Parmi les fabricants de mouvements horlogers, Kenissi fait figure de petit nouveau. Fondée en 2016 au Locle, en Suisse, l’entreprise poursuit sa croissance en proposant des mouvements automatiques haut de gamme, répondant aux standards les plus élevés. Focus sur cette manufacture dont on n’a pas fini d’entendre parler.

Une naissance dans l’ombre de Tudor

La naissance de Kenissi est intimement liée au renouveau de Tudor initié en 2010. La petite sœur de Rolex souhaite alors prendre son envol et s’écarter un peu de la marque à la couronne. Pour cela, il lui faut ses propres mouvements. Dont acte. Cinq ans plus tard, Tudor dévoile son premier mouvement manufacture, le MT5612, dévoilé au salon de Bâle 2015. Puis en 2016, Tudor va encore plus loin et crée une nouvelle entité, entièrement dédiée aux mouvements : Kenissi. L’objectif est triple. Tout d’abord, Kenissi doit assurer la conception et la production des mouvements horlogers pour Tudor. Mais elle doit également ouvrir son savoir-faire à des marques tierces. Enfin, Kenissi permet à Tudor de s’affranchir des mouvements ETA, propriété du Swatch Group, et donc concurrent direct de Tudor. Une indépendance qui se traduit en 2018 par l’annonce de la construction d’une nouvelle usine au Locle.

Des partenaires prestigieux

Breitling est la première marque à faire confiance à Kenissi, dès 2016. Ce qui donne lieu à des échanges fructueux entre Tudor et Breitling, chacun fournissant un mouvement à l’autre, selon son expertise. Ainsi, la Tudor Black Bay Chrono est équipée d’un mouvement basé sur le calibre B01 de Breitling, tandis que la Breitling Superocean Heritage II est animée par un mouvement dérivé du calibre MT5612 de Tudor. En 2018, Chanel signe un partenariat industriel avec Kenissi en entrant au capital de l’entreprise, à la suite de quoi la manufacture suisse lui fournit le mouvement de la nouvelle J12 française. Enfin, en 2020, c’est la jeune et dynamique marque suisse Norqain qui choisit les calibres Kenissi pour équiper sa gamme. Norqain est alors la première marque tierce à se fournir chez Kenissi, ce qui acte définitivement l’ouverture de la manufacture vers l’extérieur. Plus récemment, Bell & Ross, TAG Heuer, Fortis et Ultramarine ont également joint la danse.

Des calibres haut de gamme

Kenissi propose trois gabarits de mouvements automatiques : petite, intermédiaire et grande taille. Chaque calibre peut également intégrer des complications supplémentaires : date, GMT, réserve de marche, etc. Le cahier des charges des mouvements Kenissi s’articule autour de 3 piliers. Tout d’abord la fiabilité et la robustesse, indispensables pour équiper les toolwatches de Tudor ou Breitling, et synonymes de longévité. Puis la précision, certifiée par le COSC, qui délivre la mention « chronomètre » aux montres ainsi équipées. Et enfin une réserve de marche très avantageuse, avec pas moins de 70 heures d’autonomie pour les mouvements de taille intermédiaire ou grande, et 50 heures pour les petits mouvements.

Un nouvel acteur de plus en plus actif

En à peine 7 ans, Kenissi a connu une formidable croissance, passant d’une entité de Tudor à une manufacture à part entière, capable d’équiper des marques tierces. Kenissi se place donc comme un acteur de plus en plus important dans le monde horloger. Et vu la qualité des mouvements proposés, on ne saurait s’en plaindre. Mais pour le coup, la notion de manufacture devient très opaque car ce label est sensé identifier l’intégration verticale de la production. Certaines marques font le distinguo en qualifiant leurs calibres de « propriétaires », mais cette notion semble s’être évaporée et pour des marques de conséquence. C’est dommage, d’autant plus lorsqu’on voit que MB&F, l’une des marques les plus respectées, fait preuve d’une transparence inédite sans que cela n’enlève quoi que ce soit à sa crédibilité. Car au final, quoi de plus légitime que de clamer qu’on travaille avec les meilleurs du secteur ?

Pour découvrir la manufacture, rendez-vous sur le site de Kenissi.