Après s’être intéressé aux différents matériaux des bracelets de montres, penchons-nous plus précisément sur l’un des bracelets les plus connus : le Tropic. Un bracelet immédiatement reconnaissable, à la fois par sa forme et son motif. Une icône des années 60 & 70, qui agrémente les plongeuses depuis plus de 50 ans. Retour sur l’histoire du bracelet Tropic.

Répondre aux besoins des plongeurs des années 50

Pour comprendre l’avènement des bracelets Tropic, il faut remonter aux années 50. La plongée professionnelle connaît alors un formidable essor, notamment grâce au développement de nouveaux équipements de plongée de plus en plus sophistiqués. En horlogerie, cela se traduit par l’apparition des montres de plongée dites « professionnelles », comme la Rolex Submariner, la Blancpain Fifty Fathoms ou encore l’Omega Seamaster. Et en parallèle, la plongée récréative est également de plus en plus populaire, et s’accompagne de nouvelles montres dites « skin-diver« , plus fines mais souvent moins étanches que leurs grandes sœurs professionnelles. Mais que ce soit pour les plongeuses pro ou pour les skin-divers, une demande revient sans cesse : il faut un bracelet adapté ! Les bracelets en cuir sont à proscrire, et les bracelets en acier sont trop sensibles au sel marin et peuvent trop facilement se casser, à cause de leurs nombreuses articulations. De plus, il ne sont pas ajustables, pour passer d’un poignet ‘ »nu » à une manche de combinaison de plongée. Il faut donc un bracelet solide, souple, résistant à l’eau, et facilement ajustable. Les militaires choisiront les bracelets en tissu type NATO. Mais pour les civils, ce sera le Tropic.

Un matériau exceptionnel : le caoutchouc naturel vulcanisé

Le bracelet Tropic « original » est fabriqué en Suisse. Il est réalisé en caoutchouc naturel vulcanisé, c’est-à-dire chauffé et traité avec du souffre, pour en améliorer la résistance et l’élasticité. Ainsi, il répond exactement aux besoins des plongeurs. La matière est à la fois souple et solide, ne s’altère pas au contact de l’eau, résiste aux déchirures, aux UV, au froid et au chaud. De plus, sa boucle ardillon permet de l’ajuster à n’importe quel poignet ou combinaison. Par ailleurs, il est plutôt bon marché, ce qui permet de le remplacer facilement en cas d’usure. Enfin, côté esthétique, le Tropic n’attire pas la poussière, contrairement au silicone, et est proposé en plusieurs couleurs. Bref, une matière providentielle, responsable en grande partie du succès du Tropic.

Un design unique du Tropic

Le bracelet Tropic, c’est évidemment un matériau exceptionnel, mais c’est aussi un design unique. Le dessin est immédiatement reconnaissable, avec son motif en petits croisillons, et ses bords reprenant la forme d’une couture. Les deux brins sont parcourus de nombreux trous pour l’aération et l’évacuation de l’eau. Ils s’affinent également de manière très prononcée : un entrecorne de 20mm, une boucle de 16mm, et un bout de brin de seulement 10mm. Ajoutez à cela deux larges passants, eux aussi en caoutchouc, et vous obtiendrez un design unique, à la fois sportif et élégant, mais également au service de sa fonction première : assurer le maintient optimal de votre montre de plongée.

Un succès retentissant qui attire les plus grandes maisons

Le succès du bracelet Tropic est immédiat. L’accessoire devient un incontournable pour tous les plongeurs, et il équipe de nombreuses montres, des plongeuses les plus extrêmes aux modèles plus grand public. À tel point que les marques elles-mêmes vendent ce bracelet via leur réseau officiel, en tant qu’accessoire de leurs montres de plongée. Ainsi, on retrouve des Rolex Submariner, Blancpain Fifty Fathoms ou des Jaeger-LeCoultre Memovox montées en boutique sur des Tropic. Ce qui, avouons-le, leur donne un charme incroyable !

Une variante sportive méconnue

Quand on parle de bracelet Tropic, on pense immédiatement au bracelet « classique ». Mais il existe également d’autres variantes, sans doute moins connues, mais non sans intérêt. Et l’on pense notamment à la version « sportive » du Tropic. La composition est la même, mais le dessin est radicalement différent. Il s’agit alors d’un bracelet dont la texture imite celle d’un cuir grainé, et qui est perforé de large trous en forme de galets. Un style idéal pour accompagner des chronographes automobiles, par exemple.

Des copies plus ou moins fidèles

Le timing est difficile à tracer, mais dans les années 80 l’entreprise Tropic ferme ses portes. Si bien que les bracelets Tropic « originaux » de l’époque sont devenus, au fil des années, une denrée de plus en plus rare. Mais depuis, de nombreux fabricants ont repris le flambeau, avec plus ou moins de succès. Car si le design est relativement simple à imiter, la plus grande difficulté est de proposer un matériau de qualité. Et à ce jeu-là, tous les pseudo-Tropic ne se valent pas, loin de là. Outre un design fidèle à l’original, la recette secrète réside dans l’utilisation de caoutchouc vulcanisé, tout comme l’a fait Joseph Bonnie.

Tropic aujourd’hui

Après de longues décennies de silence, les bracelets Tropic officiel refont enfin surface en 2019. La marque renaît de ses cendres, et reprend la fabrication de bracelets là où elle l’avait laissée. La matière est toujours un caoutchouc naturel vulcanisé, fabriqué en Italie. Le design est identique, pour le plus grand plaisir des amateurs de la marque. Seule la boucle a subi un petit lifting, en ajoutant un coude plus prononcé à la tige, pour plus de sécurité. La commercialisation des bracelets Tropic est assurée par le groupe autrichien Synchron, qui distribue également les bracelets ISOfrane : des bracelets en caoutchouc plus épais, au design plus musclé, destinés aux plongeuses les plus extrêmes, comme par exemple la dernière Omega Ploprof 75th anniversaire. Que ce soit pour le style ou pour le confort en période estivale, c’est un must pour tout amateur d’horlogerie !

Découvrez notre sélection de bracelets Tropic.