégrant des technologies modernes. La SUB 200 est équipée d’un boîtier en acier inoxydable de 42mm, étanche jusqu’à 200 mètres, et d’un cadran disponible en plusieurs couleurs vives, dont le légendaire orange. Elle est dotée d’un verre saphir bombé et d’un bracelet en acier « grains de riz », fidèle au style des modèles vintage. Ce modèle combine habilement l’esthétique classique de Doxa avec des améliorations techniques contemporaines, perpétuant ainsi l’héritage de la marque.

Une marque engagée pour la protection des océans

La passion de Doxa pour l’univers marin n’est pas feinte, et la marque s’engage régulièrement dans des actions pour la sauvegarde des océans. Elle accompagne notamment Jean-Michel Cousteau, le fils du commandant Cousteau, dans ses expéditions avec la Ocean Future Society. Doxa est également associé à la Fondation PADI Aware, qui lutte pour la protection des fonds marins, à travers des éditions limitées des SUB 100T et 1200T.

La résurrection d’une marque indépendante

La crise du quartz des années 70 frappe durement l’industrie horlogère suisse, et malheureusement Doxa ne fait pas exception. La marque périclite lentement avant se cesser son activité à la fin des années 80. Mais en 1998, Doxa est rachetée par la famille suisse Jenny. Un gage d’indépendance, qui convient bien à cette marque au caractère bien trempé. Et depuis le début des années 2000, Doxa se refait une santé, en se basant sur son patrimoine exceptionnel pour des rééditions réussies de ces modèles emblématiques, mais aussi en proposant des montres de plongée extrêmes, comme la SUB 1500T, étanche à 1500 mètres. Et toujours avec cette identité unique, faites de cadrans colorés, de boîtiers aux formes distinctives et de performances exceptionnelles. Gageons qu’ainsi, cette marque indépendante du Locle saura satisfaire son immense communauté de fans à travers le monde !

Visiter le site officiel de Doxa.