Après s’être penchés sur la montre d’Amélia Earhart, nous ne pouvions passer à côté de la montre d’un autre pionnier de l’aviation : Charles Lindbergh. Fabriqué par Longines, ce garde-temps d’exception est un véritable outil de navigation, spécialement conçu pour accompagner le pilote américain dans ses exploits aéronautiques. Voici donc l’histoire de la Longines à Angle Horaire, la montre mythique de Charles Lindbergh.
Charles Lindberg, pionnier de l’aviation
Charles Lindbergh naît le 4 Février 1902 à Détroit, dans le Michigan (États-Unis). Surnommé « l’Aigle Solitaire« , il se distingue en réalisant la première traversée de l’Atlantique en solitaire et sans escale. Il décolle de New-York le 20 Mai 1927 vers 07h50. « Je viens d’entrer dans ma cellule de condamné à mort« , lance-t-il en fermant la porte de son monoplan, baptisé Spirit of St Louis. Et quand il atterrit le lendemain, sur la piste du Bourget, près de Paris, après 33 heures et 30 minutes de vol, il résume son exploit d’un sobre « Well, I did it » (Eh bien, je l’ai fait). La foule qui l’accueille est bien plus démonstrative, et arrache même des morceaux de la carlingue, pour le « souvenir ». La presse mondiale relaie son exploit, et dans le journal L’Humanité, Paul Vaillant-Couturier écrit : « Des millions et des millions d’hommes aujourd’hui des deux côtés de l’océan vont se sentir plus voisins les uns des autres, plus fraternels… Et cela, c’est une victoire révolutionnaire« . Charles Lindbergh devient aussitôt une célébrité mondiale. Il est même décoré en 1929 de la Medal of Honor, la plus haute distinction militaire américaine.
Une traversée record chronométrée par Longines
La manufacture Longines est depuis toujours intimement liée à l’aviation. Un lien étroit qui se retrouve jusque dans le logo de la marque, un sablier ailé. Dès 1919, Longines devient même le fournisseur officiel de la FAI, la Fédération Aéronautique Internationale, et développe de nombreux instruments et montres destinés à la navigation aérienne. Ainsi, la maison de Saint-Imier s’est naturellement imposée dans le cockpit du Spirit of St Louis, pour chronométrer – et homologuer – l’exploit de Lindbergh en 1927.
La genèse de la fameuse montre « Lindbergh »
Contrairement aux idées reçues, la montre « Lindbergh » n’est pas au poignet du pilote américain lors de sa traversée de 1927. En fait, cette montre est née d’un incident de vol, un an plus tard : Charles Lindbergh s’égare en plein vol, au large de Cuba. Une erreur de navigation, qu’il va tout faire pour ne pas reproduire. Notamment grâce à un nouvel instrument, fiable et précis. Pour cela, Lindbergh décide de partir d’une montre déjà existante : la « Weems Second Setting Watch« , ou « montre Weems à réglage de seconde ». Il s’agit d’une montre-instrument, issue de la collaboration entre Philip Van Horn Weems, un expert en navigation aérienne, et John Heinmüller, un horloger de Longines passionné d’aviation. Pour la petite histoire, John Heinmüller était même présent lors de l’atterrissage de Lindbergh au Bourget en 1927. Cette montre, la Weems Second Setting Watch, possède un système de disque central indépendant permettant la synchronisation de la seconde avec un signal horaire radio-diffusé. Très pratique pour régler sa montre en vol, et surtout très fiable. Mais Lindbergh va encore plus loin et demande à Heinmüller d’y ajouter deux fonctionnalités. D’une part, la possibilité de régler la montre en respectant l’équation du temps, pour passer de l’heure locale à l’heure solaire. Et d’autre part, la possibilité de convertir l’heure locale en angle solaire, c’est à dire l’angle du soleil par rapport au méridien que l’on occupe, exprimé en degrés-minutes-secondes. Ainsi, la Longines « Lindbergh » devient un véritable instrument de navigation, permettant au pilote de repérer sa longitude sur la surface du globe.
Comment cela fonctionne ?
La montre de Lindbergh permet de déterminer avec précision la longitude de l’appareil, c’est à dire l’angle formé entre le plan du méridien d’un lieu et le plan du méridien de Greenwich. Pour cela, il faut suivre plusieurs étapes. Tout d’abord, il faut connaître l’angle horaire du méridien de référence, celui de Greenwich. Pour cela, il faut régler la montre sur l’heure de Greenwich, grâce à un signal horaire radio-diffusé. Puis, grâce à un almanach solaire, on corrige l’heure locale en fonction de l’heure solaire. Ainsi, on peut lire l’angle horaire de Greenwich : l’aiguille des heures indique les degrés de longitude, l’aiguille des minutes indique les minutes de longitude et l’aiguille des secondes indique les secondes de longitude. Dans un deuxième temps, il faut déterminer l’angle horaire local. Pour cela, on utilise un sextant pour connaître l’heure solaire locale. Puis on règle la montre sur ce temps local, et on lit l’angle horaire local, de la même manière que précédemment. Enfin, pour connaître sa longitude, exprimée en degrés-minutes-secondes, il suffit de soustraire l’angle horaire local à celui de Greenwich. Le résultat sera positif pour un appareil à l’Ouest de Greenwich, et négatif s’il est à l’Est.
1931 : la première Longines Lindbergh
La première montre Longines Lindbergh est produite entre 1929 et 1940, mais ne sort officiellement qu’en 1931. Elle embarque le calibre manuel 18.69N, équipé d’un échappement à ancre, d’un balancier à compensation bimétallique, et qui s’articule autour de 18 rubis. La montre mesure 47.5mm de diamètre, ce qui en fait une véritable anomalie pour l’époque ! Mais les contraintes de lisibilité et le nombre d’informations affichées ne laissaient guère le choix quant aux dimensions du cadran. Aujourd’hui, ces premiers modèles de Longines Lindbergh sont très recherchés par les collectionneurs, et s’échangent autour de 15,000€.
Une montre mythique toujours au catalogue
La technologie de la montre, ses performances, mais aussi la notoriété de Lindbergh permettent à la Longines Lindbergh de connaître un certain succès, plutôt inattendu pour ce genre de montre ultra-spécialisée. Après le premier modèle sorti en 1931, pas moins d’une quinzaine d’autres références ont suivi. Aujourd’hui encore, Longines propose une Lindbergh à angle solaire très proche de l’originale, référence L2.678.4.11.0. Le diamètre est identique, 47.5mm, mais le mouvement est passé à l’automatique, avec le calibre L699, qui délivre 46 heures de réserve de marche. La montre intègre toujours les fonctions de synchronisation de l’heure avec celle d’un signal horaire radio-diffusé, ainsi que la lecture de l’angle horaire. De quoi revivre les heures de gloire des pionniers de l’aviation, grâce à une pièce iconique.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Longines.
mars 18, 2024
Même si aujourd’hui s’avance et que demain s’arrête le temp dans cette espace sera toujours mesurer avec précision et la classe de cette montre ne peut pas laisser indifférent
il me manque seulement l’essentiel pour l’acquérir et de pouvoir la porter avec fierté
Merci de continuer a nous faire rêver