Test de la montre Laco JU 52 Automatique

Nous mentionnons très souvent Laco, surtout lorsque nous parlons de montres « flieger », car ce fût l’une des marques qui se disputaient ce marché historique durant la Seconde Guerre Mondiale (avec Lange & Söhne, IWC, Stowa et Wempe). Et avec Stowa, c’est la seule qui ne s’est pas positionnée sur le marché du luxe, ce qui la rend d’autant plus intéressante pour nous. Nous avons décidé d’amener un peu de nouveauté et de nous pencher sur l’un des derniers modèles de la marque, la JU 52, qui tire son nom du célèbre avion fabriqué par la firme Junkers, entreprise aéronautique allemande, qui fût utilisé par de nombreuses compagnies aériennes à partir des années 1930.

Les montres Laco

Peu connue en France, la Laco Watch Company opère à Pforzheim, berceau de l’horlogerie allemande, depuis 1925 et continue à produire des répliques réduites de ses propres montres flieger. Le nom Laco lui-même est dérivé de la contraction de Lacher & Company, Frieda Lacher étant l’un des co-fondateurs de la marque. L’histoire a commencé tout simplement en installant des mouvements suisses dans les boîtiers produits par Laco. Réalisant leur dépendance, ils fondèrent Durowe (Deutsche Uhren-Rohwerke) en 1933 afin de fournir une alternative aux fabricants allemands. Ce n’est que quelques années plus tard que la légendaire montre aviateur flieger fût produite. Tout comme le bracelet NATO, le gouvernement lui-même fut à l’origine du design de cette montre qu’il transmit aux manufactures. L’entreprise Laco fût acquise par Timex en 1959 puis les droits du nom de marque furent par la suite rachetés par Horst Güntheren en 1988. Son fils dirige désormais l’entreprise, honorant l’histoire de la marque et s’assurant de conserver la production en Allemagne.

Boîtier

Aller, penchons-nous maintenant sur la montre. La Laco JU 52 dispose d’un boîtier en acier inoxydable de 42mm de diamètre par 49mm de longueur corne à corne pour une épaisseur totale de 12,8mm. Des dimensions plutôt discrètes pour une montre aviateur, mieux adaptée aux petits poignets. La hauteur est d’ailleurs légèrement atténuée par la lunette et le fond de boîte biseautés. Celui-ci est recouvert d’un traitement PVD noir avec une finition sablée, lui conférant un aspect mat complètement uniforme. Le fond de boîte, également noir mat, est fixé par pression et arbore la mention « Maiden Flight 13.10.1930 », soit la date du vol inaugural du Junkers JU 52. Pour le coup, cette montre est seulement étanche à 5ATM, soit adaptée à un usage très léger dans l’eau. On remarque également que la couronne est positionnée à 4-5 heures, une position atypique qui permet notamment d’éviter les frottement de celle-ci sur le poignet, une bonne idée pour une couronne surdimensionnée en oignon.

Cadran & aiguilles

Le fond de cadran est également noir mat avec de larges chiffres arabes verts, tout comme le chemin de fer continu dans lequel les heures en PM sont aussi marquées. Ceux-ci sont couverts de SuperLuminova C3 tout comme les aiguilles cathédrales. Pour le coup, côté luminescence, pas de surprise, le résultat est largement à la hauteur de nos attentes (voir photo dans la galerie photo en bas en bas de page). Ici, pas de trotteuse mais une seconde déportée positionnée à 6 heures avec des index blancs, un détail qui nous plaît particulièrement, cassant ainsi l’uniformité du cadran et créant moins de mouvement sur le cadran. Pour le coup, l’oeil se concentre sur l’essentiel, soit les aiguilles surdimensionnées passant sur les larges chiffres arabes. Rien de très particulier, mais c’est tout ce que l’on attend d’une montre d’aviateur.

Mouvement

Côté mouvement, la marque annonce un calibre Laco 18. De prime abord on pourrait croire à un miracle : un mouvement manufacture ! Mais ne vous excitez pas, la marque précise l’équivalence des mouvements sur son site. Le voile tombe car le Laco 18 est en fait un mouvement Miyota 8218. En même temps c’est une évidence. Cela explique aussi la position de la couronne à 4-5 heures, une contrainte de ce mouvement pour pouvoir afficher une seconde déportée à 6 heures. Le calibre oscille à 21’600A/h, dispose de 21 rubis et d’une réserve de marche de plus de 40 heures. Nous l’avons examiné avec le Lepsi Watch Scope et voici ce que nous avons observé : variation de marche de 5,2 secondes par jour et amplitude de balancier de 264° sur un repère de 0,4 millisecondes. Des performances surprenantes en comparaison avec la précision de -20 / +40 secondes par jour annoncée. À voir comment cela évoluera dans le temps. Quoi qu’il en soit, même si la précision de ce mouvement est moindre que celle des séries 9000 de Miyota, c’est un calibre éprouvé et fiable qui rencontre très rarement des problèmes. Un gros bon point.

Bracelet & confort

La JU 52 est livrée sur un bracelet en nylon synthétique couleur kaki. La page officielle fait mention d’un NATO mais ce n’est pas le cas, celui-ci est en deux pièces et se fixe aux entrecornes comme un bracelet traditionnel. Il est constitué de deux épaisseurs avec de nombreuses coutures donc très résistant. Tout comme le boîtier, les deux passants et la boucle sont couverts d’un traitement PVD noir mat sablé. On apprécie particulièrement les passants aux angles biseautés qui apportent une touche de modernité et rendent ce bracelet unique. Le fermoir lui, est une typique boucle ardillon. Côté confort, vous vous y attendez, c’est très agréable. Moins léger qu’un NATO car plus fin mais parfait en tout temps, chaud comme humide. La finition du boîtier apporte aussi de la douceur sur la peau et évité le contact froid que peut procurer l’acier brut. Tel que mentionné plus haut, la couronne ne frotte pas contre le poignet, un petit plus appréciable. Tout cela combiné avec ses dimensions raisonnables, c’est un bonheur sur le poignet qui donne l’impression de porter une large montre grâce à la grande ouverture de cadran, mais sans en être une.

Notre avis sur la Laco JU 52

Cette montre Laco est un mélange intéressant de l’esprit de l’histoire de l’aviation et de modernité. Son look noir mat avec son bracelet kaki lui donne un style très masculin, quasi-baroudeur, que l’on se voit parfaitement porter le week-end en toute saison. Après, c’est une montre très typée qui ne passe pas par la case « classique » et qui pour le coup ne sera pas de tous les goûts. Elle passe également sous une manche de chemise sans encombre mais ce n’est pas sa vocation. Petite mention au niveau de l’écrin en cuir noir, d’une forme très allongée de presque 30cm qui s’ouvre via une fermeture zippée avec un intérieur en velours noir. Un packaging atypique qui séduit de par sa différence. Nous avions des attentes élevées vis-à-vis de cette marque et le résultat ne déçoit pas. De plus, son prix de 498€ est raisonnable, surtout pour une marque aussi reconnue que Laco. Tout ce que l’on regrette, c’est de ne pas en avoir testé une avant, mais l’on se rattrapera. Promis.

Montre Laco Pilot Type C JU 52 / Caractéristiques

• Boîtier : Acier inoxydable / Traitement PVD noir sablé
• Diamètre : 42mm
• Épaisseur : 12,8mm
• Luminescence : SuperLuminova C3
• Type de verre : Verre saphir
• Mouvement : Automatique calibre Laco 18 (Miyota 8218)
• Résistance à l’eau : 5ATM / 50m
• Type de fermoir : Boucle ardillon / Traitement PVD noir sablé