Nivada Grenchen est une marque que nous affectionnons particulièrement. Il faut dire que le repreneur de la marque à qui l’on doit ce nouvel envol fait un travail admirable en redonnant vie à des modèles tirés des archives ou même tout simplement achetés sur le marché du vintage. Tandis que la maison suisse (pilotée par un entrepreneur français) s’était concentrée sur des icônes telles que la Depthmaster ou la Chronomaster, la gamme Antarctic a une place centrale. Et la montre que nous passons en revue aujourd’hui, l’Antarctic Diver, n’est nulle autre que la toute première plongeuse produite par Nivada.

Antarctic Diver : la petite plongeuse élégante

Ce modèle a été réédité plus tôt cette année, après plusieurs décennies à voguer exclusivement sur le marché du vintage vu que la marque fondée en 1879 s’était éteinte en 1976 en pleine crise du quartz, tout comme de nombreuses maisons suisses. Tandis que les Blancpain Fifty Fathoms et Rolex Submariner ont vu le jour en 1953, l’Antarctic Diver est née à la fin des années 1950. Ses concurrentes ayant atteint le rang de légende mesuraient respectivement 34 et 37mm. C’était une autre époque, ce qui se vérifie avec les 36.5mm de la plongeuse signée Nivada (avant l’arrivée des variations de nom avec « Croton » ou encore « Grenchen » – suite à des conflits avec la marque Movado sur le marché américain). Et comme depuis le renouveau de la marque, cette Antarctic Diver est extrêmement fidèle au modèle d’origine, mais avec quelques petites mises à jour, notamment au niveau de la lunette et des cornes, pour que la montre soit d’actualité sans enlever une once de son âme.

Les points forts

Nous l’avons mentionné : c’est une petite plongeuse. Ce pourrait d’ailleurs être un défaut pour certains car avec un diamètre de 38mm, cela peut surprendre. Pour nous, c’est une vraie force car cela tranche des autres plongeuses du marché et peut aussi répondre aux aficionados avec de petits poignets tout comme les amateurs de montres vintage. Malgré cela, sa présence au porter est remarquable, apportant même une touche de chic exacerbée par sa fine carrure polie qui se marie habilement avec le brossage droit sur les cornes. Le design de la lunette est lui aussi très intéressant, avec une forme évasée et des crans plats, larges et polis. Côté verre, la magie du saphir double dôme opère et lui va comme un gant, sans oublier la loupe (appelons la cyclope), que les rageux décrieront comme une copie de Rolex…sauf qu’elle était là sur la montre d’origine. Quand on compare avec une Submariner, l’effet de grossissement est presque identique, avec bien évidemment une police différente (plus grasse et étroite). Mais au final c’est de par son cadran que la montre brille, avec ses larges aiguilles bâtons brossées aux fins biseaux polis, ses index couleur crème parfaitement alignés avec les marquages de la lunette, son fameux « cross hair » rouge et sa typographie ludique. Et petit clin d’oeil au passé, même s’il n’a pas été réinventé car c’était également le cas avec le modèle d’origine, mais le profil du pingouin frappé sur le fond, symbole du grand froid mais aussi des océans, fait écho avec le nom de la collection.

Ce que l’on regrette

Petit rappel, valable également pour ses points forts, mais tout est inévitablement subjectif. Le rapport à la l’horlogerie est tellement personnel qu’un avis reste un avis. Cependant, on lui trouve un aspect qui perturbera les amateurs de plongée : sa lunette n’est pas unidirectionnelle. Pas de clics non plus, elle glisse dans les deux sens et sur un simple coup de manche. En revanche, pour replacer le repère à midi, c’est encore plus simple et agréable. Ensuite, sa taille qui est selon nous une force peut s’avérer être une faiblesse : nous avons eu plusieurs réflexions sur le fait qu’elle était petite. Au vu de la tendance actuelle vers les gabarits plus contenus, c’est largement questionnable. Et chacun fait ce qu’il veut. Finalement, côté mouvement, beaucoup aimeraient voir un calibre plus connu et surtout avec un plus gros passif tel que le Sellita SW200 (car on peut oublier l’ETA 2824 à ce stade). Nous connaissons bien le P024 et l’avons fait testé, donc c’est plus une question de réassurance que de performance ou de fiabilité. Puis c’est un tracteur qui semble se répandre comme une traînée de poudre sur le marché.

Notre avis sur cette montre Nivada Grenchen

Cela faisait quelques temps que nous n’avions pas eu un Nivada Grenchen au poignet. À tel point que nous avions oublié la qualité de l’écrin de la marque. Qualité et attention sont au rendez-vous et inaugurent bien la montre renfermée à l’intérieur. La maison suisse est jusqu’au-boutiste et fidèle au passé, mais en apportant des ajustements modernes sans dénaturer les montres d’origine. C’est bien fait, de A à Z. Même le bracelet que nous avons eu en main, même si c’est un « simple » tropic, affiche une coupe parfaitement ajustée et très accentuée près des cornes pour plus d’élégance. C’est sans parler de la boucle au style IWC, bien choisie et avec une finition irréprochable; le brossage est parfaitement identique à celui sur les cornes. Et c’est sans compter les nombreuses options proposées allant des cuirs aux différents aciers. Bref, c’est une montre bourrée de charme, avec une histoire discrète comme on les aime, puis surtout à un prix attractif pour du « Swiss made » : 1,100 à 1,320€ selon le bracelet choisi. À essayer sans modération !

Disponible chez Horel et chez Ocarat.

CARACTÉRISTIQUES – NIVADA GRENCHEN ANTARCTIC DIVER

Boîtier : acier inoxydable 316L – finition brossée et polie – 38mm de largeur x 45mm de longueur x 12.9mm d’épaisseur – verre saphir double dôme avec traitement antireflet avec loupe style cyclope – lunette bidirectionnelle avec insert en céramique et marquages luminescents (Super-LumiNova SCL1) – couronne vissée – fond plein gravé – étanchéité de 20 ATM (200 mètres) 

Cadran : fond noir – finition finement grainée – marquages imprimés et motif « crosshair » rouge – index couleur crème et échelle de minuterie blanche – aiguilles brossées – index et aiguilles jonchés de Super-LumiNova

Mouvement : mécanique à remontage automatique – calibre Soprod P024 – Fréquence de 28’800 alternances par heure (4Hz) – Fonction heures, minutes et secondes – réserve de marche de 38 heures

Bracelet : tropic en caoutchouc, cuir ou acier inoxydable – coupe ajustée de 20/16mm de largeur – boucle ardillon en acier poli/brossé (et déployante sur acier inoxydable)

Informations : en collection permanente – disponible sur le site officiel et chez les revendeurs agréés – garantie de 24 mois – 1,100 à 1,320€ TTC